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Entre 1 antiquité la plus reculée, carac- térisée pour nous par les parties principales de la littérature védique, et Tége le plus moderne, la chro- nique siâghalaise, Mahâvamsa et Dipavamsa, est un monument à peu près unique. C'est seulement dans ces annales monastiques de Ceylan, où le zèle reli- gieux a consigné les traditions relatives aux origines du buddhisme jusqu'à son introduction dans Tile, que nous trouvons, pour la période qui s étend du vi' au ni" siècle avant notre ère, des éléments indé- pendants et un peu sérieux de reconstruction histo- 2 INTRODUCTION. rique. G est assez dire le prix inestimable que prennent les documents épigraphiqués eX numismatiques , au milieu des lacunes et des incohérences dune tradi- tion si décevante, dans les incertitudes dune chro- nologie qui se réduit le plus souvent au classement approximatif des œuvres littéraires. Il y a, aux alen- tours de Tère chrétienne, cinq ou six siècles, et des plus décisii*s, de l'histoire de Tlnde, que les décou- vertes archéologiques, aidées de quelques fragments des historiens occidentaux, nous ont en quelque sorte révélés. A la tête de ces précieux débris se place, par son ancienneté et son importance, une série de monu- ments à laquelle toutes les parties de llnde du nord ont successivement apporté leur tribut, qua enrichie depuis pluâ de quarante ans la curiosité laborieuse et féconde de nombreux explorateurs : les inscriptions d'Açoka-Piyadasi. Quelques-unes d entre elles, que porte une co- lonne relevée à Delhi par Firuz Shah, avaient été signalées dès la première époque des études indiennes , reproduites même en un fac-similé assez exact, que publièrent, en 1 8ôi, les Recherches asiaticjae's ^ Tout en était resté mystérieux, les caractères et la langue; mais un sûr instinct en faisait pressentir lantiquité et par conséquent Timportance; et quand, en 1 838 , le Journal de ia Société asiatique du Bengale apprit à l'Europe savante le déchiffrement intégral de cet ' D'après des dessins du capitaine Hoare , Asiat. Researches, t. VII ^ p. 175 et suiv. INTRODUCTION. 3 alphabet si longtemps rebelle, on n hésita pas à sa- luer, dans la découverte de James Prinsep, une des gloires les plus brillantes et Tune des plus utiles con- quêtes dont sbonorent les lettres orientales. Je ne saurais, sans longueur, suivre pas à pas les péripéties de ce drame scientifique duquel Tardeur » d'enthousiasme et la flamme dé génie qui éclatent dans le héros prêtent un intérêt si puissant. Nous le verrions, faiblement éclairé dans sa rotite par quelques déchiffi*ements , fort incomplets , de Tâlpha- bet plus moderne des Guptas et des grottes de la côte occidentale, débuter par une étude attentive, statis- tique et classement des caractères, qui le conduit d'abord à reconnaître que là langue est bien indienne, puis à identifier exactement deux ou trois signes ^ Nous le verrions exercer sa pénétration sur des mé- dailles portant des caractères non poyit identiques, mais analogues, dans des recherches qui aboutissent au déchiffrement des monnaies du Surâshtra^. Il accumulait un trésor d'observations encore confuses , de pressentiments mal définis, de conclusions à demi inconscientes, tous ces germes féconds qui, pour lin temps, végètent obscurément dans l'esprit, mais qui toujours préparent et expliquent l'éclosion soudaine d'une idée ou d'une trouvaille illustre. Pritisep nous a raconté lui-même ^ que ce fut en lithographiant de ^ Jbttrn. Âs^ S0C4 of Beng, , i83A, p. 124 et suiv. , p. &83 et suiv.; i835, p. 134 et suiv. ^ Ibid., i835, p. 626 et suiv.; mai 1837. ^ Joum. As. Soc. of Beng., iSSy, p. 46o et suiv. 1 . ^ I 4 lïTBODCCTIOlL ey>U[|1^ inienplk^as de Sniclii . c^ fsar lit tstfàsâiMf: Smîlh, que se fit pour hii b hnnîèrc. ChaqiK l^BoeetditgnnrêesurimpSierdifi^rnit.ci»- eaM K temimaît par deux caractères t0D|oors les mêmes; chacune. pensa441. devait ^;iialer la g c u ê- rosité de quelque fidèle; dans ces deux caractèrs, il supposa k mr>t dnanl « dfiande ». La conjecture etah fffDdèe; le mot magique était trouré, qui derait dis- nper les ombres amassées par les siècles. Les lettres iolimes publiées par IL Cnnnmgham ^ nous montrent son ami dédiiflrant en quelques heures les légendes des médailles du Surâsbtra; dix jours après, il tenait la def des inscriptions de Sanchi et, par elles, des textes gravés sur la colonne de Firuz; un mots phis tard, il publiait une transcription et une traduction intégrales des édits sur lâts (piliers) , dont quatre ver- sions, plus ou moins complètes, lui étaient dès lors accessibles* B ne put lui-même que peu à peu estimer à sa valeur le prix des docinnents que son persévérant génie venait de restituer à lliistoire. Tumeur, le pre- mier^, grâce à sa connaissance de la chronique sing^- laise, reconnut dans leur auteur Piyadasi, fÂçoka de la tradition méridionale. Presque au même mo- ment, Prinsep découvrait*, dans les nouveaux édits qui affluaient entre ses mains, la mention de plu- sieurs rois grecs, un Antiochus, un Ptolémée. Mer- veilleuse surprise dans ce monde hindou, si fermé « ' Arehmolog»' Sun, , I, p. 7 et saiv. * Jonm. As. Soc, of Beng», 1837, p. io54 et suiv. INTRODUCTION. 5 en apparence aux actions du dehors, si oublieux en tous cas de ses relations avec les peuples étrangers! Cet intérêt capital dont Prinsep relevait un à un les éléments, na fait que grandir par les découvertes qui se sont produites depuis sa fin , si malheureuse- ment prématurée. Tels qu'ils nous sont aujourd'hui révélés, ces mo- numents se répartissent en trois groupes : Le premier fût tout entier connu de Prinsep. H se compose , pour compter avec le général Gtmningham , de huit édits gravés sur des colonnes; les cinq pre- miers sont représentés par cinq versions différentes, plus ou moins complètes, le sixiènie par quatre, les deux derniers par une seule. Ce sont les lâts ou piliers de Delhi , où il s'en est retrouvé deux \ d'Allahabad^, de Mathiah ^ et de Radhiah ^. Le deuxième groupe embrasse une série d'édits ^ Deux colonnes portant des inscriptions de Piyadasi ont été suc- cessivement découvertes à Delhi. L^une , désignée par le nom de Fi- ruz Shah qui la restaura , a été mentionnée plus haut. La seconde fut retrouvée par le major Pew en 1837 ; il en communiqua un fac-si- milé à Prinsep (/ourn. As, Soc. of Beng., p. 794 et suiv.). ^ Le capitaine Hoareen avait aussi préparé un dessin (i^jûit. Be- searches, loc. cit.). La première description détaillée et la première reproduction rendue publique fut celle du capitaine Burt [Joum, As. Soc. oJBeng., i834t p* 106 et suiv.); elle fut suivie d'une revision parle capitaine Smith [ihid,, 1837, p. 963 et suiv.). ^ Signalée par Hodgson dix ans plus tôt, la copie n en fut publiée par Prinsep qu en i834 (p. 48 1 et suiv.). * L'inscription de Radhiah, signalée dès 1784 (Prinsep, i835, p. 125), puis par Stirling ( Asiat. Researches , t. XV, p. 3^3) et fina- lement par Hodgson (i834, p. 48 1 et suiv.), fut publiée en i835 [Jomii, As, Soc, ofBeng., p. 124 et suiv.). 6 INTPOPUCTION. gravés ^ur le rocher. Prinsep en connaissait deux versions^ : celle de Girnar^ dans le Gujerât» celle de Dhauli ^ dans TOrissa, l^e noni)>re s en est depuis bien augmenté. Court avait, dès i836, signalé le^distence à Kapur di Giri, non loin d'Attok, dans la vallée su- périeure de rindus, d*tme inscription en caractères inconnus *. Quelques tentatives faites d abord pour les copier ou en prendre des impressions ne réussi- rent pas; cest à la persévérance et au zèle de Masson que Ton en dut les premiers fac-sipailés. Ils furent transmis à la Socjété asiatique de jLiondres. L*alpha- bet en était essentiellement semblable , bien que diffé- rent dans beaucoup de parties, à celui des iponnaies bactriennes et indo-scythes, dont le déchiffrement presque complet réalisé par Prinsep en deux études, deux assauts, demeure un de ses titres les plus glo- rieux. Telle était pourtant la divergence dans de nom- ^ Journ. As. Soc, of Beng,, iSZS , p. 1 56 et suîv. , p. 219 et suiv. , p. 434 et suiv. ' Les premiers estampages de rinscription de Gimar furent pris par le D' Wiison de Bombay, en 1 837 ; Wathen en envoya une copie réduite à Prinsep (Journ, As, Soc, oJBeng,, i838,p. lôy). Une revi- sion entreprise par le iieiiténantPostans ne parvint à'Calcutta qu'a- près le départ de Prinsep {i6ie{.« i838, p. 865 et suiv.). Elle fut utilisée par Wiison , ainsi qu'une revision nouvelle exécutée par Wes- tergaard et le capitaine Le Grand Jacob [Jonrn, Bomb, Br. Roy, As. Soc, I,p. i48,II, p. 4 10). Le meilleur fac-similé a paru dans YArchœol, Surv, oj West, India, par Burgess, 1874-1875, pi. X et suiv. ' Les édits de Dhauli furent découverts par le capitaine Kittoe en 1837 (Journ. As, Soc, ofBeng., p. 1072 et suiv.; i838, p. 434 et suiv.); il en prit un fac-similé qui est demeuré unique jusqu à ces derniers temps. * Journ, As, Soc. ofBeng., i836, p. 482. j INTRODUCTION. 7 breux détails, qu'il ne fallut rien moins que les efforts prolongés dune sagacité ingénieuse et pénétrante pour reconnaître dans cette inscription une autre version du monument de Gimar et de Dhauli. L'hon- neur en revient à MM. Norris et Dowson; c'est à l'industrie éclairée et patiente de M. Norris qu'est dû le premier fac-similé publié par la Société de Lon- dres, et auquel se rattachent les travaux de Wilson sur nos inscriptions ^ Deux autres versions n ont été signalées que plus récemment : lune à Jaugada , dans rOrissa; reconnue dès i85o par W. Ëlliot, les premières copies en avaient été entièrement perdues pour le public^; l'autre à Khâlsi, près des sources de la Jumna, a été découverte en 1860^. L'une et l'autre ne nous sont devenues accessibles que dans les derniers temps, par les fac-similés qu'en a donnés M. Gunningham. En somme^ de ces cinq textes, plus ou moins compromis par le temps, ceux de Gimar, de Kapur di Giri et de Khâlsi , contiennent Quatorze éixis diffé- rents, dont la séparation est généralement indiquée sur le roc même; ceux de Dhauli et de Jaugada n'en comprennent que treize, mais aux édits xi , xii et xni du premier groupe, qu'ils ne connaissent pas, ils substituent, en autre place, deux édits qu'on s'est ^ Joum, of the Eoy, As. Soc, t. VIII, p. 298 et suiv. ; XII , p. i53 et suiv. ' Corp. Inscr. In4-, t. I, p. 18. V ' Une description, avec un s|)écimen, en avait paru dans le pre- mier volume (p. a/i4et suiv.) de VArchœoL Survey du général Cun- ningham. 8 INTRODUCTION. accoutumé à désigner comme les Édits détachés de DhauU. Le troisième groupé est demeuré complètement inconnu à Prinsep. Ce n est qu en 1 84o que le ca- pitaine Burt remarqua à Bhabra une inscription en caractères d^Açoka ^ ; une copie revisée en fut ensuite publiée par Wilson^. Dans les dernières années, les recherches habiles et actives du général Gunningham et de ses agents ont amené la découverte , à Bhabra même, et dans deux autres endroits, à Sahasarâm et à Rûpnâth, d'une triple version dun texte nouveau; il a eu la bonne fortune d être examiné d*abord par im philologue aussi exercé que M. Biihler; Imter- prétation en a été ainsi portée très loin dès le début '. Bien que Piyadasi ne s y nomme pas, le savant com- mentateur lui a rapporté ces monuments, avec une vraisemblance bien voisine de la certitude. Ces documents longs et nombreux se complètent les uns les autres. Le prix en a été de plus en plus mis en lumière par le progrès général de nos connais- sances. Leur auteur concentra dans ses mains la puissance la plus vaste, à n en pas douter, qui ait été constituée dans rinde avant l'ère chrétienne. Il appartient à l'é- poque où les influences occidentales s'exercèrent le ^ Son fac-simiié fut reproduit et accompagné d*une traduction fort imparfaite parKittoe (Joum. As. Soc. of Beng., i84o, p. 616). ^ Jowrn, Rojr, As. Soc, t. XVI, p. 357 etsui^ ^ Bairat est un nom préféré par le général Gunningham et sub- stitué par lui au nom de Bhabra. Cf. Indian Antiquaryj juin 1877 et juin 1878. INTRODUCTION. 9 plus directement sur Tlnde. Les traditions singhaiai- ses nous Tout signalé comme le vrai fondateur de la domination du buddhisme, comme le promoteur d une des plus mémorables évolutions qui marquent rhistoire de Tlnde ancienne ; c est sous son règne , avec sa coopération , que se fixa , dans ses ligues principales , un des plus grands mouvements religieux que con- naisse rhistoire; et, parmi ses inscriptions, il en est une qui précisément s adresse à rassemblée qui pa- raît avoir été l'agent principal de cet établissement. On peut considérer comme le pivot de la chrono- loQp ancienne de llnde Tidentification du Sandro- cottos des Grecs, ladversaire heureux de Séleucus, avec le Gandragupta de la tradition hindoue. Nos monuments, émanés de son second successeur, mettent hors de doute cette identification essentielle , qui avait été contestée. Par les synchronismes que les noms cités des rois grecs permettent d'établir, ils fournissent, à très peu d'années près, un point fixe, immobile, et nous sont d'une ressource inattendue pour contrôler les documents écrits de Ceylan. A l'histoire, ils donnent des indications certaines, posi- tives, sur l'administration intérieure, et ce qui est plus inestimable encore, sur certaines relations exté- rieures du plus puissant empire dç l'Inde au m* siècle. Leur inspiration essentiellement religieuse, le but particulièrement religieux qu'ils se proposent, en font une pierre de touche pour la chronologie du développement religieux de l'Inde. Au milieu du conflit et des prétentions exclusives des sectes rivales , OD Mit erjfnbKik li tsl maàaûse At «kt'^rniizi«r la c^o- dition «xarle dn lodiriiime a aoe ^zy^^irt drllnie. Grlœ à rtnD.. Que dire de la pa]e>>graphîe et de b ian^œ? ^oos crjfinaissoiis dans flnde ancknne deux afohabets ri- Taux« Fiin « employé an nord-ooest, qm ne fit pas one lon^rne fortune , mais qui eut certainement son tonps de floraison et sa période dinflnence; f antre dnquei dérirent tontes les écritures qui ont été depuis cm- ploTées dans ia presquiie entière. De Fnn et de Fautre . les inscriptions d*Açoka nous ofient les spécimens les plus anciens, datés avec une entière précision; cestf arant tout, grâce à elles et par leur étude qu^ noos est permis de nous attaquer aux problèmes, si curieux pour flnstoire de la civilisation et des rap- ports internationaux, qui se rattachent a lorigine et â la diffnson de Téoiture dans flnde. Une foule de dialectes |rfus ou moins artificiels ou populaires ont été, dans llode, parallèlement em- ployés et régularisés aux époques les plus diverses; leurs monuments littéraires ne nous sont accessSbles quà traven les inexactitudes d me tradition gâtée aussi souvent par le pédantisne que par f ignorance. Au milieu de cette anarchie et de ces obscurités, les inscriptions d*Açoka, destinées à renseignement et â l'édification du peuple, nous présentent, dans des dialectes différents, suivant les régions, une image INTRODUCTION. H nécessairement fidèle de Tétat linguistique à une pé> riode déterminée. Partout enfin, si|r les terrains les plus divers, elles sont pour nous le point stable dans la mobilité des contradiction^perpétuelles et des fiiyantes traditions. On ne s'étonnera pas de voir rattachés à leur étude plusieurs des noms qui se sont le plus illustrés dans la conquête scientifique de llnde. Après les découvertes de Prinsep, complétées sur un point par MM. Norris et Dowson, l'ère du dé- diiffi%ment était close. C'était maintenant ^ Tinter- prétation détaillée et méthodique de faire son œuvre. Wilson, se fondant ^éeialement sur la version nou- vdie de Kapur di Giri, et sur une copie de Girnar fournie par Westei^aard et le capitaine Le Grand Jacob, entreprit, pour la série des Quatorze édits, de reviser les premières traductions. Malheureuse- ment; avec les rares qualités de son brillant esprit, il n était pas l'ouvrier de cette tâche ; il n'était pas le philologue exact et scrupuleux qu'elle réclamait. Il démêla habilement quelques détails, mais il ne dégagea pas clairement les conditions de l'entreprise ; il ne sut guère, par l'eflFort vigoureux d'une analyse pénétrante, sortir du vague des à-peu-près, ni s éle- ver plus haut que des conjectures assez embarrassées et trop souvent dédaigneuses des difficultés gramma- ticales. Lassen , qui avait préludé , on peut \e dire , à la dé- couverte de Prinsep, en reconnaissant le premier sur une monnaie bilingue quelques lettres du nom il J^TfiCOUCTlO.V 4 K&ÛA'jAei % dut maùsMT^i^aMÊetA tadr ^nz»! c-: A-uz^vEiisf mhmmtf^ Sio cadre eeptiMijaiî hn interdî- iixh xm euoiMso detii::»^ el fspuciie. E recilia p^ fjiçuj^ pxrtjeaîairilis». djooa d^s £rs£!Dênis d^ tndxK- ticn ^. Ifaj» c est à B^mc'Tif qa 2tx:«par£KS3t Ihc^ooear ivt'Ar màiSJ^ £2 ]iîitd^ii:4iis de bi b'.'Qoe Loi '. ^ iîs>:rta d^fuft &on analyse et ipu d l'ime à t*':%fti b déeoavefte on |ca ptos loin, et iTBroimaîsnil les ft» tm , la. ti tm. war àa naooBÛts similaires de PianUleoii. ' lad. Akerik. ,11. l'cxL.p. iiSd soît. pou. ' />9ûu deUbemme Lui, p. 65i et soir. I INTRODUCTION. 13 table : Tinsuffisance des reproductions qui lui étaient accessibles. C'est pourtant avec ces mêmes matériaux incom- plets que M. Kern a essayé, depuis, de reprendre en S0us-œuyre la traduction et le commentaire de la plupart des textes examinés par Burnouf ^ Sans ap- prouver toutes ses tentatives, ni lui donner toujours raison contre ses devanciers, on ne saurait mécon- naître la sagacité ingénieuse , labondance de ressour- ces qu^il a déployées dans ce travail. Il n en est que plus regrettable qu'il n ait pu profiter encore des résultats , si féconds pour cette étude , qu'ont produits les der- nières années.' La publication du premier volume du Coq>as m- scriptionam indicaram par M. Cunningham a inauguré à ce point de vue une période nouvelle. Le savant général ne nous a pas seulement rendu accessibles des monuments entièrement nouveaux comme les inscriptions de Sabasarâm et de Rûpnâth, ou des versions encore inédites de textes déjà connus, comme les inscriptioits de Khâlsi et de Jaugada; il a soumis à une revision d ensemble les fac-similés et les copies de ses prédécesseurs. Ce qui prête à ce con- trôle une importance particulière, ce nest pas seu- lement Timpossibilité , commune à presque tous les travailleurs, de soumettre les monuments à une inspection directe, c'est surtout la difficulté qu'op- pose à ia transcription, à la reproduction, même ^ Over de Jaartelling der zuidelijke Baddhisten , Amsterdam, 1873. ry\ 14 INTRODUCTION. pour les plus attentifs et les plus soigneux, letat de ces rochers à la surface souvent inégale et rongée par les siècles. Telle est cette difficulté que le zèle de Tillustre archéologue et les moyens nouveaux dont il disposait n ont pu encore assurer à ses c#pies une valeur et une autorité définitives. La suite four- nira plus dune preuve de cette fâcheuse observation; elle Se vérifie, et par les passages encore trop nom- breux où le texte, tel qu*il nous est livré, résiste à l'interprétation, et par les cas où des fac-similés an- térieurs gardent sur les dernières reproductions un avantage que la grammaire ou le sens mettent hors de doute. On en verra des exemples non seulement dans les variantes du fac-similé de M. Bui^ess pour Gimar, mais même dans la comparaison du fàc-^similé de Wilson pour Kapur di Giri. Aujourd'hui encore, comme le disait Bumouf, il y a près de trente ans, «personne ne peut se flatter d'arriver du premier coup à l'intelligence de ces difficiles monuments, d Il n'en reste pas moins que nos sources d'informa- tion : Reproduction des textes .•connaissance deslan- • gués de l'Inde, connaissance du buddhisme, ont fait assez de progrès pour autoriser des tentatives nou- velles. Plus que jamais il est permis, avec Burnouf, d'ajouter qu'a il n'est personne qui ne puisse se flatter d'aider à l'interprétation » de ces précieux témoins de l'histoire intérieure et extérieure, religieuse et lin- guistique de l'Inde ancienne. Quelques lacunes que doive laisser une revision consciencieuse dans notre intelligence de ces textes, le moment est venu de les INTRODUCTION. 15 soumettre à un examen détaillé, puisque, aussi bien, nous commençons à en avoir les moyens. C'est le moins que, possédant des versions multiples des mêmes morceaux, nous tâchions de faire profiter Tinterprétation de leur comparaison intégrale. Nos conjectures, nos essais, même incomplets, de traduc- tion , peuvent aider les explorateurs futurs à mieux voir, ne fût-ce que pour nous corltredire. Ils y trou- veront au moins des ressources pour s'orienter plus sûrement parmi les possibilités diverses, parmi les problèmes délicats qu offrent à Tœil incertain, soit les lignes indécises dune pierre souvent effritée, soit les similitudes décevantes entre plusieurs signes , si communes dans un alphabet d*aliure cursive comme est celui de Kapur di Giri. Les détails qui précèdent montrent assez tout ce qu'il reste à faire, combien de difficultés à vaincre, pour compléter Tintelligence de nos monuments. Grouper et condenser les résultats acquis jusqu'à ce jour, notamment par les commentateurs exacts et méthodiques, par Bumouf, par MM. Kern et Bûhler; les rectifier dans l'occasion; tenter l'analyse des parties qu'ils n*ont pas interprétées; étendre à toutes les versions parallèles , quand il en existe plu- sieurs, un examen circonscrit jusqu'à présent à une ou deux d'entre elles; préparer de la sorte et pré- senter dans un tableau d'ensemble les conclusions que, sous le double point de viie delà grammaire et de l'histoire , promettent des documents si authenti- ques et leur rapprochement des monuments littéral- 16 INTRODUCTION. res, tels sont les aspects multiples qui sollicitent une nouvelle étude. Je me propose de passer successivement en revue les di£Férents groupes d'inscriptions : les Quatorze édits de Gimar, Kapur di Gin, Khâlsi, Dhauli, Jaugada ^ dont les Édits détachés de Dhauti et de Jau- gadar forment lappendice naturel ; les Édits des piliers , k Delhi, Âllahabad, Mathiah et Radhiah; les Édits détachés sar roc, à Bhabra, Sahagarâm, Rûpnâth et Bairat. Le commentaire sera suivi d une étude gram- maticale* et de quelques remarques historiques; un index complet des mots contenus dans les inscrip- tions terminera cet exposé. • Avant d'entrer dans le détail, je dois m*arrêter, dès le début, à certaines observations qui intéressent et affectent matériellement la lecture et, par consé- quent, Tintelligence de toutes les inscriptions, ou au moins de divers groupes parmi elles. Dans tous nos textes se manifeste , par des exem- ples trop nombreux pour être^réputés erreurs uia- térielles, l'équivalence de la voyelle longue et de la voyelle nasalisée. Il suffira d'en citer ici quelques cas empruntés aux premiers des xiv édits : I. Kh. 1. % : dosa pour dosam. — R. 1. i : hz- damloke (à Khâlsi hidâ)\ nafh = nâ pour na, comme câ pour ca; 1. 3 : panam pour pana = prânâni. — Dh. 1. A : timni pour tîni = trini; pamchâ pour pdcftd» INTRODUCTION. 17 forme équivalente de pacchâ pour paçcât, ■— J. 1. 4 : tifhni = irîni, IL Dh. amni pour âni = yâni, — K. 1. 3 : sava- tant pour savaiâ => sarvatra. III. Kh. 1. 7 : nikhamâtu pour nikhamamia; 1. 8 : cam pour cd =»» ca. IV» G. 1. 1 : atikâtam pour atikamtam = atikrân- tain; 1.6: avïhîsâ pour avîhimsâ. — Kh. 1. 9 : hâbhana pourbambhana==brâhmana;l. 1 2 :tithâto pour tithamto. — Dh. 1. 1 2 et 1 5 : bdbhana pour bafhbhana; 1. j 7 : iithâta pour tithanïto. — K. 1. 8 : dharmanaçanïthaya représentant anaçâthi pour anaçâsli; 1. 9 : esam pour esâ. V. G. 1. 3 : atikâtam, comme ci-dessus; 1. 4 : dhâma pour dhafhma = dharma; 1. 5 : âparâtâ pour âparamtâ, — K. 1. 1 3 : paiividhanamye = pratividhâ- nâya; savatam pour sava/d = sarvatra. — Dh. l. 22 , Kh. 1. 1 5 , et K. 1. 1 3 , nous avons bafadhanamba- dhasa pour bamdhanâbadhasa == bamdhana + d^eu/- dhi\ja ou bamdhana + baddhasy a avec l'allongement, si fréquent ici, de la fmal en composition. VI. G. 1. I : atikâtam. — Dh. 1. 3i et J. 1. i, nous lisons amnatalijrafh et amnamtaliyam pour d- namtaliyam , dnafhtariyam. — Dh. 1. 3^ : amnaniyam pour ânaniyam; 1. 33 : palatam pour palatâ = para- â, — Kh< iv, i o : nâtisam =^ nâ- tisu. — Kh.v, i&,Dh. Vt ^3éi 5.v, ^k : supadâlayè'^ safhpradârayet, — K. v, 1 3 , je n ose pas insister sur ayo ^ c^aihf mais anamvetata (anuvetata, d'après le fac-similé de W. ) représente anUmttafhia. — Kh. ?i , 19, muiehi représente mamtraiii, — K. vm, 17 : nous avons ntkhamisham qui ne peut qu'être ^ nikha- mishu , comme à la 1. 1 a : hùmsûffL =^ hafhsu pour ahhumâu; à la même 1. 1 7, je trouve aussi : sabodht pour sambodhL — fc. ix , 9 : iùjama pour saÂyuma. — K. X, Q 1 : iluirmasamçusha^ dhdrmasaçrashâ. — K. X, la : dam&artl correspondant è dàkale de Rhâlsi. — fch. xf , 3o : nous lisoAs kafh pour ka, c'e4t-à- dire kha « khala. — G. *i/, 7, porte sùsarrtêerâ qui est la troisième personne pluriel de f optatif pour sususêrafh. -^ Kh. xiv, 1 7, a sakkHenà, en correspon- dance BVee êamkhiténa deè autres versions, ô'eèt-à-dlre samksTiiptena. Le fait est d'importance pour l'interprétation de plusieurs détails ; il demeure solidement établi , même si l'on admet qu'une partie des cas qui précèdent soient attribuables à une confusion matérielle entre am et a , as^ez facile dans l'alphabet du nord-ouest. Il serait encore confirmé, si la présence d'un ui)'était toujours à Kapur di.Giri sujette à quelque doute, \ 3 . 2Q INTRODUCTION, par le futur kmati (K. v, i) = kamsaii pour kassati pour kar[i]shyaii^. On sait que , à Kapur di Giri , la long n est pas ordinairement écrit ni distingué de la bref, non plus que ri ou lu long des brèves correspondantes. Nous venons de voir cependant qu'il y est quelquefois in- directement indiqué par un équivalent , la nasale. Ce fait m encourage à en reconnaître dans la même inscription une autre désignation, également acci- dentelle, difiFérente de la première quoiqu'elle en soit peut-être graphiquement dérivée. Le pied de la ligne, plus ou moins exactement verticale, qui entre dans la constitution de la plupart des caractères, y porte très souvent un petit trait dirigé vers la gauche , affectant la forme de Ta , dans des cas où il ne peut être question d'admettre cette voyelle^. Je ne pense pas qu'il y ait lieu d'attacher aucune signification à ce trait; on y reconnaît aisément le mouvement naturel du ciseau dans' ime écriture dirigée vers la gauche et d'une allure si cursive. Les exemples inverses n'en sont que plus dignes d'attention, je veux parler des cas ^ Sur ca cf. la note suivante. * n est aussi différents cas où une décision positive est impossi- ble; je songe surtout à la forme eu, équivalent de ca (probablement par rintermédiaire de cam = cd= ca). Uincurie du lapicide à Ka- pur di Giri ne nous permet pas de décider si c est eu ou ca que nous devons lire dans une foule de rencontres. Mais en tout cas, la légiti- mité du mot eu est garantie (contre Topinion de M. Kern, p. 32-33) par Tusagt} assez fréquent qu^on en trouve dans les inscriptions en caractères indiens. INTRODUCTION. 21 OÙ le trait accessoire est tourné vers la droite et af- fecte la forme de IV groupé, alors que la présence d'un r est tout à fait injustifiable. On va voir, par la liste qui suit, que, dans la plupart des cas, la lecture â est au contraire parfaitement naturelle. Nou^ ob- tiendrons ainsi : I'^ face. L. 3 : Fuî (= na) ; 1. 6 : dharmanuçâihi, sacra- shâ; 1. 7 : yatâni, câ (=> ca)\ 1. 9 : nâiaro (voy. plus haut); 1; 1 2 : gafhdhâranam; 1. 1 3 : danasayutâ [dâna- samyaktâh)\ v^apatâ [tyâpritâh)} 1. i/i : raya, tâya; 1. i5 : samtiranâya ; 1. 17 : jâva {= yâvat)\ 1. a3 : dharmadâna; L ali : vatâvopouTvatawo==vaktaiya, ir face. L. 1 : vyitâ auquel correspond vijitâ à Kh.; ''j^a^d'', correspondant à "satâ* de Kh.; 1. 2 : tâta pour tatâ de Kh. 1. U : vihitâlesha = vihiiârthesha; 1. 5 : samvikitânani ; etâsha pour eiâsam = eteshâm; sahaya^ par erreur pour sahâya'' ; 1. 8 : bhatânam, c est- à-dire bhâtânâm; 1. 9 : tarâmaye, transcription du nom de Ptolémée. A ces exemples se rattachent immédiatement, sous le bénéfice de remarques antérieures : I. L. 1 : ayâ, c'est-à-dire ayant; 1. 19 : çramana- bramananâj pour ""nanV; 1. 20 : anatâ = anamtam 1. 2 1 : tadalâsiy locatif pour tadatafhsi (= tadâtve). II. L. 1 : kalikhâf en face de kalikham à Kh. ; 1. 1 : "jadfed que je prends comme == [ni[rodham. 28 INTRODUCTION. Un autre demeure douteux à cause de rincertitude et de lobscurité des caractères environnants et du passage tout entier : hanatâpe{?), xin, I. 7. Je ne trouve que peu d exemples qui puissent pa- raître positivement contraires à la transcription que je propose : nâçopokani, i, i. 5, où il faut, suivant toute vraisemblance, rétablir naropakâni; bâha pour baha. II, 1. 1 , etgarâmatâtarapourgaramatatarani, 1. 7. Quant à anamtarvyena , i, 1. i5, qu*il faudrait lire ananUariyâna , tout le complexey^ est trop mal formé , et les deux fac-similés diffèrent trop sur son aspect, pour qu on puisse y fonder une objection sérieuse. Par deux fois (11, 1. 5 Qt 6) nous rencontrons 1^- ghato au lieu de npaghâto; mais outre que nous pou- vons avoir affaire à une interversion accidentelle, dans le second cas , Kh. porte justement aussi upâghâta. 1} me semble, en somme, que la statistique qui pré- cède nous autorise à considérer, jusqu'à preuve con- traire , le signe en question comme une notation spora- dique de la long^. «Tai cru néanmoins plus prudent de distinguer dans la transcription la qui y correspond en récrivant d, au lieu de d. Il est un autre signe que Ion à , dans les légendes des monnaies, interprété comme = â. Cest, je ^ S*il était besoin de démontrer qu*un ou deux exemples, même certains, ne doivent pas ébranler notre conclusion, il me suffirait de citer les derniers cas que j*ai rencontrés du trait en question, dans 9 de kaîageha, probablement pom* kalimgehi (jlui, 6) , dans^ "Ifi = klti pour kimti, 1. 1 1, et dans *J^ de vijay même ligne, où il est certainement accidentel et dépourvu de toute signification propre. INTRODUCTION. 23 pense , une erreur. Très souvent le commencement de maharajasa y est écjnt *L U \ quoique , au résumé , la simple orthographe u y domine ; on lit aussi X ly ^. Je retrouve iJ dans oMmakhasa ^çx\ dans mahatasa ^. Le point suit quelquefois d'autres lettres conuBe t on tr dans spalahorapatra (.^) sa, et dans maharyabhrata * (X), y dans jctya (^/\) tasa •, dr dans epadra {J^)sa'^Al me semble que des temples, dont une bonne moitié n'admet ïâ long à aucun titre, ne peuvent nous autoriser à prêter cette valeur au signe dont il s agit. Ce point e$t quelquefois rem* plaidé par un trait qui occupe la même place , dans ^<^{ ll^j^'^J^A ^^ evukra{'^)tidasa , Va long étant éga- lement inadmissible dans les deux cas. Ma conclu* sion est que nous ne pouvons attribuer au point en question aucune valeur phonique distincte. Dans plusieurs rencontres , sa présence peut fort bien être purement arbitraire. Rapproché des deux caractères hetnif près desquels seuls il figure assez fréquem- ment , je n y puis voir qu'un appendice qui constitue avec le corps de la lettre une forme spéciale du ca- ractère, sans lui donner une valeur nouvelle. Ten trouve la preuve dans ce qui se passe pour ïm à iCa- * Von 3ailet , Nachfolger Alexanders des Grossen in Bactritn ^ p. i o4 108,109, 111, ii3,ii4« ia5,etc. * Ibid., p. 131, i53. ^ Ibid., p. 109. * lbid.,p. 174. ^ Ibid,, p. i54t i56. * Ibid., p. 120, 121. ^ Ibid,, p. 116. 24 INTRODUCTION. pur di Giri. Un certain nombre de mots des xin' et XI v^ édits y présentent le signe ^. En voici la liste : 1. 8 : sayama, correspondant à sayama de Khâlsi; 1. 9 et 1 : dans nama après les noms propres wnti' yoho, tarâmaye, amtikini, maka et alikasadaro; puis dans dharma, en composition, aux lignes lo (deux fois) Il et 12, enfin 1. 1 3 dans mahâlake. Aucun de ces exemples ne nous donne le droit de chercher dans ce signe autre chose qu une forme parallèle de U . Peut-être y faut-il voir la trace d un état antérieur plus voisin de ïm {j de lalphabet indien; on pour- rait comparer la déformation que subit cette lettre dans Talphabet de Samudragupta à AllahabadTP. Je n*ai fait aucune différence dans la transcription de U et de^. Le même caractère présente encore à Kapur di Giri une autre singularité. Dans le i" édit (1. 3), le mot maga est par deux fois écrit ^"V ; on pourrait être tenté de chercher dans les deux traits latéraux une expression de la voyelle ri; mais, au viii* édit, dans le mot mrigcLvyâ la première syllabe est écrite T/, avec im seul trait sur la gauche; il en est de même, au xiii^ édit (1. 6), de la première syllabe de mata = mrita; comme nous retrouvons exacte- ment le même trait (ligne i5) dans un mot qui, correctement écrit, serait mûlafh, nous ne pouvons guère, en somme, dans ces additions, combinées ou isolées, voir qu'une maladresse ou un caprice * Voy. la table d'alphabets, ap. Prinsep, Essays, II, p. 5a. INTRODUCTION. 25 du graveur; lun et i autre sont pour nous sans con- séquence. Pour en finir avec Kapur di Giri , je signalerai la lecture fautive du caractère tff , commune à tous les interprètes. Nous n avons aucun motif de lire sti une combinaison si simple et si évidente du carac- tère Cf^ et de Vi. Ni dans nirathiyam pour nirarthikqm (i, 1. 18), dans aihi pour arthafi (1. Qio)> ni dans va^a- thi pour vasati = vasafhti, la valeur êti, injustifiable du point de vue graphique, n'est étymologiquement soutenable. Au contraire, la lecture thi s'explique dans tous les cas, soit comme valeur primitive, soit comme assimilation pràcrite. Mais on était d avance disposé à reconnaître volontiers des groupes de con- sonnes à Kapur di Giri, où, par quelques particu- larités, lorthograpbe paraissait se rapprocher de lor- thographe classique. En voici au moins un qu'il faut retrancher. En revanche, jai eu, ailleurs, occasion de reven- diquer pour Girnar l'emploi d'une série de groupes formés avec r, que le préjugé prâcritisant avait pro- bablement seul empêché de démêler^. Une nouvelle et attentive revision du fac-similé de M. Burgess, notre autorité la plus digne de foi, me permet de compléter mes premières données. Un ou deux cas qui semblaient supposer une erreur maté- * Notiee sur le I" volume du Corpus Inscr. ïni. , p. 1 6 et suiv. 26 INTRODUCTION. rieiie du graveur disparaissent; plusieurs viennent s ajouter, qui confirment ma démonstration , et même un groupe nouveau, fcra, employé deux fois, danspa- râkramând et parâkramena. Voici du reste le tableau complet de ces groupes r kra^ VI, 11, i/i. tra, II, 4, 7; VI, 4, .5; ix, 2; xiv, 5. /m, IV, 8 (3 fois); VI, 12, i3; xiîi, 1. tre, IX, 6, '7. pra, I, 3; iv, 2 (2 fois), 8; vi, i3; Viii, 4; ix, 2, 4; XI, 2; XII, 1, 4 (2 fois). prâ, I, 9, 10, 12; II, 1 ; III, 2, 5; IV, 1, 6; xiii, 4. pri, I, 1,2, 5 (2 fois), 7 (2 fois), 8 (2 fois); 11, 1,4(2 fois); IV, 2 (2 fois), 5 (2 fois), 7, 8 (3 fois), 12 (2 fois);v, i;vm, 2 (2 fois), 5; ix, 1 (2 fois); X, 1,3; XI, I ; XIV, 1 (2 fois). vra, II, 1,4,6, 7, 8; m, 2; v, 4; vi, 5; vn, 1 ; XIV, 2 (2 fois). sra, IV, 2; XIII, 1. srû, I, 9; VI, 6. sri, V, 8. sra, IV, 7 (2 fois); x, 2; xii, 7 (2 fois). Une autre ligature mérite à Gimar notre attention , le caractère L; composée des deux lettres U^^ A« ^U^ a été représentée de diverses manières. Wilson Técrit tta; Lassen^ admet simplement que tv devenait pt dans le dialecte de Girnar; Burnouf ^, se fondant sur ^ Ind. AltertL, II, 227 n. U, * Lotus, p. 660. , INTRODUCTION. 27 Tanalogie Jautres groupes où la lettre qui occupe matériellement le second rang doit s'énoncer la pre- mière, considérait comme probable la lecture tpa. M. Kem^ transcrit pta, déclare la prononciation incertaine , et n*y voit qu une manière d'exprimer tta dans les cas où il représente tva du sanscrit; il com* pare récriture dpta du javanais pour le sanscrit citta. Voici les exemples qui s en trouvent : i , 3 : âra- bhitpâ; iv, k : dasayiipa; vi, 1 1 : hitatpêya; x, i i ta- dâtpane; x , & : paricajitpa; xii , pass. : âtpapâsamda ; xui , 8 : catpâro; xiv, 4 : ahceipâ. En somme, ce groupe figure donc dans la désinence de Tabsolutif où il est » tvâ^ dans le nom de nombre catpâro oii il a la même valeur, ainsi que dans les suffixes tua et ivana; dans âtpa enfin il correspond à to de aima. Évidem- ment , la ligature en question ne doit pas se lire pto , car nous la retrouverions au xiv* édit (1. 5) dans le mot a$am&pta qui au contraire est écrit aèomâia. La forme prâcrite conunune à laquelle elle correspond dans tous les exemples cités, la seule qui explique sa constitution graphique , est la forme ppa , comme le preuve la comparaison de appa >= âima^ du suffixe ppana = toanay en çaïu'aseni, des absoluti& en ppi, ppinrm de Fapabhramça \ Cette uniforme assimila- tion de tva et de tnm sanscrits en ppa suppose néces- sairement, comme le changement en çauraseni'de rukma en rappa, une étape intermédiaire avec durcis- ' JaartelUny , Y^, d6 et note. * Lassen, Instit, L. Prâkr., p. ^6S^ ASg. ' Vararucif IV, 49. ' 28 INTRODUCTION. sèment de la liquide ou de la nasale en muette ; d où les formes aipâ^ ladâtpana, etc.; leur identité pho- nique explique comment un même caractère sert ici à les exprimer lune et lautre. C'est tpa qu'il nous le faut transcrire, ainsi que le voidait Bumouf. Est- ce à dire qu'il ait été réellement lu tpa? Je ne le puis croire. La long qui le précède dans les deux mots cités semble indiquer que la consonne suivante s é- nonçait simple; d'où il suivrait que la prononciation véritable était âpa , tadâpanci , dans le dialecte que re- présente l'inscription de Gimar. L'orthographe tpa est dans ce cas une orthographe historique et non pas simplement représentative. Les mots mêmes qui viennent de nous occuper nous fournissent parallèle- ment une double application du même principe; à Gimar, nous avons 1. 1 1 V nâtikye, v, L 1 6 ; cilathitikyâ , v, 1. 1 7, et vi , 1. 20; akâlikyo, ix, L a6; pâlitifyâye, x, 1. a8; [nd]fi- kyânam, xi, 1. 29; sa[sd\vamikyena , xi, 1. 3o; hida- lokikye,iii, 1. 3o; vacabhâmikyâ , xii, 3/i; nûtikya, xni, L Sy; aUkjasadale, xiii, 1. 6; palalokikya, xm, 1. 6; pâlaiikyam, xiii, 1. ist; hidalokifya, xm, 1. i5. J ajoute que le même caractère ^ se retrouve, dune façon sporadique , sur le pilier de Delhi où , dans Tédit circulaire, à la ligne a, je lis : amhétoadikyâ et adha- kosihjrâni. Personne, je pense, ne sera tenté de croire qu'il le faille réellement prononcer fcyti, bien que cette transcription, adoptée par le général Gunningham, puisse paraître d'abord matériellement fidèle. Presque tous les exelnples se rapportent au suffixe ka, ika, où l'insertion d'un y serait sans explication et sans ana- logie ; nous trouvons du reste parallèlement les lec- tures nâtike, xm, 37; suvâmikena, ix, 25; hidtdokika, xiii, 16; il est vrai que je relève aussi palalokiye, xni , 1 5 ; cette forme nous rappelle un fait dont j ai 32 INTRODUCTION. réuni plusieurs exemples dans mon commentaire du Mahâvastu (t. I), je veux dire la juxtaposition fré- quente, et dans le pâli et dans le sanscrit buddhique, des dérivations en iya et des dérivations en ika, soit quelles aient cours parallèlement , soit quelle&se cor- respondent d un dialecte à lautre. 11 ne nous importe pas de décider ici quelle en est au fond l'explication , et si la désinence iya est un véritable suflixe , ou repré- sente un affaiblissement mécanique de la consonne , remplacée par y pour empêcher f hiatus, \y du ma- gadhi jaina. Il nous suffit quant à présent de cons- tater le feit. Rapproché de lorthographe paraloki^e, on pourrait être amené à imaginer que le signe Jb est, en quelque sorte, une lettre douteuse et à deux faces, qu'il exprime une double possibilité, et que résolu en toutes lettres il signifie : ka ou ya. Mais , sans parler de ce que ce procédé aurait d'insolite , sans insister sur l'objection que fourniraient certains exemples conune ni7cja, malheureusement un peu in- certains, j'y trouve un obstacle insurmontable dans la transcription ab7ç)^a5(zJa^ du nom d'Alexandre ; elle ne peut se lire ni- aliyasadale ni alikyasadale , mai^ uniquement, comme \e constate alikasadaro de Kapur di Giri, alikasadale, Jb "*^st donc rien qu'une autre forme pour-|-; c'est ce que démontrent son emploi absolument accidentel dans les exemples cités de Delhi et la correspondance invariable d'un simple -|- dans toutes les versions parallèles. Le double crochet à la partie inférieure de la tige n'est pas la réduction du X, mais un enjolivement, une complication de la INTRODUCTION. 33 forme primitive de la lettre, comme il s'en est pro- duit tant d autres dans le développement historique de l'alphabet indien. Je comparerai les formes J et J du fc, dans 1 alphabet dès grottes de la côte oc- cidentale et de l'inscription de Rudradâman à Gir- nar ^ L'écriture de Khâlsi est, parmi celles des ins- criptions d'Açoka , la plus avancée dans ces modifi- cations du type commun; on y trouve la forme ^, poiu' T , que personne ne prétend lire khv. Nous ne lirons pas davantage kya le signe i » évidemment il pourrait à l'occasion prendre cette valeur, mais il peut aussi avoir la valeur pure et simple de+; c'est celle qu'il a en effet dans tous ou presque tous les cas relevés sur notre inscription. Les doublets gra- phiques n'effrayent point cet alphabet (cf. L = Ç) et pu). Par une prudence peut-être excessive, j'ai, , pour éviter l'apparence même de l'arbitraire, trans- crit ^ce caractère dans les cas où, à mon avis, il a certainement la valeur k. C'est aussi à Khâlsi que se manifeste particulièrement un mouvement sen- sible dans la forme de Ys qui passe de ^ à ({ ; il s'y produit même pour cette lettre un signe nouveau sur lequel il me reste à m'expliquer. Le général Gunningham^ regarde r/|\ de Khâlsi comme aVs palatal». On va juger de la légitimité de cette appréciation par la statistique des mots où le ' Cf. la planche ap. Prinsep, Essays, II, p. 53. ' Corpus, I, p. i3. De même M. Bûhler, cf. Ind. Anùq, vi, 159, 9. V. svamge. 3 34 IN'TROD'UC'FION; caractère figure. Rare dans les premiers édits [davâ- dasanofâhhisitma , iy, 5; piyadQ§ine, ibid.), ii devient li^équent à la dernière ligne du if {miia§amihuta , so , pofflvaii ) et dai^s le^ x\f édit où il balance le signe le plus habituel de |a Mfflante (^a fois s, contre a 5 fois s)\ nous ne le retrouvons plus que deu:^ fois sur Tautre face du rocher, dans visnfovasiy xni, 7, et le- khâpesânùy xiv, 1 9. En résumé, le signée en question, si iQppre^dpour point de comparaison Tétyroologie ou lorthographe classique, représente : 1 fois la sif- flante palatale, 1 1 fois la sifflante cérébrale, et i5 fois la sifflante dentale, indépendamment de deux cas incertains; dans le xif édit, où les signes cL 6* /f^ sont plus spécialement en présence, le premier représente : 1 Ix fois Ys dental , 3 fois If palatal et 6 fois le sh cérébral; îe second, en faisant abstraction d'un cas douteux, représente : 1*5 dental 12 fois, et le sh cérébral 9 fois. On voit qu'il ne saurait être question de faire du /f^ de Khâlsi une sifflante pala- tale ; au moins serait-il plus naturel , en raison même de sa forme comparée au 'JV' de Kapur di Giri, d'y chercher la sifflante cérébrale; mais la statistique qui précède, jointe à la frappante inégalité de sa répar- tition dans des textes qui nécessairement relèvent d'un dialecte unique , démontre bien plutôt qu'il n'est rien de plus qu'un autre signe, équivalant purement et simplement à ^, et qu'il exprime, à titre égal, la sifflante unique du prâcrit. Le seul cas où je le re- trouve , en dehors de Khàlsi, à Bairat (1. 6), dans svamgi = svâgi pour svaggiy svagge, scr. svarfoh, ne INTRODUCTION. à5 petit que confirmer ces conclusions. Si j attribue à ce signe upe transcription particulière {f), c'est uni- quement afin que me» copies reflètent autant que po^ibfe toutes les nuances des originaux qu'elles re- présentent ; il ne me semble pas qu'il puisse demeu- rer aucune incertitude sur sa véritable valeur. On re- marquera que lenlploi fréquent ne s^en produit qu*au moment où , mir la première face du rocher de Khâlsi , se manifestent d'autres chaiigements , non seulement dans la ditaension, mais même dans la forme des ca- ractères; les mots cessent d être séparés, Y s affecte de plus en plus la forme (j , une ligne verticale sert à marquer qu une lacune apparente n est due qu'à Fétat de la pierre « qu'il ne manque en réalité rien au texte. Suivant toute vralsemblancse , il y a eu le un change- ment de main , et le nouveau graveur a montré pour le caractère /|\ une prédilection qui prouve simple- ment que , dans la région où il travaillait , deux signes étaient également conmis et usités peur le son s. Le point est d'importance pour l'histoire paléogra- phique de l'Inde du nord. Trois faits se groupent ici : i ° l'iricontestable pa- renté du signe /|\ avec le signe ^ , la sifflante céré- brale du nord-ouest; a* l'emploi de ce caractère à Khâlsi et à Baifat pour marquer la sifflante unique et indéterminée du prâcrit; 3" l'affectation de ce signe, dans les alphabets postérieurs, à la sifflante pa- latale. Une affinité spéciale entre la version de Kapur di Giri et celle de Khâlsi se révèle dans plusieurs traits 3. 36 INTRODUCTION. que rendra sensibles la suite de cette étude ; et Ton peut, d'une façon générale, saisir à ^âlsi, par exemple dans Tinsuffisance de la notation vocalique, les traces dune influence de l'écriture du nord-ouest; la situation géographique suffirait à nous la faire at- tendre ; elle l'explique à coup sûr le plus naturelle- ment du monde. La présence du /f^ m'en paraît être une autre expression, et je la considère comme le résultat de l'emprunt encore local et circonscrit dans l'ouest, d'une des trois sifflantes dont l'alphabet bactrien était muni dès cette époque. Je dis un em- prunt local , et ce n'est pas seulement parce que le texte de Khâlsi , dans ses irrégularités , ses inconséquences et ses incorrections, se montre plus indépendant que les autres versions de même écriture, du niveau et de ]a régularisation officiels. Si les trois sifflantes avaient dès lors été connues et usitées dans le type normal de l'alphabet indien, on ne s'expliquerait guère la complète absence de la palatale et de la cé- rébrale dans toutes les inscriptions; on comprendrait mal surtout le rôle que joue l'^ji, dans le groupe ^ de Gimar dont nous nous sommes occupés tout à l'heure. Une autre considération n'a qu'une valeur con- jecturale comme le fondement sur lequel elle repose : le sh cérébral (H" ) tel qu'il apparaît dans les alphabets ultérieurs, à Gimar, par exemple, dans les inscrip- tions des rois Sâh , me semble se dériver assez bien de la forme de Ys particulière à Khâlsi , ^ ; si cette hy- pothèse se vérifie , elle supposerait nécessairement que la spécialisation des sifflantes de l'alphabjet clas- INTRODUCTION. 37 sique est postérieure au moment où fîit gravé ie texte de Khâlsi. Le /f^ serait devenu le signe de la sifflante palatale exactement de la même façon, ayant dû, avant cette affectation spéciale, traverser une pé- riode d'indétermination, qui est pour nous représen- tée à Khâlsi, et, dans un cas, à Bairat. Le passage de lalphabet du nord-ouest à l'alpha- bet indien de Khâlsi , c est-à-dire du rôle de sifflante cérébrale à cette expression de la sifflante unique du prâcrit, ne peut faire de difficulté. Les confusions fréquentes qui se manifestent, à Kapur diGiri, dans remploi des trois sifflantes , doivent nous convaincre qu elles ne sont au nord-ouëst, dans leur application au prâcrit, que le résultat du système d orthographe historique, et ne correspondent plus à des différences actuelles de prononciation; il est tout naturel, dès lors, que les trois signes aient pu être considérés comme de simples doublets , et que lun quelconque d'entre eux ait pu passer dans l'écriture d'une région voisine , non pas avec sa valeur théorique , mais avec sa valeur pratiquement acquise, au même titre qu'aurait pu faire l'un quelconque des deux autres. En admet- tant même que, à Kapur di Giri, le dialecte local ait réellement distingué entre les trois sifflantes, il se- rait encore fort explicable que cette différence eût été négligée à Khâlsi; très certainement la prononciation n'y reconnaissait qu'une sifflante unique; en présence d'un texte prâcrit écrit en caractères du nord-ouest, un lecteur de Khâlsi ne pouvait que lire uniformé- ment 5 les trois signes ^» /7 et ^. 3» INTRODUCTION. Le pihénoiiièaè paiticulier mène vile ici à des con- clusiiàns g^éralës. Je passe sur les présomptions qfj!il fournit en faveur de ma thèse sur le caractère ea partie historique de rorthûgitiphe dans nos ins- GF^tions. Il parait sutloùt confirmer, par la consta* tation dun nouvel emprui^, cette influencé de lal- phabët du nord-ouest sur Talphabet indien d'Âçoka , que f fti cherché ailleurs à rendre vraisemblable \ il démontre que le second alphabet a dû être d abord employé pour écrire les dialectes populaires, qu'il n a dû être complété , pour les besoins du sanscrit et de l'orthographe dassique , que postérieurement à la date de nos inscriptions , encore que peu de temps après. Je résume les résultats positifs auxquels nous som* mes successivement parvenus. Lés uns s'appliquent à tous nos textes en général , ce sont : i° l'équivalence entre la longue et la voyelle nasalisée; 1^ l'équivalence, moins commune, entre am et u. Les autres concernent des groupes particuliers : A Kapur di Giri , nous avons reconnu la notation accidentelle de ïâ long dans le signe L (^) ; nous avons réconnu dans le caractère ^ une autre forme de Te/ ordinaire (m) , et le son thi dans un caractère jl||. qu'on a lu sti jusqu'à présent ; A Girnar, nous avons signalé la valeur véritable ^ Notice sur ie I" volume du Corpus Inscr. Jnd. , p. 1 1 et &uiv. d'une série de ligatures, vr, îf, sr, kr, pr, où IV ei^tre comme partie constituante, et des groupes L ^t X^; A Khâlsi, nous avons conclu que le signe (fc (ft) devait, là où Tétymologie l'exige, n'être considéré que comme une autre forme de +, et que le carac- tère /f\ n'était, de son côté, autre chose qu'une forme parallèle et simplement équivalente de 1'^. Je ne terminerai pas ces observations sans toucher un dernier détail, de moindre importance. A Dhauli et à Jaugada, quelquefois à Khâlsi, l'indéGni kimci [kimcit) est écrit kichi[J. i, i; Dh. a une lacune; Dh. VI, Sa; J. VI, 5; Dh. éd. dét. i, ti; u, i; J. éd. dét. i, i; II , 1 ) et une fois ( Dh. vi , 3o ; J. vi , 3 ) kirhchû Cette aspi- ration insolite que rien dans la constitution du mot ni dans les habitudes dialectales de ces versions ne semble appeler, avait surpris Burnouf; il jugeait u possible, que le cha ait été employé par le copiste pour repré- senter deux ca opposés l'un à l'autre ^{^ = J + b )• ** Ce qui reviendrait, je pense, à établir cette série d'équations ktcci = kîci f= kimci. L'expédient serait peut-être subtil; il me parait surtout condamné par un exemple de Khâlsi (xii, 3a), où nous lisons ke- cha pour kechi=:koci= kaçcit Comme cette versipn porte plus ordinairement au neutre la forme régu- lière kimci, le ch ici n'est pas suspect, et en tous cas il n'admet pas l'interprétation de Burnouf. L'aspira- tion semble plutôt y être le résultat d'une transcrip- tion directe en prâcrit du sanscrit kaçcit , le groupe ' Lotus ^ p. 673. 40 INTRODUCTION. çc produisant en effet ie eha aspiré. On peut admet- tre que, sous cette influence indûment étendue, le c a pu, dans certaines prononciations locales, s aspirer uniformément dans toute la déclinaison de ce pro- nom. En tous cas, nous n avons pas le droit de nier la possibilité, la réalité de cette orthographe, et jai simplement transcrit kichi et kifhcKi; car cest bien, je crois, ce que l'écriture des inscriptions entend re- présentera ^ Ces pages étaient déjà imprimées quand M. Burgess a eu la bonté de me signaler un fac-similé photographique du texte de Jau- gada dans la collection d*inscriptions annexée par ses soins et ceux de M. Fleet (1878) à YArchœological Survey oj Western India {pi. 248- !i5o). La fâcheuse rareté (neuf exemplaires) de cet important recueil me Tavait rendu inaccessible. MM. Burgess et Rost m'ont, avec leur habituelle obligeance, mis à même de puiser enfin pour mon travail à cette source d'information précieuse. Je dois aussi à une amicale libéralité une photographie nouvelle de Khâlsi, malheureusement assez imparfaite, mais très instructive néanmoins y on le verra en plusieurs passages. Je suis heureux de pouvoir reconnaître ici ces utiles communications par un témoignage public de ma gratitude. CHAPITRE PREMIER. LES QUATORZE &ITS. On a vu que cette dénomination, les Quatorze édits, nest pas entièrement exacte; elle se justifie par le besoin d une désignation abrégée. Des cinq versions dont nous avons à nous occuper dans ce chapitre, trois seulement en renferment la série complète ; Dhauli et Jaugada ne comprennent que les dix premiers et le quatorzième ; en revanche ces textes ont en commun deux édits, les Édits détachés de Dhanli, qui ne se retrouvent point ailleurs. Cette différence répartit d abord nos textes en deux groupes ; mais dans le premier, la version de Kapur di Gin, la seule qui soit gravée dans lalpbabet dit arianique, et la version de Khâlsi , décèlent , on la vu , une affinité particulière; elle se manifeste , outre beaucoup d au- tres détails moins décisifs , dans un fragment du ix'' édit où elles concordent, tout en s*écartant de la teneur commune aux autres versions. Le texte de Girnar est de beaucoup le plus correct; il est en somme le mieux conservé, h part ime lacune dans le v' édit, à part surtout les très importantes et très regrettables dété- riorations du \uf édit; cest aussi celui dont nous possédons les revisions les plus nombreuses, les plus sûres, le seul, à vrai dire, dont notre connaissance puisse maintenant passer pour définitive. De tous, il 42 LES QUATORZE ÉDITS. a été jusqu'ici le plus étudié; c'est encore lui qui doit servir de base à Tinterprétation. Telles sont les conditions qui m'ont déterminé à présenter nos monuments comme je lai fait, repro- duisant isolément le texte de Gimar, et le faisant suivre des textes, juxtaposés deux par deux, des au- tres versions spécialement apparentées entre .elles, d'abord Dhauli et Jaugada, puis Ebâbi et Kapur di jSiri^ Je reprends ensuite chaque texte isolément, et d'abord celui de «Girnar autour duqual je groupe les observations qui intéressent l'intelligence des papties communes à toutes les répétitions ; je réserve au commeatair-e des autres versions l'examen des dé- taâs par où elles diffîrent, des difficultés d'interpré- tation ou de leieture propres à cha+^i* (7) tXAtJLÎ' limi^rnz-iuif (8)>u-ÊxA6 (")IH-li^ (1) lyam dhammalipi'devânampnyena (a) priyadasinâ râna lekhâpitâ [ . ] idha na kim ( 3) ci » jîvam ârabhitpâ * pra- jûhitavyam * (4) na ca samâjo ' katavyo ' [.] bahukam hi do- * Fac-similé G. "kamci*'. « B. 'bhittâ pajuhi". * Fac-simiié C. mâje ka*. ^ 46 LES QUATORZE ÉDITS. sam (&) samâjamhi pasati devànamprîyo ^ pidjfadasi râjâ* [.] (6) âsti pî tu ekacâ' aanu^ ^ sâdhumatâ devànam (7) pri- yasa ^ priyadasino râno purà mahânase' jamâ^ (8) devâ- nampriyasa ^ priyadasino râno anudivasam ^ !>& (9^ hûni prânasatasahasrâni ^ ârabliisu ^ sûpathâya [.] (10) se* aja yadà ayaih dhammalipi likhitâ tî eva prâ (11) na ^ ârabhare sûpâthâya dve mora ^^ eko mago ** so pi (la) mago na dhu- vo ^' [.] ete pi ** ti prânâ pachâ na ârabhisamre ^* ' [»] f DHAULI. (1) lyaiii (fiiailimalipi khe- pimgalasi pavatasi '* devânam- piye — î-ij --^ — : — lâja âkbhitit pQJa * (2)_ kafi nam vam ni m '. * t Jt bahu- JAUGADA. ( 1 ) lyam dhammalifâ khe- pimgalasi ' pavatasi devânam- piyena piyadasinâ iâjinà li- khâpita [.] liida* no kichijivam âlabhiti pajâkitaviye' (a) nd pi ca samâje kataviye[.] bahu- kaûi bi do^âi satnâjasat '' da- khati devânampiye piyadasî ' B. *'mpîyo^ « B. •râja°. 3 B. '•mâja sâ°. * Fac-similé C. "yasi pri*. ^ B. Ht mamâ ces deux caractères, (rès indistincts sur la photo- graphie, mais très nets dans le fac-similé C. ^ Fac-similé Cw 'mpiya". ' Fac-similé C. °nudâva^ » Fac-similé C. "pana". » B. 'sa a". '• B. •Vabhire*. " B. 'dya merâ". »2 B. , fac-similé C. "rnato". " Fac-similé C. "dhûvo". ^* B., fac-similé C. °pâ". '' B. "samde. PREMIER EDIT. 47 na r 1 I . elacâ sa- mâja sâdhnâiAiatâ' derânaâi- piyasa (3) piyadasine iajiiie . . . mahâ .... ^ . nam . . . piya -^^i.*^^ bahuni pânamsata- sahâsâm'' âiafahiyisa sùpathâ» ye {.} (4) se aja adâ ' iyam dha&malîpi iikhitâ timni — ^ — ^^i-i — i*-. laUiiya ^ — timni pânâni pamchâ nâ âlâhhâyisan[iti -^ [ . ] lâjà [ . ] athî pi «u ekatiyâ sa- mâjâ sâdhnmatâ devànam- pîyasa (3) piyodasine lajine pulavammahânapasi' [.] devÂ- na&Fpiyasa piyadasine lajine anudivasam bahôtii pânasata- sahàsâni âldbhiyisu sàpadiâ- ye [.] (4) se aja adâ iyam dhaâmndipi Iikhitâ timni ye* vanhi^ pânâni âlabbîyaâiti duve majûlâ' eke migem se pi eu mige no dhuvam ^ [ . ] etâni pi en timni pânâni ( 5) pachâ no âlabhiyisamti [ . ] KHÂLSI. (i) Iyam dhammalipi de- vânampiyenâ piyadasinâ le- khapi" [.] hidâ no kichi jive âlabhitu pajahitaviye (a) no pi câ samâje katâviye * [ . ] bahu- kam hi dosa ' samajasâ devâ- nampiye piyadasi lâja dakhati [.} athi pi câ ekatiyâ samâjâ sâdhumata ' devânampiyasâ KÂPUn DI 6IRI. (i) Ayâ dharmadipi * de- vanampriyasa rana " li- kbapi . [ . 1 hidamloke î . ji va * nam rara ca sama (s ) ati pi ca * ? akatia samaya samsamate' deyanampriyasa 1 Fac-similé C. ''mali{)i^ * Les deux caractères qui précèdent jiva sont entièrement indis- tincts dans le fac-similé W. ^ Ou, plus exactement, "rava*. * "ca?a° invisible dans le ftc-similé W. 48 LES QUATORZE EDITS. piyadasisà làjine (3) p^e ' ma- hânasamsi [.] devânampîyasa piyadasisà làjine anudivasam bahuni satasahasàni*^ alambhi- yisu supathàya [.} se imàni' yadà iyam dhammalipi lekhità tadà tani ^ yevi pànâni alàbhi- yamti' (4) devà luajali' eke mige se pi ye xnige'^ no dha- ve [.] esàni pi tini pànàni' noàlàbhiyisamti [.] priyadaçisa rano para * ma- hanamsa8a*[.] derana&piyasa priyadarçisa rano anudivasam' bahuni pana. . taha . asani ' — ( 3 ) dharmadipi ' likhita * . ada ^ tamyo va pranam hi- nati * . . jara bhavethi ' mago nasa ^ pi mago nâ dha- va[ . ]esa pi panam trayi ' paca nâ arabhiçamti [.] Girnar, — a. Quoique i emploi de dhamma, dans le composé dhammalipi, ne soit pas peut-être des plus caractéristiques, je profite, pour en dire mon sentiment, de la première rencontre de ce mot si important et si souvent répété dans les textes qui nous occupent. Burnouf le traduit toujours : loi, ce qui ne nous donne pas une notion suffisamment nette du sens qu il lu! attribuait. Quant à M. Kern , il paraît ny chercher que Fidée générale de justice, et le tra- duit ordinairement par Geregtigheid. Plus explicite, Lassen (2'' éd. , p. 27 1 ) prend iliarma (( dans le sens large du mot , celui que lui donnent les Buddhistes , en sorte qu il désigne non seulement la loi religieuse, mais aussi les devoirs de tout genre et les lois de la ' Dans le fac-similé W. , on distingue des traces de para. ' Fac-similé W. "Iianasa^ * Fac-simdé W. Vasa ba". * Fac-similé W. •dar(?) ma*. Fac-similé C. «malipi li*. ^ Fac-similé W. *tamyo to prana hi*; fac-similé C. ^pranam gra- deti*. PREMIER ÉDIT. 49 nature. » Ces traductions manquent soit de précision soit de justesse. Le mot dharhma exprime , il est vrai , en particulier chez les Buddbistes, une foule de nuances et même de significations très diverses ; mais il ne les exprime pas toutes à la fois , ni unifor- mément dans tous les passages où il est employé. Or, dans les présentes inscriptions, on peut- démon- trer, je pense, qu'il a partout à peu près la même valeur, qu'il exprime l'idée de loi religieuse ou, comme nous dirions , l'idée de religion positive. Cette notion est très voisine de l'emploi équivalent du tennê dans la langue buddhique , quand il y désigne l'ensemble doctrinal, dogmatique et moral (quel- quefois par opposition au vinaya, à la discipline mo- nastique). L'inscription de Bhabra nous montre que le mot était, dans cette aj^lication précise, par&i- tem^tit familier à Piyadasi. Dam tous les autres textes, le sens en est semblable, encore que l'emploi en soit moinfr strictement technique. Je me contenterai de quelques exemples. G« xii, 7 et 9, les phrases a^umakasa dkammafh sranâju ca $Q$amserd oa , et ayant ca etàsa phala y a âtpapd$w/hda»adhi ca hoti dhammasa ca dtpanâ , ne se peuvent traduire que : « qu'ils écou- tent et respectent la religion les uns des autres», et : « le résultat de cette manière d'agir est (pour celui qui la suit] l'avantage de sa secte et la mise en lumière de la religion». Datis le m* édii, on .verra renseignement Audharma , commencé parles of&ders du roi , remis surtout aux mains de la pari$â , de l'as- semblée du clergé buddhique. Au iv* édit, dhamma 50 LES QUATORZE ÉDITS. est opposé à sila , comme la religion positive à la moT raie générale, à la vertu. Enfin le terme dont se sert Piyadasi pour désigner les fidèles de la vraie croyance , nest autre que dhammayata^ «ceux qui sont unis dans la religion , dans la foi n. Je ne connais dans nos textes aucun passage qui ne reçoive de cette inter- prétation toute la clarté désirable. Dhammalipi dési- gne donc nos tablettes comme des n inscriptions de religion», c est-à-dire, d après l'analogie de plusieurs composés que nous rencontrerons dans la suite : « des inscriptions inspirées par une pensée religieuse ». Relativement au second terme de la composition Upi, cf. in K. n. e, — b. D après Dh., J. et Kh., prajû- hitavyam est une faute pour prajahitavyam, participe futur passif de prajahâti : « qui doit être abandonné, sacrifié ». — c. Il ne paraît pas y avoir de doute sur lorthographe de samâja. J ai dit ailleurs toute Tincer- titude que je conserve relativement à la traduction du mot; le sens de festin (convivial meetings) pro- posé par Prinsep, et à la place duquel je nai encore rien de mieux à o£Erir, est surtout contredit par remploi du mot au singidier, ici et dans la phrase suivante ; au moins faudrait-il partout le pluriel : « car le roi voit beaucoup de mal dans les festins » ; ou bien il faut admettre, et cest à cette pensée que je m'ar- rête . sans pouvoir, par malheur, la démontrer direc- tement, qne samâja a ici un sens abstrait déterminé et qui, par un détour ou par un autre, revient à l'expression ordinaire pânârambha , «la destruction de la vie », — d. Gomme ekat^a de Khâlsi , ekaca = le PREMIER ÉDIT. 51 pâli ekacca , le sanscrit buddhique ekatya , u quelques- uns, plusieurs». — e. La phrase, coupée dans les autres versions, est liée ici à la suivante par la con- jonction jamâ, pour jâma ou jdmâ = yâvat [Hema- candra, éd. Pischel, iv, &o6) «alors que. . ». Comp.i au point de vue de la forme et de la construction « l'emploi de Joi^a, K. viii, i. — /. On pourrait croire que ârabhisa est incorrect, qu'il faut suppléer la syl- labe yi que présente ârabhryisu des autres versions. Mais la caractéristique du passif manque souvent (on en trouvera , pour le sanscrit buddhique , de mul*- tiples exemples dans le Mahâvastu) ; cf. arabhiçamti à la fin de la version de Kapur di Giri; la significa- tion est sûrement passive : « furent tués , étaient tués ». — g. Se employé adverbialement, comme souvent (cf. S. 1. A, Dh. , J. VI, L 28 et 1. i, qui ont se, correspondant à ta pour tam = iad de G. et ^, pour se, de Kb.). — h. Prdna pour prânâ, c est-à-dire prâ- nâni; rien de plus instable que la quantité de la voyelle finale dans nos inscriptions. Ti pour trmi, comme le prouvent timni, tâni (pour tini) et tamyo (pour trayo) des autres versions. — i. L anusvâra est de trop; il faut lire, sans aucune hésitation possible, ârabhisare, i^ pers. plur. passive, analogue à des for- mations padies bien connues, comme ârahhare à la ligne précédente. Cf. encore v, 2 , anavatisare. Dliaali. — a. Les premiers mots paraissent être fort indistincts sur la pierre * ; mais la comparaison * Ciinningham , Corpus, p. 16. 4. 5Î LES QUATORZE ÉDITS. de Jaugada en met la restitution hors de doute. — b. Il est aisé de compléter les lacunes au moyen du texte de Jaugada auquel les fragments se rappor* tênt fort bien; il faut excepter toutefois le ma y qui est en Tair, à la deuxième ligne; il y a sûrafnent une erreur de lecture, fort explicable par la mutilation de la pierre en cet endroit. Àlabhiia n est qu'une fbime particulière de Tahsolutif (pour âUAhiivâ) assez usitée dans les inscriptions. Cù par exemple (imfayita^darçt^àvâ, K. tv, s ;iate étiola ^^mtoâ, D« Tii, 2 1, etR. xni, lo. ^-^ c. Dans sâdhmmuiiâ, il faut admettre ou que Tanusvâra exprime un allon- gement de la finale pour iâdkwnatâ^ et alors sâdhû représenterait soit le thème avec la finale allongée (voy» la note suivante)^ soit le nominatif pluriel, ou, ce qui est fort possible, surtout devant un m, qu'il est de trop , et qu'il faut entendre , ici cooune à Jau* gada , le composé sâJUiumatâ. La lacune qui suit se comble sans hésitatk>n. — d. Pânanf pour pana''; nous retrouverons plusieurs cas semblables, comme f nRMiimn^namaiMimsapali^paà' ^ çrrnnmnûmiHrWÊUimni-' darçoMey K. iv, 7, et vm, 17, etc. Ceci revient, je pense, à un allongement de la voyelle finale que nous constatons quelquefois en composition, comme dans ie pâli phalâphala, et autres analogues. **8ha, pour pacehâ ==*~ paçeât, à moins que lanusvâra ne soit une erreur matérielle du graveur. Jaugada. — a. On voit que Jaugada concorde avec Dhauli dans une spécification topographique omise ailleurs ; c est un des traits nombreux qui rattachent étroitement ces deux versions, •* — &. Hida pour Uka (ou idâ ?) , iha, est commun dans tes inscriptions. Cf. Kh. et K. •'^ c, La concordance est si exacte avec Db. que j hésite à voir dans âlakkiti autre chose qu une faute matérielle ( ou , à en juger par mon fac-similé , une erreur de lecture) pour âlabhitu; à la rigueur» cette forme s'expliquerait pour *âlabhitya; cf. paricaji ==^parityajya^ in K. x, 2. Nous en trouverons d autres traces que je réunirai ailleurs. Quoi qu*il en soit , nous avons une faute de gravure certaine dans prajàhitaviye pour prajahi". — d. Si Forthographe est correcte, on peut très bien, comme la suite en témoignera > croire que le génitif est ici employé dans la fonction du locatif; on peut aussi très aisément corriger samyasi : la lecture de Dh. manque pour nous fixer. Les formes dakhati et dekhati, contrairement à ce qui a été admis jusqu'ici , figurent côte à côte dans nos textes — e. Il faut, naturellement, lire mahâRosasi; la différence entre ï^ et le [j est assez légrre , et les deux lettres sont souvent confondues. — /. Evam ne donne point de sens; il en résulte forcément que yevam = j'wd; c'est, en effet, à la leçon yevâ = eva que nous ramène la lecture légèrement fautive de Kh., 54 LES QUATORZE ÉDITS. yevi (^ pour ^). — g. Majalâ, comme à Kh. majali^ (pour majalâ) , et à K. majara, iun et lautre pour majulâ et majura, équivaut au sanscrit maj^dra; cest ce qu'indique clairement ia forme morâ de Girnar, qui est rorthographe pâlie du 'mot. — h. Le neutre àhur vaxhy associé au masculin mige, na rien qui puisse nous surprendre, étant donné le désarroi où est tombé l'emploi des genres dans la langue de ces mo- numents. La lecture migem impliquerait une forma* tion bizarre et comme une sorte de compromis entre le régidier mige et Tirrégulier migam. H est beaucoup plus probable que ou ïe ou Tannsvâra est de trop , et imputable à l'inexactitude du lapicide. KhâUi, — a. Complétez lekhapitâ; K. a de même lekhapif mais il demeure un espace libre pour la der- nière syllabe qui paraît effacée par accident. — b. La longue katâviye vient peut-être de quelque confusion avec la forme katâve pour katavve, dont nous trou- verons des exemples. — c. Dosa = dosam. — d. Sa- dhumata pour sâdhumatâ^ comme tout à l'heure lâja pour lâjâ. Les fautes ou, pour mieux dire, les incon- séquences de ce genre sont innombrables, surtout à Kh. , dont le vocalisme est particulièrement rudimen- taire. Il serait superflu de les signaler ime à une à l'avenir; la traduction permettra assez de les aperce- voir. — €, Corr. pulcy c'est-à-dire parafe, synonyme de para auquel parait correspondre la forme para (ou para) de Kapur di Giri. — /. On peut, àla rigueur, entendre bahani satvasahasrâni; mais prâna est le PREMIER ÉDIT. 55 terme consacré ^ et il me paraît beaucoup plus pro- bable que le mot manque seulement par une erreur du copiste, en sorte quil faut transcrire ici, comme dans les autres versions : bahdni [prâm]çatasahasrânL Je n insiste pas sur sapâ*^ pour sâpâ", ïû long nest presque jamais distingué de fa bref à Kh. — g. Imâni, correspondant à aja, ne se prête qu'à une double explication : ou il y a erreur de la part du lapicide gravant imâni pour idâni, ou il faut admettre que le premier est un mot créé sur lanalogie du se- cond et tiré du thème ima au lieu de ida; j mcline d'autant plus vers la seconde alternative que le sanscrit buddhique possède une forme imahim [oxiimamhi^), qui fait un pendant exact à cette création hypothé- tique. — h. Lisez tini ou , comme ci-dessous , tini. Sur yeve que je lis yevâ, cf. ci- dessus, in J. n. /. — i. Correctement a/difti*. — j.-Il ny a pas de doute sur la lecture dave au lieu de devâ; c est un encou- ragement de plus à corriger majalâ ou mieux encore majalâ; et, en effet, mon fac-similé me porte à pen- ser que telle est bien la leçon véritable de la pierre^ — h La construction diffère légèrement ici dans la forme; Tintroduction du relatif ne fait que souligner la valeur du pronom: «et cette même gazelle»; dïiave à corriger en dhave, — /• La phrase est, à la rigueur, suffisante telle quelle est; pourtant l'addi- tion de pachâ la rend plus nette , et Tomission , plus haut, d'un mot essentiel, pana, nous autorise à pen- ^ Cf. Makâvculu, t. I, commeBt. 56 LES QUATORZE ÉDITS. ser que, si pacha ïoauqae ici, cest simplement le fait d une nouvelle inadvertance. Kapurdi GirL «^ a. Ayâ pour ayam, roAa pour rano. Le génitif est employé dans la fonction de Tinâtru- mental; nouvel exemple de la confusion déjà relevée dans remploi des cas, dont le sanscrit buddhique offre tant de traces. li est clair qu'il £siut compléter Ukkofniâ, Relativement à la lecture dharmaUpi pour ""Upi de C, cf. ci- dessous, n. e« •— * 6. HidanUoke pour hidâloke «*» hidahhe, « ici*bas », comme iiha. Les deux caractères suivants sont entièrement indistincts d'après lé fac-similé W. ; les traits que le fac*similé C. donne pour le premier ne correspondent exacte- ment à aucun caractère copnu; les versions parai* lèles garantissent , à mon avis , la restitution kici. Jiva pour jiVam on jive; nom pour nâ «= na; rara!* à lire ara\ Entre 'm et ca' on peut , à la rigueur, complé- ter ''bhita prajahitave na!*; mais alors entre ca et sama'' la lacune serait seulement apparente, et il semble pourtant qu'il reste quelques traces de caractères; il est probable que le signe qui a la forme du ca doit être lu ve (>^ au lieu de>f ), qu'il est réellement le dernier du mot prajahitave, après lequel aurait disparu na ca ou na câpi. Quant au reste de la phrase , nous n'avons aucim moyen d'apprécier avec quel degré de précision il correspondait ici aux autres textes. — c. Aii pour ati, pour athi =asli; la confusion en- tre dentales et cérébrales est fréquente dans ces ins- criptions; la substitution de la forte à l'aspirée n'y PREMIER ÉDIT. 57 e$t point rare. Il va sans dire que akatia doit être lu ekatia, la différence entre la ( 9) et le (Y) étant très légère. Le caractère qui précède et qui parait bien net sur la pierre nest point un des signes connus de cet alphabet (^ )• Il ne conrespqnd à rien dans les au- tres versions ; on peut croire qu'il n est autre chose quun signe inutile, un e conunencéà contre-sens que le graveur a pu négliger d e&cer, parce que jus- tement, tel qu il était, il n exprimait aucun son. Nous trouverons d'autres cas analogues. J en citerai un , peut-être plus frappant encore , et qui ne paraît pas laisser place au doute : à Kh. (xn, 1. 3 1 ), le graveur, ayant par erreur écrit taa% complète au-dessus de la ligne ^ta!* après a» en sorte que nous avons "^tuata^, bien que règlement il faille simplement lire ""ata. Si fon répugnait à la conjecture que je propose, il ne demeurerait d autre possibilité que de lire ca ha pour ca nom, équivalant à la locution* oa iiam si commune dans le prâcrit jaina ^ et dont la nuance d mdéter* mination conviendrait du reste fort bien dans la phrase présente. Gf* aussi plus bas, édit v, n. k. in Kh. Samaya pour samaja, samâjâ; la substitution du y pour J nest pas ordinaire dans ce dialecte; elle doit d autant moins nous étonner que le cas inverse j pour Y s y reproduit à plusieurs reprises; nous en avons eu tout à fheure un exemple à Girnar. Le second ca- ractère paraissant très clairement formé , je rie vois dautre interprétation possible pour samsamata que ^ Kalpasâtra i éd. H. Jacobit p. 54 , I. 8, lo; 36, i. 26, etc. 58 LES QUATORZE ÉDITS. de le considérer comme = susammata, «bien ap- prouvé » , ce qui , pour ie sens , revient exactement au sâdhamatâ des autres versions. Plus bas il y a une transposition fautive de la nasale i Kh. montre qu il faut lire mahanasamsi. — d. La restitution des der- nières syllabes ne peut être douteuse, il faut lire pana[ça\tasaJiasani, le ça tombant dans la lacune qui suit na , et la devant être lu ^; la ressemblance entre les deux caractères est si étroite ( ^ et 2 ) » ^^ 1» confusion en est des plus fréquentes ; la seule cor- rection un peu forte est celle de 7, ei^ ^ ? eUe me paraît inévitable, et ne dépasse pas la liberté que l'expérience autorise avec ce texte : nous allons être obligés de corriger 9 ^^ V (^^ même x, 22) et plu- sieurs fois (par exemple xi, 23) ^ en b. La phrase est aisée à compléter par la comparaison de Kh. — e. Relativement à ce mot, les deux fac-similés of- frent une divergence fâcheuse : G. lit nettement dharmalipif W. non moins nettement dharmadipi, lorthographe dipi et dipita est celle en effet que nous retrouvons dans les deux reproductions, iv, k\ xni, 1 1; xiv, 1- Ailleurs, vi* 3,' le fac-similé G. semble incliner encore vers la lecture lipitha, mais sans une entière précision, et le fac-similé W. a décidément dipiiha , tandis que v, 3 où le fac-similé G. indiquerait plutôt lorthographe ripi, ripUa , le fac-similé W. per- siste clairement dans la lecture dipi, dipita; on sait du reste que les deux groupes di et ri se distinguent à peine. De cet état des faits je conclus que, jusqu'à nouvelle inspection , toutes les vraisemblances sont PREMIER ÉDIT. 59 pour le maintien, dans tous les cas, de i orthogra- phe du fac-similé W. , qui a potu* elle , à plusieurs re- prises , lautorité concordante de lautre reproduction. Ce qui prête à cette forme un véritable intérêt, c est la confirmation qu elle apporte à la conjecture émise par M. BiunelP, quand il considère lipi comme une appropriation sanscrite d un mot d origine étran- gère , le vieux persan dipL Nous en retrouverions ainsi la preuve dans la région du nord-ouest, c est- à-dire dans im pays semi-iranien. Le nom même de récriture dans Tlnde serait donc importé du dehors; un argument de plus contre la théorie qui voit, dans Talphabet indien , une création indépendante. Quant aux conclusions qu on a voulu tirer du sens étymo* logique de lipi, comme supposant l'emploi antérieur de lalphabet peint, et non gravé, elles tomberaient d*elles-mêmes. M. Thomas , signalant Torthographe du fac-similé W., a dès longtemps insisté sur la diffi- culté qu elle leur oppose ^. — f, La lacune , après 'te, ne peut être qu apparente; seulement il faut lire tada , corrélatif de yaJa «compris dans la lacune de la ligne précédente. Tamyo doit certainement être corrigé en trayo [\ pour *1 ) , sans qu il soit besoin d'insister sur fassociation [trayopranam pourprand) du masculin et du neutre. Pour Jmati]^ n'hésite pas à préférer la lec- ture du fac-similé W. à celle du fac-similé C. d où il est malaisé de tirer, sans correction violente , un sens con- venable. Au contraire, par leseul^hangement de hi- * South-Ind. Pafœogr. , 2* éd. , p. 5-6 , note. * Prinsep, Essayé , II, p. d6 et suiv., note. 60 LES QUATORZE ÉDITS. nati en hamti ( de même iv, 9 : ina pour ana , etc. ) , pour hananti (le singulier pour le pluriel comme souvent) , nous obtenons un synonyme excellent d'âlabhiyamti des autres versions^ ^^ g. Les trois caractères à sup- pléer devant jV sont évidemment dnve ma!', qui nous mettent en parfaite concordance avec Kh. Les carac- tères suivants sont plus difficiles. Le premier, quoiqu^il se rapproche fort d un bh , se peut aisément interpréter ha , à cause de la grande ressemblance des deux lettres (7l ^^7l)» ^ V^ ^^^ donne majaraka [majaraka), avec la formatiye prâcrite Ira. Des deux lettres qui suivent, où nous ne pouvons plus guère chercher que eko ou un équivalent, la première se laisse sans trop de peine changer en e (que 1 on compare les cas de confusion entre ^ et 9 signalés plus haut); mais la seconde, qui parait dans les deux fac-similés im thi bien conformé , me laisse de Imcertitude , et ce n est qu*à titre de conjecture, et faute de mieux, que je propose de lire eho (ou eki). — • fc. La lecture na ne saurait être correcte, la négation venant ensuite; on peut conjecturer esa; mais, du point de vue gra- phique, je considère comme plus facile ehcore la correction ja sa ^=^yo so^ qui correspondrait exacte- ment à la construction de Kh. Pour /a =70, cf. ci- dessous V, 1 ; dhava pour dhava, comme à Kh. — I. La construction de ladjectif Lr(^o (cest ainsi qu il faudrait, comme souvent, lire , pour irayi; cf. n. g) rejeté après le substantif est fort bigarre; on préfé> rera peut-être admettre un composé panamtrayi pour ^'Iraye =prânatrayam, «cette triade d êtres vivants»; DEUXIÈME ÉDIT. 61 le verbe au pluriel après un collectif. Relativement à la suppression de la caractéristique du passif dans arabhiçamtiy cf. in G. Les futurs sont un des cas où« presque invariablement, nous trouvons à Kapur di Giri une erreur dans Templôi de la sifQante. « Voici au résumé commuât je pense qu*il convient de traduire ces lignes : « Cet édit a été gravé par Tordre du roi Piyadasi , cher aux Devas (sur le mont Khepimgala. Dh. J.). Il ne faut pas ici-bas perdre [volontairement] aucune vie en Timmolant, non plus que faire des festins [?). En effet le roi Piyadasi , cher aux Devas , voit un grand mal dans les festins {?). H y a bien eu , approuvé [par lui] plus à'un festin (?) autrefois dans les cuisines du roi Piyadasi, cher aux Devas , alors que [le mot traduit par alors que ne se trouve qu'à G.), pour la table du roi Piyadasi, cher aux Devas, Ton tuait chaque jour des centaines de milliers d'êtres vivants. Mais à l'heure où est gravé cet édit, trois animaux seulement sont tués pour sa table, deux paons et une gazelle, et en- core ta gazelle pas régulièrement. Ces trois animaux même ne seront plus immolés à Vavenir. » \ DEUXIEME EDIT. Prinsep, hc, cit. y p. i58et suiv.; Wil8on,tec. ciï. , p. i63 et suiv. ; Kern, Jaariell, J. zuydel. Buàdh,, p. 89 et suiv. 62 LES QUATORZE EDITS. 6IRNÂB. Ccni<|,X0-ë"H'GH'0(i{-feGd'MCJCé TROISIEME EDIT. Prinsep, p. aSo. — Wilson, p. 170 et suiv. — Burnouf a touché les deux dernières phrases , p. 7 2 1 , 7 3 7 et suiv. — Diverses observations de Lassen, Ind. Alterth, y 11^, 228, 2^x9, notes. GIRNÂR. : 15 TROISIÈME ÉDIT. 75 pîçamti ' liatu.tha ca va- nanato ca * [.] Gimar. — a. Cette phrase a été la pierre d achop- pement des premiers interprètes; mai construite, elle les a tous égarés, et Lassen lui-même a été induit à méconnaître des formes aussi claires que nikhamâva de Dhauli. Je ne relèverai pas une à une toutes les erreurs : la plus grave a été de prendre les mots yutâ , râjuke et prûdesike conmie des locatifs ; le premier se- rait le substantif, les deux autres les adjectifs qui le détermineraient. La comparaison du iv^ édit de Delhi ne laisse pourtant aucun doute sur la signifi- cation du mot râjuka dans la bouche d'Açoka; il dé- signe certains fonctionnaires analogues, peut-être su- bordonnés , aux Mahâmàtras^, et chargés de la surveil- * Fac-simaé W. •trasratata". * Fac-simUé W. •apava*. ' Fac-simiié W. *'nati(?) vanapi^ * M. Kern affirme Tidentité des deux ordres de fonctionnaires (p. 95); je ne vois pas qu'il soutienne cette opinion de preuves suffi- santes. 78 LES QUATORZE ÉDITS. lance morale et matérielle dœ populations. Toutes les versions donnent d'ailleurs yutâ ou des ëqui-va- lents, par conséquent un nominatif pluriel , et non unlocatifsingulier. Râjuke etprâdesike sont , de même , des nominatifs coordonnés au premier. Et, en effet, sans parler des formes qui prêtent à Téquivoque (comme nikhamâta à Kh.), nikhamâva de Dh. est une troisième personne du pluriel. D où il suit que niyâta non seidement doit être corrigé en nijâtu, c est'k-dir eniyyâta==^niryâtu, mais représente réelle- ment niyamtu = niryântu. Reste à déterminer la valeur de chacun des termes. Le sens de yata ou dhafhma* yutu, expression fréquemment usitée dans les monu- ments (cf. éd. V, Vf, IX, etc.), a été bien indiqué par Prinsep; Bumouf sy est rallié (p. 738), à propos du terme yute que nous allons retrouver tout à rheure, quoiqu'il ne conteste pas expressément ici l'opinion de Wilson d'après lequel ce sens ne saurait convenir dans le présent passage. Il est évident, en effet, que, dans cette rencontre comme dans toutes les autres, /a to, au pluriel ou au singulier, désigne le peuple fidèle, ou les fidèles qui partagent les , croyances religieuses du roi. La signification de pnî- J^sike est suffisamment garantie par le voisinage et l'association de râjuka : il s'applique à des employés, ou plutôt à des gouverneurs locaux; cette traduction est en parfaite concordance avec l'usage classique où il s'emploie pour des chefs locaux ou provinciaux. Un terme essentiel demeure malheureusement moins clair, c'est anusayânam, Prinsep l'avait déjà rapproché TROISIÈME ÉDIÏ. 79 du sanscrit annçaya; anuçayana n en serait qu-une forme parallèle ; il le traduisait par hamilùoion. Lassen na fidt qae préciser cette traduction en y Voyant lexpression de la confession buddhique. Quoique Burnouf (p. iB8)ait fortifié cette idée de son appro- bation , elle ne me pabait plus soutenable. Là forme annsorya n est point étrangère à la langue de nos inscriptions; on lit à Kh« , vers le commencement du xiii* édît : je ûthi ûximoye devânampiyasa ; la compa- raison de K. , où correspond oMsocana , montre nette- ment qu'elle y était prise, dans son sens ordinaire , et non réservée à une application technique. Il s élève du reste , contre le rapprochement proposé , des argu- ments , à mon avis , décisifs. Et d'abord Torthographe constante nest pas anusùyana, mais anusayâna (G., Dh*t J., Kh., et de même Dh. et J. éd. dét. i, 1. ^5 et 1 4). Il y a plus, la lecture de G., d accord avec celle de Kh. (•«*" pôur*^% avec la longue pour la nasale )> nous amène à l'orthographe anunamfdna, et si, dans la plupart des cas, lanusvàra manque, la chose se peut expliquer, non pas seulement par la négligence des graveurs, si ordinaire en ce point, mais aussi par la substitution de l'orthographe anusi^âna; nous trouverons comme forme constante spyama pour sig/yama =*= safnyama. Je crois donc que nous devons tenir anasamyâna pour la ferme nor^ maie; du même coup s'explique l'emploi régulier du verbe nishkram ou ntryâ, en construction avec ce mot; la parenté radicale ou l'affinité de signi- fication rend compte du rapprochement. AnûBam- 80 LES QUATORZE ÉDITS. yâna marquerait bien, par sa constitution étymo- logique, un vaste rendez-vous , une réunion publi- que, tenue dans certains lieux désignés, et où il est très naturel que le roi ordonne de a«e rendre, en sortant [des villes]» [nish-kram). L'idée de confession a contre elle une double considération : la première, c'est que nous n avons aucune raison d admettre que la confession ait jamais, et surtout dans le buddbisme ancien , été imposée à la masse du peuple, mais seulement aux moines réunis dans leurs vihâras; la seconde, cest que la suite de ledit ne fait pas du tout allusion à ce qui pourrait cons- tituer une sorte de confession publique; il vise uni- quement la promulgation des principaux devoirs de la vie morale ou religieuse. Or nous trouvons dans la tradition bouddhique des exemples j^élèbres dune pratique qui se compare d elle-même à celle qui est mentionnée ici. Je veux parier de ces assemblées réunies par des souverains buddhiques, comme Ci- lâditya de Canodje, sur lesquelles Hiouen-Thsang nous a transmis de si intéressants détails ^ : les unes étaient annuelles, les autres se tenaient tous les cinq ans, et ce dernier trait achève, malgré la distance des temps et la diversité des circonstances, de les assimiler à Tinstitution de Piyadasi. Il est bien probable que, comme son successeur du vi* siècle, Âçoka destinait surtout ces réunions à de larges libéralités. Peut-être avons-nous là Texplication dune * ' Vie as HioaenrThsanif , p. 1 13. Mémoires, pass. » TROISIÈME ÉDIT. 81 particularité assez surprenante du précédent édit. On s explique mal comment la charité du roi aurait pu aller chercher hors des limites de son territoire les occasions de s'exercer, jusque chez des peuples indépendants et chez les rois grecs de la Bactriane; tout devient clair et simple si ces distributions de mé- dicaments se font dans son propre empire , à ces assem - blées où il pouvait, comme il est dit de Gilâditya^ o convoquer les religieux des divers royaumes. » Le terme Mrâpita, appliqué dans le n"" édit aux plantes, aux racines et aux fruits, recevrait de cette explication une précision nouvelle; seules, la planta- tion des arbres sur les routes, la création de puits pour les voyageurs devraient être circonscrites, comme en aucun cas on ne peut manquer de le faire, aux limites du domaine personnel de Piyadasi. Quoi quilensoit de ce corollaire, je n'ai guère d'hésitation sur la thèse principale à laquelle je le rattache, la revendication de la forme anasamyâna, et l'attribu- tion à ce mot du sens de « rendez-vous , assemblée n. Je traduis donc la première partie de la phrase : wQufe partout dans mon royaume les fidèles, le Râ- juka (l'employé royal) et le Gouverneur local se rendent tous les cinq ans à l'Assemblée ». Les mots suivants montrent, à n'en pas douter, que la pro- mulgation des principaux devoirs, et non une con- fession publique, formait le trait essentiel de cette réunion. Un passage du i* édit détaché de Dh. * Vie de Hionen'Thsang,jp. 206, al. 82 * LES QUATORZE ÉDiTS. (1. Qi et suiv.) éclaire cette fin de phrase; on y voit qae ie&Mahâmâiras doivent se rendre à Yanmanvyâna , sans pour ceia négliger leurs fonctions propres, leurs autres fonctions. (1. a 5). C*est évidemment la même pensée qui s exprime ici, avec de légères variantes suivant les versions. Nous devons donc entendre : a qu'ils se rendent à Yanusaniyâna dans le but qui est renseignement de la religion , comme à tout autrti de leurs devoirs». Bref, ceat pour eux un devoir, aussi précis qu'aucun autre, de tenir cette assem- blée; et la raison en est précisément {va) dans Ren- seignement quelle implique, qui, par conséquent, en doit constituer la partie principale. — Ik On attend un substantif particulier qui régisse ce der< nier génitif, conune ailleurs (iv* édit) saoïpa^aii; mais aucune version n en conserve de traces. Il ne reste qu'à construire notre génitif, soit avec sasûsâ, soit avec dânam. La comparaison de Dh.-J. qui a nâtistt et continue par bamhhanasamanehi, semble in* diquer que les deux mots ne sont pas coordonnés; elle ne nous laisse d'autre ressource que de construire avec sasûsâ. Il devient dès lors naturel de penser que ce mot reçoit un sens un peu élargi , qu'il ne signifie pas. exclusivement a l'obéissance» (elle ne se peut guère commander à l'égard des amis et des camara- des), qu'il désigne d'une façon plus générale « la do- cilité, les égards». — c: Les deux termes apavyayatâ et apabhimdatâ ont été examinés par Burnouf (p. 72 i et suiv.), qui a signalé, dans leur premier membre, l'adjectif alpa. Il est certain que ce mot est sou- TROISIÈME ÉDIT. 83 vent employé de la aorte dans le style buddhique et dans nos inscriptions. Je ne crois ^onc pas qu*il faille chercher ici mie formation au. moyen de apUy équivalant à a privatif, comme il ajrrive quel- quefois en pâli (jitam apajitam, Dhammap. , v. i o5 ; apasavyo =^ asQvyo), et dans le san^scrit buddhique [Mahàvasta, I, comm.). Quoi qu*il eu soit de ce point, Bumouf corrigeait avec Lassen apabhom- data; telle est aussi lorthographe de Kh^si; mais en revanche Dhauli et Jaugada portant apabhini- dcUa ou ""bhidaia, il est difficile de considérer ïi comme une simple faute du graveur; je préfère voir dans bhùhd une forme parallèle du radical bham4. Le sens de quereller^ injurier, attesté pour 1^ pâli , ne permet guère d'hésiter sur la valeur de notre si^b- stantif; je ne saurais^ traduire avec Bumouf : u la mo- dération dans les spectacles, des bouffons»; mais, en me rapprochant de Prinsep, qui méconnaissait la négation et interprétait par « médisance » , j'entends u f absence de violence , la modération , dans le lan- gage». Faute de mieu3(, je traduis apavyayatà, avec les précédents commentateurs : « la modération dans la dépense »; mais je ne puis m'empêchex de penser que quelque te3(te buddhique nous fournira, un jour oulautre, pour ce terme, une explication qui le fasse mieux rentrer dans les habitudes, d'esprit d^ la mors^le buddhique : elle n a point accoutumé de prêcher l'éco- nomie. — d. La construction de qe pass^age est parfsti- tement claire , et il n'y a pas à revenir sur les tâtonne- ments de Prinsep et de Wilson ; Bumouf a du reste ré- 6. 84 LES QUATORZE ÉDITS. sumé les premières tentatives. La phrase ne présente que deux termes obscurs, quoique inégalement, pa- risâ et gananâyafh. Pour le premier, Lassen en a cer- tainement donné le vrai sens en y cherchant u ras- semblée des Docteurs » , c est-à-dire un synonyme de samgha. J en trouve la preuve dans un passage du vi' édit, mal compris jusqu'ici (vi, 7, à G.), et à Tex- plication duquel je renvoie. Quant à gananâyafh, Lassen s'y était absolument mépris, Bumouflabien montré ; mais , lui- même , pour s être approché du vrai sens, ne la pas non plus complètement touché. Sui- vant lui , gananâ^ n Ténuméralion » , est celle des vertus louées par Fédit. Il faudrait donc traduire : « l'assem- blée instruira les fidèles dans cette série de vertus ». Ainsi construit , le locatif ^anandjam me semble bien peu dans le génie, dans les allures de la langue. Je crois bien plutôt à un emploi en quelque façon ad- verbial, qui coordonne dans une certaine mesure cette expression à celles qui suivent, hetato, vyamja' nato. 11 vient d'être question d'une admonestation très générale qui sera adressée au peuple dans ces grandes assemblées. Le roi ajoute que «le clergé ins- truira les fidèles avec plus de détail, et d'une manière pkis approfondie iK Cette idée correspond bien au sens de gananjoyam , « en énumération , d'une façon suivie » , en détail , enfin. On peut comparer l'emploi* de gananâto dans l'expression gananâto asamkhiyâ {Jâtaka, éd. FausbôU, I, 29) « impossible à dénom- brer successivement, en détail». Cette explication se iTOUvera confirmée par l'interprétation que j'aurai à TROISIÈME ÉDIT. 85 proposer tout à l'heure pour ie passage correspon- dant de Dhauli et de Kapur di Giri. On remarquera , dès maintenant, qn^elie rend bien compte dune nuance remarquable dans Temploi des temps. Au lieu du potentiel ou de Timpératif appliqué plus haut à rinstitution des assemblées, nous avons ici le futur qui marque, non plus un ordre, mais un fait ulté- rieur. Cette distinction est pleinement justifiée par la. manière dont nous relions Içs deux phrases. Le roi institue renseignement sommaire de ces réunions solennelles , puis , cessant de commander, il ajoute : cette instruction sera ensuite [pi) naturellement complétée par la prédication normale et régulière des prêtres. — e. Le sens général de hetaio et de vyamjanato a été fort bien déterminé par Bumouf , quand il a rapproché les expressions artha et vyam- jana dans leur application aux enseignements du Buddha (cf. maintensint Màhâvagga, éd. Oldenberg, âo, 1. nk, al.). Par la nouvelle explication de gana- nâyajhf leur importance s*accuse davantage; on appro- cherait, je pense, de leur portée exacte en les para- . phrasant : « idée par idée et mot par mot ». Dhaulir — a. Vijitesâ est sûrement fautif; rien . de phis simple que de rétablir vijitasi ou mieux vi- jitafhsi. Je reviendrai, dans le tableau grammatical, ' sur les cas , assez nombreux dans les diflérentes ver- sions, où e se trouve substitué irrégulièrement à am. Malgré quelques autres traces que nous en oflFrent nos inscriptions, je ne crois pas que nous puissions 90 LES QUATORZE ÉDITS. admettre le locatif en œ, plus qae le locatif en emlû (au lieu de anJû) dans le sanscrit buddhique [Makâ- tHuAi, 1. 1, préf.). B est inutfle d^insister sur les fautes yaia poaryaiâ, Ayaisf pour l^akeet autres analogues. — 6. Nikhaméim^fonTmUuunetu, troisième personne pkuiei du potentidi == fiftionu^ Cette foime est particulièrement finéquente à DbauU et à Delhi : abhihâleva,D.^ v« 3; i&; dlâdhayeim, nr, 8, ig.etc.; jrajeva, Dh.', éd. déL^ i, i , lo; n, 3, etc. — c. D SCTible qu*ici Tordre des mots mUa et samAmia ait été interverti , samtkaiamitesa au lieu de nufosumlfta- ff 5a. — d. Bambkana =■ bràhmana comme appâ ^=âtméL La confusion de llnstrumentid et du locatif, dont les exemples ne sont point rares dans le sanscrit bud- dhique, est un des traits multiples de fanardiie par- tout sétosible dans cette langue. Amnâlamhhe est à corriger en anâlambke. — e. Rh. portant presque exactement la même forme apeviyâii, on peut croire qu'il faut , dans les deux cas , lire , non point apavayatâ, la leçon la plus naturelle, et celle que fournit R. , mais apavijatd, formé par le samprasârana de la syllabe tja, comme nous aurons nigoha (pour le pâli, cf. Kuhn, Deiir. zar Pâli Gr., p. 54). — /• Pour cette lacune et sur la façon dont je crois devoir la com- bler, cf. la note sur le passage correspondant à R. Je remarquerai seulement que, bien que la consmme à laquelle est attadié Yi ne soit pas distincte , les restes que présente le fac-similé semblent indiquer un i, et que Prinsep et Wilson lisent en effet la syllabe entière ^i*£;Xcbt;j,l'*8"j,citoir (6) fiTÇii-H^ci^c^xiii JCi-çld-a.ïLfUJ.D*8"J,cCd/i-D"8dlitli^èjCH xxH0- x:-?-ai-CÀ*:-8AH0iifcAifc»M so^uialipBitî nntan pilatn ^"^ iViA " tkiiraMisrasé *' [. ] CM ane ca bafaoridlie tièijhite ** radin «isati cera derinamprÎTO f 8; prtjadasî '^ ràji dbaîhiiiac'jranaM idam [. j pirink ca potrà ca prapotrâ ca d^rinamprijaia prijadatino râno (9) vadhajisamti '^ idam dliaiiioiacanioam '* âra saralakapà ' dhammanihi rilamhi tî- M^ûUlo dhammam amifâwiamli [ . ] (10} esalnseslekaniiiieja dhamâiàmuâsanam dhammacarane pi na Uiavati ** asilasa[ .] ra^ «naflilii ** athamliî (1 1) » dhi ca ahiai ca aftdba' [.] elaja * B* •|»aya4ar. ^ Fac'ftîiiiilé C *rjaiii*, * W. •fûpâiii*. ^ fi. « f^c^imîlé C. *yipta ja*. ' Yaf'tinnié C* *rMa ba*. ' FMHliniilé C. *vaM ' U na*. * Fac^îmilé C. Vavîte*. * fi, 'dafliM*. * fi, niimnâ*; fac-nimilé C. ^lisâ*. < Bm iar-aimilë C. 'aoftûflâ*. < Fflc«imlé C, *Miausâ*. * Fac^imiU C. 'vavile*. ^ Prf indiitinct dans le fkc-similé B. ^ Fac^imilé G. Vana i*. * Faoftimilé G. *potâ ca papota ca*. " FacHiimîlé C. MhAya*. * Fa<>fitnilé G. 'rana ft*. « * Fac^imtlé G. *na avati*. ** Lt*n lyllabefl va i ne sont pas entièrement distinctes dans le (ac- QUATRIÈME ÉDIT. 95 athâya idam ' lekbâpitam imasa atbasa vadki ' yujamtu ' liini câ (la) . locetavyâ^* [.] dvàdasavàsâbhisitena devânamprl- yena ^ prîyadasin rânâ idam lekbâpitam ( . ) DHAULI. (12) Âtikamtam amtalam bahûni vasasatâni vadbite va pânâlambbevibiBa' ca bbûtâ- nam nâtisu asampatipati sa- manabâbhanasu asampatipati [.] (i3) se aja devânampiyasa piyadasine iâjine dbamma- caianenà bheligbosam aho dbammagbosam vimânadasa- nam hatbini agakhamdbâni amnâni ca diviyâni (i4) lu- pina dasayitu munisânam ^ [ . ] âdase babûbi vasasatebi no bûtapuluve tâdise aja vadbite devânampiyasa piyadasine Iâ- jine dbammânusatbiyâ (i5) analambhe pânânam avihimsâ bhûtâna nâtisu sampalîpati sa- manabâbbanesu sampatipati JAUGADA. (là) Atikamtam amtalam babûni vasasatâni vadbite va pâniiambbe -^ — ( 1 5 ) se aja devânampiyasa piyadasine Iâjine dhamma- calanena bhd — ^^ - — , • (16) diviyâni lû- pâni dusayitu' munisânam [ . ] âdise babûbi vasasate (17) dbammânusatbiyâ anâlambbe pânânam avibimsa bbûtânam nâtisu namp * similé B. ; elles le sont assez pour que la lecture de M. B. , hvta, me soit inexplicable. * B. , fac-similé C. *da le*. » B. Mhî yu*. * Fac-similé C. "yajam". * Fac-similé C. 'ni câ * tâvya*. * Fac-similé C. "mpiye*. lâjina . e • dhammaca 9Ù LES QUATORZE ÉDITS. mâtupitusususââi va . susûsâ * [.] esa amne ca bahuvidhe (16) dhammacidane vadhite va4hayisati ceva devânampiye yiyadasi làjâ dhammacaianam imam [ . ] putâ pi ca natîpa. . . ca' devânampiyasa pîyadasine lâjine (17) pavadhayisaihti yeva dhammacaianani ime ' akepam dhammasi silasi ca vithitu anusâsisamti [ . ] esa hi se . . me yâ-^ dhamma- nusâsanam dhammacalane pi eu (18) no hoti asilasa [.] se imasa athasa vadhi ahini ca sâdhu [.] etàye alhaye iyam iikhite imasa athasa vadhi yu- jamtû hini ca ma alocayisu '[,] (19) duvâdasavasâni abhisi- tasa devânampiyasa piyada- sine lajine ya . pa(?) Iikhite * { . ] — ( 1 8) esa amne ca bahuvidhe dhammacalane vadhite vadhayi . â— (19) piyadaskie pavadhayisamtî (ao) dhammacalane pi eu no ho (ai) hini ca ma alocayi — khAlsi. (9) Atikatam amtalam ba- huni vasasatâni vadhite va pânâlabhe vihimsâ ca bhu- tânam nâtinâ* asampalipati sa- manabambhânânam asampa- tipati [.] sâ^ aja devânapiyasà KAPDR DI GIRI. (7) Atikatam amtaram ba- huni vashaçatani' vadhito va pranarambho vihisa câ bhu- tanam natinu asapatipati çramanambramanam . sapa- tipati* [.] tu aja devanampriya * Fac-similé C. "vamsha* (?)- QUATRIÈME ÉDIT. «7 piyadasino làjane dhaiîimâca- lanenâ bhdighose aho dham- maghose vimànadasana (10) hathini agikamdhâni am- nâni cà divyâni lupâni da- sayitu janasa [.] âdisam ba- huhi vasasatehi nâ huta- puluve tâdise aja radhite devâ- napiyasâ piyadasino lâjine dhamanusathiye analambhe pânânaiîi avihimsè bhutànam nàtisam' (11) sampatipati bam- bhanasamanânam sampatipati màtâpitisu sususâ [ . ] khâsa * câ amne ca bahuvidhe dhammacalane vadhite vadhiyisati cevâ devanampi- ye piyadasi lâja imam dha- macalanam [ . ] putâ ca ku natale ca ' panàtika câ de- vânampiyasâ piyadawne lâjine (12) vadhâyisamti ye- va dhammacalanam ima âva- kupam dhammasi silasi va-^ tithâto dhammam anusâsi- (8) dharmaca- raneha^ bherigosha aha dhar- magosha vimanena daçamne- na' nenam netikadhani ' a- nani ca divani . ru *. pani dam- çayitu janasa *[,] yadiçam ba- huhi varehaçatehi na bhute- purve* tadiçe aja vadhite'' deva- nampriyasa priyadarçisa rano dharmanuçamthaya ' anaram . . nanam avihisa bhatana nanasa (g) çramananam sampatipati matapitashutuarasuçnisha' [.] esam ' ina ca bahuvadham dharmacaranam vadhitam... vadhiçatî ca yo devanampri- yasa priyadarçisa rano dhar- macaranam ime ' [.] putra pi ca ku nataro ca pranatika ca de- vanampriyosa priyadarçisa rana vadhiçamti'^ .. ica pavatakupa dharmaçila. . (10) vinanamato dhama anuçaçi- ^ Fac-similé W. *ranena bhe". * Fac-similé W. Macanana**. ' Fac-similé W. *nena netikadha**. * Fac-similé W. "ram». » Fac-similé W. •bhuUpu». « Oa^vu4hile'. ' Fac-similé W. 'sha isam". 98 LES QUATORZE EDITS. san]ti[.] ese lii selhe kamme am dfaammânusâsanam dham- macahine pi câ no poti ' asi- lasâ [.] se imisa athasa va- dbi ahini en sâdhu [.] etâye athâye ima likhite (i3) îmasa athasa vadhî yujamtu hini ca ma alocayisu [.] duvâdasava- sâbhisitene * derânampiyenâ piyadasine iâjano lekhitâ [ . ] r. s çamti * [ • ] eta e sa . yaâi vanuçaçanam ^ dharmacara- naili pi * ca na bhoti açi- lasa * [ . ] so imisayatasa * vu- dhi * ahini eu sadhu [ . ] etay e * athaye ima dipitham' imisa athasa vadhi yajamtu hini eu ma higa [ . ] varadavar- shabhisitena-' devanampriyasa priyadarçisa rana idam dipi ? tam [.] Gimar. — a. Aiikâtam pour aîikafhtam = atHirân- lafh. L'expression revient à plusieurs reprises dans les inscriptions avec ce sens : « dans le passé ». Elle se compare de toute façon à la locution, familière tant au pâli qu au sanscrit buddhique , atitam adhvâ- nam, qui a exactement la même signification. Ce serait prêter gratuitement un tour gauche à la phrase , que de traduire vadhito trop littéralement : « qui a aug- menté »; le mot marque que les fautes réprouvées ici ont été en honneur, ont été largement pratiquées. On remarquera que sampratipatî est d abord construit avec le locatif fiâiisa , qui, plus loin, fait place au génitif. — b. Cette phrase est la seule de cet édit qui offre * Fac-similé C. "anaça". * Fac-similé W. "ya va*. ^ Fac-similé W. "çana tlha". * Fac-similé W. "na pi^ * Fac-similé W. "misu athasa vadhi". * Fac-similé W. "ethaye a". QUATRIÈME ÉDIT, 09 quelque incertitude. Malheureusement Imterpréta- tion de M. Kern ne me parait pas ici marquer tin progrès sur les explications, du reste insuQisantes, de Bumouf. Celui-ci avait pris aho dans son rôle ha- bituel d'interjection , et le rendait : u le son du tam- bour, oui la voix de la loi ». Il est certain que cette tra- duction est un peu arbitraire et que aho dhammaghoso se devrait traduire : « ô le son de la loi ! » , ce qui ne signifie rien ici. M. Kern a ingénieusement supposé que aho serait pour ahâ'=abhut, signifiant : était, fat. J-y vois pourtant deux objections qui me forcent à repousser cette conjecture. La première , c est l'una- nimité avec laquelle Dh. et Kh. , de même que G. , lisent aho; assurément nous trouvons quelquefois o pour a, mais à l'état accidentel et sporadique, non pas avec cet accord entre tous les textes que rien n'explique dans la forme ni dans l'étymologie. La seconde, c'est que aja, qui commence la phrase, exclut cette construction avec un verbe au passé;. il faudrait , non ahû ou ahosi, mais bhavati ou lioti. Je ne vois dès lors que deux explications possibles pour ce terme embarrassant : ou bien il le faut prendre pour âho, ce que la concordance des différents textes dans l'emploi de l'd bref peut rendre suspect; ou bien y voir une orthographe prâcrite pour atho, aiha u, dans le sens de atJia va : « le son du tambour, ou bien plutôt le son de la loi , » ce qui me parait entière- ment convenable quant au sens. Pour entendre cette expression, il faut prendre garde à l'allusion qu'elle contient : dans la phraséologie buddhique, l'idée 100 LES QUATORZE ÉDITS. d enseignement y est exprimée par des figures comme ceiles-cî : « lever Tëtendard de la loi, /aire résonner le iamhour de la loim. Mais que fait ici ce son du tam- bour ? M. Kern a recours à une paraphrase qui rentre assez mal dans les habitudes de style de Piyadasi, et qui a Tinconvénient, plus grave encore, de ne pas tenir compte de lallusion évidente que je viens de signaler. Il traduit : «le son de ses tambours (des tambours de Piyadasi) est devenu un appel à la jus- tice » , ajoutant en note : « et non à la guerre, comme ordinairement». Je trouve dans la suite de la-phrase une explication bien plus simple. M. Kern exagère beaucoup rirrégularité de la construction; elle con- siste uniquement dans la nécessité de tirer du géni- tif Pifodasino le sujet de 1 absolutif ; mais les exemples pareils sont sî fréquents que l'incorrection en devient presque insensible. J avoue ne pas comprendre du tout comment le savant interprète reconnaît des abla- tifs dans les mots vimânadasanâ et hastidasanâ; la corn- paraison de "dasanam et de hathini, à Dh. , pour ne point parler de Kh. dont le texte lui était inconnu , prouve, à n'en pas douter, que ce sont deux accusa- tifs (ainsi que parait les avoir pris Burnouf) , soit qu'on les considère comme des singuliers avec la désinence â pour am, soit qu'on y voie des accusatif pluriels de formation neutre. De ces remarques se déduit cette traduction littérale : « Mais maintenant [voici] , grâce à l'observance de la religion par le roi Piyadasi , le retentissement du tambour ou bien plutôt le reten- tissemeat de la loi, en montrant aux hommes, etc. n QUATRIÈME ÉDIT. 101 Cette structure de la phrase, bien pesée, exclut Tex- plication tentée pour les mots suivants par M. Kern. Puisqu'il sagit de spectacles rois sous les yeux du peuple par le roi, il ne peut être question de phé- nomènes célestes et astronomiques, et nous sommes ramenés aux spectacles purement terrestres, que Las- sen avait seuls cherchés dans cette description. Il en tirait ce sens, que le roi «avait fait connaître au peuple sa conversion par une fête qu avaient signalée des feux de joie et des processions solennelles». Dkammacalana n admet pas une spécification si étroite , et ne peut marquer la conversion du roi; il né peut donc être question dune fête unique; mais, à part quelques détails, cette interprétation, un peu plus serrée et précisée, nous conduit, je crois, au sens vé- ritable. 11 est, à vrai dire, impossible de marquer rigoureusement les objets désignés par vùnâna; nous ne, pouvons nous égarer beaucoup en y cherchant des chars sur lesquels étaient portées soit des repré- sentations religieuses du Buddha ou de quelques scènes de sa vie, soit même des reliques. Nous voyons figurer des torches dans les processions religieuses à ^ Ceylan^; agihhandha désigne très bien des lampes, ces vases peu profonds remplis d un liquide enflammé , comme il en figure tant dans les sculptures , de San- chi à Boro Boedoer. Tambours, chars à reliques, éléphants, torches ou feux de joie, nous avons là tous les éléments principaux des théories buddhiques ; ^ Cf. Mahâvaihso, p. 186, la description de la consécration du Mahâthiipa. 102 LES QUATORZE ÉDITS. et Piyadasi peut aussi les appeler des « spectacles di- vins», non seulement à cause de leur magnificence, mais aussi parce que chacun de leurs éléments trouve , sous le même nom , une contre-partie dans le monde des Devas, avec ses mnânas^ ses palais célestes, ses éléphants dlndra, sa musù/ae et toutes ses splen- deurs. Void en résumé, l^èrement paraphrasé; le sens très bien lié de tout le passage : « Maintenant, dit Piyadasi, que je pratique la vraie loi, mon tambour est vraiment le tambour de ia loi, car je te fais re- tentir dans les pieuses solennités où je montre à mon peuple éléphants, diars religieux, splendeur des illu- minations et des torches , des spectacles tout divins. » — c. L'instrumental dans le sens du locatif; de même ailleurs encore. C est comme nominatifs neutres que sexpliquent le mieux yârise, târise, vadhite; cest ce qui ressort de la forme âdisam que Khâlsi oppose à yârise; le neutre , dans son indétermination, peut bien en eflfet embrasser toute lenumération qui suit. — i, Avihîsâ = avihimsâ. Dans thairasasrasâ, ihaira na pas la signification technique que paraissait y soup- çonner Burnouf; il a simplement, comme y semble incliner M. Rern , le sens de « vieillard » , ainsi que le ^ démontrent la leçon de Dh., où il faut compléter va- [dha]sasasâ, et dans Tédit suivant la synonymie de tkair& à G. avec mahâlaka des autres textes. — e. C'est- à-dire yâva samvattakappâ , «jusqu'au kalpa de la des- truction » , comme la parfaitement expliqué Bumouf. Cf. redit suivant. — /. Cette syllabe était peu dis- tincte sur les anciennes transcriptions; elle a donné QUATRIÈME ÉDIT. 103 lieu à des interprétations fort diverses. Burnouf la li- sait thâf M. Kern ha. Nos deux fac-similés donnent va. On le pourrait à la rigueur expliquer; mais cet eva rejeté à la fin de la phrase ^ sans y ajouter aucun sens appréciable , me satisfait d autant moins que je ne vois rien dans les autres versions qui lui corresponde. Toutes au contraire commencent la phrase par se dont lequivalent habituel à G. est ta pour tom. Je crois qu'il faut ici introduire cette légère correction ( X pour i) , et lire : ta imamhi, etc. Pour ce qui est de la phrase précédente, sa liaison avec le reste na pas été assez nettement précisée. Elle ne peut fêtre quautant qu'on détermine le sens exact de cBumma et sila, qui s y trouvent juxtaposés et, dans une certaine mesure, opposés lun à l'autre. Il ressort clairement de tout le contexte que dhamma représente partout ici l'idée de religion, au sens concret et positif que j'ai dès le début (in G. I, n. a) revendiqué pour le mot; dhamma, c'est donc la religion, plus strictement la religion buddhique, sila est la morale générale, la vertu. D'où cet enchaînement dans la pensée : mes successeurs , étant fermes dans la religion et la vertu , prendront soin de l'enseignement religieux; car il n'est pas d'action plus vertueuse que l'enseignement de la religion , et il n'est pas de [vraie] religion sans vertu. — g. Il est clair qu'il faut compléter [rajdfci. Au locatif imamhi athamhi correspond, dans les autres versions, le génitif, qui est plus naturel, se construi- sant avec les deux substantifs qui suivent. Je crois que notre locatif de G. n'est qu'un exemple de plus de 104 LKS QUATORZE ÉDITS. la remarquable anarchie qui trouble ici Temploi des cas. Point n est besoin de revenir sur le substantif /iim , équivalent de Mni, reconnu dès longtemps. Je ne crois pas du tout, comme parait y incliner M. Kern, qu*il y ait lieu dadmettre une faute matérielle. H est bien connu, par divers exemples, que la forme du participe passif exerce dans les dialectes prâcrits, par voie d*analogie, une influence considérable. — h. Vadhi représente l'accusatif, dépendant de ya- jamia, employé ici, comme souvent en pâli, dans le sens de s'applùfuer à. La construction qui, dans les autres versions, excepté K., se continue par ftim, pour laccusatif, est ici brisée; la syllabe tombée de- vait nécessairement exprimer la négation : a et il ne faut pas qu'on en voie la décadence ». M. Kern le premier a bien construit et entendu cette phrase. DhaulL — M. Kern a aussi examiné cette version. Il y a plusieurs passages où ma transcription difiere de la sienne , et sur lesquels il sera inutile de m arrêter, ma copie reposant sur un fac-similé nouveau dont il ne pouvait disposer encore. — a. Lis. vihimsâ; °6d- bhanesa, pour bafhbhanesa. — b. Ce texte ne diffère matériellement de celui de G. que par hathinif pour hastidasanâ, pluriel à forme neutre qui, comme on l'a vu , revient pour le fond exactement au même. Les corrections agikharhdhâni ^ lâpâni ont à peine besoin d*être signalées. — c. Lis. âdise pour âdase ^^yâdji- çam,anâlambhe,yitusasusâ. Entre va et sasâsâ, le fac- similé marque une place libre où il faut évidemment QUATRIÈME ÉDIT. 105 compléter dha ou dha : vadhasasûsâ ^=^vriddhasaçrûshâ. — d. La comparaison de Kh. et de K. prouve que M. Kern faisait ici fausse route dans son essai de res- titution. La lacune laisse la place de trois lettres; c'est donc natipanatihâ ca qu'il faut lire, c'est-à-dire mjtfijipranaptfikàhy synonyme exact de potâ papota. — e. Ime pour imam; les cas sont assez nombreux dans nos textes où e final remplace am^ dans des con- ditions d'ailleurs très diverses. C'est un sujet qui veut être examiné d'ensemble et sur lequel je reviendrai. Akepam, légère erreur pour âkapam, HVP^^^)r+"' Âkappafh, comme l'indique âvakapam à Khâlsi, se doit entendre : « tant que durera le Kalpa , jusqu'à la fin du Kalpa», et revient ainsi exactement au même sens que l'expression de G. et de K. On ne saurait hé- siter sur la manière de corriger viihiiu; ce mot se doit lire , par une rectification très légère que confirme la leçon de Kh., tithâta = tithamta pour tiihafhto, le même terme qu'à Gimar. 11 faut suppléer dham^ mark dans la lacune qui suit. — /. Complétez se\t}\e /tam]m€. Yâ pour yarh. — • j. J. et Kh. ayant égale- ment àlocayisu , on peut douter si l'a bref ne représente pas simplement Taugment , conservépar exception. — h. On peut admettre, avant le ya, une étroite lacune; celle qui le suit ne fournit de ' place que pour une lettre un peu large; je ne doute guère, dans ces con- ditions, qu'il ne faille rétablir [i]ya[ni fe]pi. Etant donnés les procédés habituels à ce texte , on conçoit que lekhite, qu'il le faille corriger en lekhitâ, ou prendre comme = lehhitam, ne constitue pas une difficulté sérieuse. 106 LES QUATORZE ÉDIÏS. Jaagada. — a. Dasayiia='damsayitu(damçayitakK.) pour darçayitvâ, par ce changement de rs en ms dont tous les prâcrits oflFrent de nombreux exemples. Plus bas, devant la lacune de la 1. 17, nafh doit être une lecture fautive pour sam, de sampatipati , comme achèvent de l'indiquer, outre lanalogie des^ autres versions , les traces encore visibles dix p. KhâlsL — a. Lis. atikafhiamfpânâlambho. Nâiinâ pour nâtinam, de même que natina à Kapur di Giri. — b. Sa est probablement une faute pour se, à moins pourtant quil ne représente une- forme sam, sur lanalogie de tam, comme à Kapur di Giri, 1. 9, €s.am = eiad. Mais ma photographie de ce texte pa- raît, en effet, donner se; sa n'est vraisemblablement qu'une simple erreur de lecture. Lâjane pour lâjîne; vimânadasana ^'^dasanam. ""kamdhâni pour ""khamdhâni , ici et de même à Kapur di Giri; c'est ainsi que nous avons un peu plus bas (1. 1 1 ) dans les deux versions ku pour khn=^kliala. — c. Nâtisam est pour nâtisu, à moins pourtant que, comme semble l'indiquer ma photographie , la vraie lecture ne soit nâtinath, — d. Il faut certainement lire esa; mon fac-similé de ce monument confirme positivement cette restitution évidente. Vadhiyisati est pour vadhayisati, comme le prouve le nominatif dE^ranam^r^^; il est remarquable cependant que Kapur di Giri semble avoir, en effet, la construction inverse, que l'on voie dans vadhiçati le futur du thème simple = vardkishyati , ou même, d'après l'analogie de ârabhiçamti du prenpder édit, un. QUATRIÈME ÉDIT. 107 futur passif du causatîf. Nous ne pouvons autrement rendre compte du génitif ievânampriyasa , etc. : il le faut considérer ou comme faisant fonction d'ins- trumental ou comme construit avec dharmacaranam; dans les deux cas il suppose évidemment une dévia- tion de la construction adoptée par les autres textes. Il semblerait que Khâlsi soit resté en lair, à mi-che- min, entre les deux toumure« ce ne peut être quune apparence, la phrase, sous cette forme, résis- tant à toute construction régulière. Il est vrai que , dans la phrase suivante, nous avons vadhâyisaniti€[a on pourrait rétablir ici en admettant un allongement anormal de Va; K. porte de nouveau vadhiçamti qui, cette (ois,^=vardhayishyanti, par Imtermédiaire t?a- dheshanti. Si Ton se refusait, malgré l'exemple d ara- bhiçarhti, à prêter à la même forme une valeur diffé- rente dans les deux cas , il n'y aurait qu une ressource , c est d admettre que le génhif devânafhpriyasa , dans la phrase présento, repose sur une confusion et doit être changé en nominatif. La première hypothèse me parait beaucoup moins forcée. — e. J'ai signalé tout à l'heure feo«= kha = khala. Natale = naplârah; danspanâtika^ nous avons l'allongement compensant la double consonnance, ^nâtika pour °naUika = °nap- trika. — f. Avakupam pour âvakapam; il est singu- lier que la même faute , kapa pour kapa , se retrouve à K. Silasi va à corriger en sikisi ca ; ^ et d sont assez peu différents pour se confondre sans peine. Sur tiihâiOy cf. in Dh. n. e. — g, Am=^yarh. Poti, faute de lec- ture pour hoii, [^ pour. (p. — /i. Lis. abhisitenâ. 108 LES QUATORZE ÉDfTS. rî, allongé peut-être par compensation pour abbisii- tena , peut fort bien aussi n être qu une feute maté- rielle. Nous avons dans les mots qui suivent un exemple frappant de Tinconsistance- du vocalisme, partout très sensible dans le texte de Kh. : devânam- piyenâ piyadasine Jâjano pour yiyena piyadasinâ lâjinâ. Lekhitâ pour lekhitam, au neutre. Kapar ii Giri — a. Pour çramanâbramanâsam- paiipaii, A Khàlsi, nous avons trouvé dhammâcalana ; je réunirai plus loin les exemples analogues. — b. Il est possible que la pierre porte en effet ""ca- raneha; il est certain en tout cas que c'est ^caranena qu'il faut lire. Nous avons déjà rencontré cette con- fusion de na et de a, ou de ha qui est presque iden- tique (au n** édit). La phrase présente nous en fournit encore un double exemple. Je ne doute guère qu'il ne faille lire : vimananam ( pour vimanena ^ ) , darhçanam (pour daçamne, par transposition de la nasale et équivalence de e = am, ou pour daçana, si l'on s'en tient à la lecture du fac-similé W.) hatinani aqikati' dhani"*; ceci suppose la restitution du premier naenha, et du second n^ en a, changements qui ne présentent aucune difficulté sérieuse; quant à la seconde syllabe ne, du barbare nanenam, il suffît de prolonger la ligne verticale de la voyelle pour obtenir la lecture ti, ^ pour ^ (cf. la note suivante); haii pour 1iathi=^ hasti ne peut nous arrêter, à côté de kamdhani pour khanidhâni, de ka pour khu. La dernière syllabe * Cf. y à Ia«p]irase suivante^ hhutepave pour bliuiapave. QUATRIÈME ÉDIX 109 nam, «i cest ainsi qu'il faut lire, et non pas na, avec le fac-similé W., ne laisse pas que de s ex- pliquer comme équivalent de na pour no; nous avons relevé tout A Theure à Dhauli tithâtu pour iilhamio. Plus bas (K. V, i3), on rencontrera le cas inverse, ayo pour ayant. La plus grosse difficulté réside dans la seconde syllabe de agi^ mais la comparaison des autres versions la parait trancher sans hésitation possible; et, aussi bien, le % se trans- forme aisément en ^ [gi) , moyennant la restitution de la boucle de droite dont les restes peu distincts ont précisément dû contribuer à faire prendre pour le signe ^ ce qui en réalité était un a. Nous obte- nons en somme les termes vimânânam daçanam ha-- thino agihhamhâni , qui correspondent à merveille avec ceux des autres textes. Les petites lacunes appa- rentes avant et après ra n ont évidemment aucune signification. — c. Anaçamthaya, pour anaçâthiya; on se souvient que, à plusieucs reprises, nous trou- vons anaçâthL Lis. bhatanafà. Dans nânasat nous ne pouvons être assurés, à cause de la lacune suivante, si le sa fait pendant à celui de nâtisa à Kh. , ce qui est tout à fait vraisemblable, ou si, ce qui est possible, il représente la première syllabe de sampatipati; un point est sûr, c est que , comme tout à f heure nous avons dû lire ti un signe qui en apparence signifiait na^ Ra se doit ici lire ti, que la pierre ait, dans son intégrité, porté natisarhpatipaii ou âatisu sanipaiipatL — d. Lis. matapitasha. Les caractères suivants sont moins clairs; ils permettent néanmoins une restitu- 110 LES QUATORZE ÉDITS, tion certaine; il faut lire, pour tuara, iavcua, va pour a, comme nous aurons à lire ta (à peu près iden- tique à ta) pour a, x , a i , et xiv, 1 4 ; -x , 2a , nous offre peut-être le cas inverse , où un va apparent se doit lire a. Tavara, avec une inexactitude vocalique comme nous en trouvons ici d'innombrables exemples, pour tavira, est Je représentant de thaira=sthavira; je n insiste pas sur la perte de laspiration dans la con- sonne initiale. — e. Lis. oAam pour ma, J pour ^; l'incertitude de la notation vocalique ôte toute im- portance à ce changement. Cf. ci-dessous, n./. Re- lativement à la construction de la phrase, cf. in Kh. , n. d. Il reste une petite difficulté* dans les syllabes cayo; quoique toutes les autres versions y fassent cor- respondre ceva, la lecture paraît trop nette pour sup- poser ici une altération aussi sensible. Tel quil est, le texte se peut expliquer, en rapportant à dhammaca- ranafh ime le relatif yo pour yam (cf. ayo pour ayam, déjà cité n. b; ou bien on peut admettre que yo est une faute pour ya=yarh; comme dans la phrase sui- vante, devan ampriyosa fOur devanampriydsa) , ce qui nous donnerait la tournure yod idamdharmacaranam, et ne pourrait que confirmer mon explication de la phrase. — j, Vadhiçamti pourvadheshafnti = vardhayi- shyanti Dans la lacune qui suit , nous avons place pour six ou sept caractères; elle est donc parfaitement rem- plie par l'équivalent de la lecture de G. , idam dham- macaranam. Je crois en effet que c'est de G, que se rapproche ici notre texte, et que les caractères qui suivent la lacune se doivent lire, sans réelle incer- QUATRIÈME ÉDIT. 11 J titude, ava savalakupa^ c'est-à-dire 1 équivalent de âva savatakapâ à Girnar. A pour i ne fait pas difficulté; on remarquera que, dans le ca supposé, le demi- cercle supérieur serait assez aplati {^), ce qui le rapproche sensiblement de va (^); le pa initial nest pas non plus très éloigné de sa, fi et b. Je suis per- suadé qu'un examen minutieux de la pierre confir- mera cette correction. La petite lacune qui suit se complète aisément : qu'il faille lire dliarmaçilasi ou dharmaçilasi ca, il n importe. Mais le mot suivant s'éloigne beaucoup du tithamto des autres versions. En eiVet^ nous sommes en présence, non de ce mot lui-même , mais d'un synonyme : vinananiato ne donne point de sens; mais si, par une correction dont nous avons eu tout à l'heure occasion de constater la facî- lité, nous lisons vitinamato pour vitinamemto, nous reconnaissons immédiatement le participe présent d'un verbe bien connu en pâli, vitinâmeti: «passant leur temps, leur vie», qui revient tout à feit au sens de tithamto. — g. Le commencement de la phrase se lit et se complète aisément : étant In (pour e, ^pour 7) se[tham], ce qui concorde exactement, sauf l'omission sans importance de kammam, avec les autres textes. La suite s'explique également : yam vanaçaçanam, c'est-à-dire jam eva ana'*. Cependant, comme il reste une petite lacune après le va, je ne serais pas surpris qu'une nouvelle inspection du rocher ne rectifiât la lecture et ne la ramenât à une harmonie exacte avec Khâlsi lyaMdhammanuçaçancuh; le sens n'en serait en rien modifié. — h. Lis. se au 112 LES QUATORZE EDITS. lieu de so. Je reviendrai ailleurs sur le y euphonique dont nous rencontrons ici un premier exemple. — i. Dipiiham au lieu de dipiiam, qui termine cet édit. Éd. xui, 1. 4t nous relèverons une faute ana- logue, vasathi pour vasamii. L*erreur est inverse dans atasa et dans beaucoup d autres cas. Il faut lire yu- jamta. Le dernier mot de la phrase est certainement corrompu. Je crois que Ton peut rétablir avec con- fiance ma aga : « et que la décadence ne vienne pas )>. Nous avons vu de même à G. le second substantif, hini, construit non plus comme régime , mais comme sujet dune proposition nouvelle. Pour ce qui est de l'augment, Kb. et Dh. en offrent précisément un exemple dans alocayisu du passage correspondant. — y. Varada est certainement fautif; le sens au moins est clair; le mot exprime le nombre u douze »; nous lavons eu, au commencement du m* édit, sous la forme varaya, qu*il ne me semble pas possible de rétablir ici sans quelque violence. L'orthographe véritable doit être, soit varàha, soit plutôt varasa, led,],se transformant aisément ens,^y par la seule adjonction d un trait vertical sur sa gauche. Dipitam serait correct, et pour la forme et pour le sens. Mais les syllabes pi et tam sont séparées par un, caractère dune apparence tout à fait insolite. Wilson et M. Gunninghamle lisent kha;îe ne vois pas comment cette transcription se pourrait défendre. Jusqu'à nou- vel ordre, j'admets ici ce que j'ai déjà une fois plus haut proposé d'admettre, que ce signe est en réalité sans valeur; le lapicide, ayant mal commencé la lettre QUATRIÈME ÉDIT. 113 qu'il avait à graver, laurait laissée telle quelle, sa forme arbitraire , qui ne correspond à aucun carac* tère connu de Talphabet du nord-ouest, impliquant assez qu'il ne devait pas en être tenu compte dans la lecture. L edit entier peut se traduire de la manière sui- vante : (( Dans le passé a régné , pendant bien des siècles , le meurtre des êtres vivants , la violence envers les créatures, le manque d'égards pour les parents, le manque d'égards pour les brahmanes et les çramanas. Mais aujourd'hui le roi Piyadasi, cher aux Devas, fidèle k la pratique de la religion, a fait résonner la voix des tambours [de telle sorte qu'elle est] comme la voix [même] de la religion, montrant au peuple des processions de châsses, d'éléphants, de torches, et autres spectacles célestes. Grâce à l'enseignement de la religion répandu par le roi Piyadasi , cher aux Devas, aujourd'hui régnent, comme ils n'avaient pas fait depuis bien des siècles, le respect des «créatures vivantes, la douceur envers les êtres, les égards pour les parents, les égards pour les brahmanes «t les çra- manas, l'obéissance aux père et mère, Tobéissance aux vieillards [« l'obéissance aux vieillards » manque à Kh.]. En ce point, comme en beaucoup d'autres, règne la pratique de la religion, et le roi Piyadasi, cher aux Devas, continuera de la faire régner [K. : et cette pratique de la religion qu'observe le roi Piya- dasi , cher aux Devas , continuera de régner]. Les fils , 8 114 LES QUATORZE ÉDITS les petits-fils et lcis arrière-petits-lils du roi Piyadasî , cher aux Devas , feront régner cette pratique de la religion jusqu'à la fin du monde; fermes [K. : vivant] dans la religion et la vertu, ils enseigneront la reli- gion. Car renseignement de la religion est faction la meilleure, et il nest pas de pratique [véritable] de la religion sans vertu. Or le développement, la pros- périté de cet intérêt [religieux] est bon. C'est dans cette vue qu on a fait graver ceci , afin qu'ils s'appli- quent au plus grand bien de cet intérêt et qu'ils n'en voient point [G. : qu'on n'en voie point] la décadence [K. ; et que la décadence ne s'en produise point]. Le roi Piyadasi, cher aux Devas, a fait graver ceci danâ la treizième année de son sacre. » CINQUIEME EDIT. Prinsep, p. qSî et suiv.;Wilson,p. 182 etsuiv.; Lassen, p. aSy, n. 2; p. 288, n. 1, 3; p. 289, n. 3. GIRNAB. (0 ■îi^it;dctxî'è*H-i--Kri-&+riH . . .+^ IdcCfe+l+fX (2) A8JCnV-+Tri-+A-A88I^Xd*0 XdUrdTlil"8HU-H-èA■ï•(l;CC.^*88C-tf JC ? (6) sukhâya *^ dhammayutânam " aparâgodhâya I9k vyâpatâ " te bamdhanabadhasa patîvidhânâya " ( 7 ) jâ ^* katâbhikâresu ' va thairesu va vyâpatâ '' te '^ pâtalipute ca bâhiresu " ca " (8) ■ » Fac-similé C. •yam'. * Fac-similé C. *apâcam*. » Fac-similé C. "âve^ * B. ^mvamta"; fac-similé G. 'savamta*. » Fac-similé C. •pâhâ». * "daluf, indistinct dans le fac-similé G. ' Fac-similé C. ''pape*. * Fac-similé C. "puvam". * Fac-similé G. 'vftsÂ% Vte'est illisible. ^ B. -dhâfima». " B.'^dhâmma''; fac-similé G. "dhâtanâ". ^ B. '"bocaga"; fac-simUé G. ''k&mbo.gâmdhâ^ » B. Msti'; B., fac-similé G. "pete*. " Fac-similé G. •khâye». ^' ^dhammjiC indistinct dans le fac-similé G. *• Fac-similé C. '*apadigo^ " B. >ti le*. " Fac-similé G. •livâdhâniya'. '• B. "jaka*. » Fac-similé G. 'putâ*. " Fac-similé G. •to». « Fac-similé C. •hidâsu^ ^ Fac-^similé G. 'ca i— °. CINQUIÈME ÉDIT. 117 ne"* vâpi ma * ane ôâtikâ* savatâ^ vyâpatâ te yo ay am dhammanisrito ^ ti va * " ( 9 ) dhammamahâmâtâ [ . ] etâya athâya ayam ^ dhammalipi likhitâ [ . ] DHAULI. (ao) Devânampiye piyadasi iâjâ hevam âhâ [.] kayâne dul^ale kayânasasedukalam kaieti* [.] se me bahuke kayâne kate [.] tam ye me putâ va (31) nâta* ca psdaih ca tena ye apatiye me âvakapam tathâ anuvati- samti sa sukatam kachati e heta ' desam pihâpayisati se dukatam kachati [.] pape hi (a;>) supudâiaye [.] su ' ati- kamtam amtalam no hutâpu- luvà dhammamahâmâtâ nâ- ma [.] se tedasavasâbhisitena me dhammamahâmâtâ nâma katâ [ . ] te savapâsamdesu (a3) viyapatha ' dhammadhi- thâniye dhammayadhiye hita- * Fac-similé C. "me*. ' B. , fac-similé C. nikâ'. •^ Fac-similé C. ''sarva*. * B. "nistito^ * Fac-similé C. ''ti va^ * Fac-similé C. "mata". ' Fac-similé C. "aya dha*. JAUGADA. (aa) Devânampiye piyada capaiam ca te- (a3) namti (a 4) supadâlaye [.] se .eni (a 5) . madha nibhi- khâye im LES QUATORZE ÉDITS. ui](liàye ca dhammayutasâ yon.)kambocagadbâlesu ^ la- thikapîlenikesu e va pi amne àpalamtâ bhata ( a^) bambha- nibhîsâsu' anâthesu mahsdo- kesu ca hitasukhâye dhmma- yutàye apalibodhâye viyâpatà se * bamdhanambadhasa pa- tivi . . ye apalibodhâye ino- khâye ca (a5) iyam ' anu- bamdha pajâ . i . . katâbhikale ii va maholaketî va viyâpatà se hida ca bâhilesu ca naga- lesu savesu savesu olodhanesu e vfi^i bhâtânam va bhaginî- nam va (26) amnesu va natita' savata viyapatâ ca iyam dham- manisîta ti vam dhammâdhi- thâne ti va dânasayute va sa- vapathaviyam dhammayutasi viyâpatà' ime dhammamahâ- mâta [.] imâye atbâye (27) iyam dhammaiipi likhitam ci- lathitika hotu. . ca me paja anuvatatu' [..] (a6) -bha- (27) mo- (28) e va KHÂLSI. {i3) Devânampiye piyadasi lâjâ âhâ [.] kayâne du- kale e adi kayânâsâ dukalam KAPUR Dl 61 RI. (il) Devanaiîipriyapriyadarçi rayo evam ahati * [ . ] ja kayana dakara vsdapacha , so daçara » Fac-similé W. %am hahati^ CINQUIÈME ÉDIT. 119 kaleU " f .] se maya bahukayâne kale [.] . mamâ ^uta câ nâta ca ( 1 4) palam ca teni ya apa- tine ' me âvakapam athâ ' anuvatisaiîiti se sukatam ka- châmti e vu ' heti desam pi- hâp£tyisati so dukatam kâcha- ti [ . ] pipâ hi ' nâma supadâ- laye [ « ] se atikatam amtalam no hutapuluvâ dhammama- hâmàtâ nâmâ [.] sodasavasâ- bhisitenâ mamâ va -^ dhamma- mahâmâtà — savâpâsamdesu viyapalâ ' (i5) dha&madhi- thànâye dhamavadhiye hita- sukhâye vi * dhamàyutasa tam yonamkambojamgaâidhàlân - am e vâpi amne apalamtâ bha- tamayesu bambhanithisu am- natheau vadhasu hidasukhâye ' dhammayutàya apalibodhâye viyapatâ se bamdbanamba- Fac Fac Fac Fac Fac Fac Fac Fac Fac '^ Fac- " Fac 3 3 4 5 6 7 8 9 -similé -similé similé -similé -similé -similé -similé ■similé -similé -similé similé karoti ' [.] i^ maya* bahukarana* kata [.] maha* putra ca' natarô ca para ca tana ya me apa- cam amcbamti âvakapam tatba ye^ anavatiçamti te sakita ku- sati yo ca ati deçam* pri- hapivaka sahakatadâ kusham- ti ' [ . i papam ha sabaja ' [ . ] atikatam amtaram na bhutapurva dharmama- hamatra nama [.] . sati . .* vasha- bhisitena-^ (là) deyadbarma- mahamatra kila [ . ] te savepa- shaâideslm ' dharmadhi- thayo ca dbarmavadhiya hita- sukhaya ca dhannayatbasa yakamboyogamdhàranam ' — rathikanam ^ pitinikanam va tapi aparamta ' lAatha- maveshu bramanibheshu * a nathesu vatashu ^^hetasukhaye dharmayutasa aparigadhâ ' vapata*^ te(i3)baihdhanamba C. 'ti imaya**. W. •kalanâ". W. •'cam na". W. "tham ye". W. -ato deçà prt". W. "ma soti". W. "gamdha". W. "vavapi aparata". G. "shu thama". W. "vathashu". • W. "patha te". 120 LES QUATORZE ÉDITS. dhasâ pativâdhànâya apalibo- dhâye inokhâye câ eyam anu- bamdha pajâvatî vi^ (16) ka- tabhikale ii va mahâiâke ti va • viyâpatà te hida bâhilesu câ nagalesu savesu holodhane- su '^ bhâtàna ca nem bhagi- niya e vâpî amna nâtike sava- ta viyapatâ e iyam dhamma- nisite ti va danàsayute ti va sa- vatâ majatacha marna ' dham- mayutasi Viyâpatà te dbam- mamâbÂmâtà [ . ] e4âye athâye (17) iyam dhammaUpi likhi- tâ cilathitikâ botu tathâ ceme paja anuvatailLlu [ . ] dhasa pitividhanamye * apana- bodhaye mocava dravaya * . J . pajati ki- tabhikari va mabsdaka va viyopata^ ti eha^ bahireshu eu nagareshu^sarvesbu orodbane- shu bhratuna ca me pasu- na ' ca y e va pi ane ôatika sava- tam viyapatâ yaya * dbarma- nitbiçi * va vivava dharmadbi- tane ti va danasayutâ va atbi ? nati mata dhar^ may atasi^. vana viyapatâ u dhar- mamahamatra' [.] itayo athaya ayo dharmadipi dipi . tba * "* tirathitika ' bhota pamja anamvetutu '^ [•] Girnar. — a, Prinsep avait cru pouvoir rappro- cher de ce commencement un passage du m* ëdit de Delhi (1. 1 7 et suiv.). Ce n'était qu'une illusion fon- dée sur une égale méconnaissance de la signification * Fac-simiié W. "^naye*. * Fac-similé W. "mochava nava. . .*. ' Fac-similé W. "viyapa*. * Fac-similé C. ''galeshu". * Fac-similé W. restes de ^svasu^ * Fac-similé W. "ta yeva dhar". ' Fac-similé W. "taso". * Fac-similé C. '*mari(?)pi ri(?)pi«. * Daas le fac-similé W. la première lettre, quoique peu distincte, sexplique bien comme reste de ci. '* Fac-similé W. "anuve". CINQUIÈME ÉDIÏ. 121 véritable des deux phrases. La construction générale est assez claire ; ce qui reste d'incertitude a ^a source dans la lacune, de deux ou trois lettres, qui suit 'a; elle est d'autant plus regrettable que Dh. et J. sont justement incomplets en ce même passage; K., de son côté, s'écarte certainement'de notre texte; reste Kh,; nous y lisons : e adi ka"" qui ne donne pas de sens; et en effet l'étendue de la lacune , tant à G. qu'à Dh. , prouve que, sous cette forme, le texte est encore incomplet; elle force à admettre qu'il est tombé au moins une lettre dans le blanc qui fait la séparation entre adi et kayânâsâ; et adi n'est que le commence- ment d'un mot qui, complet, devrait compter au moins trois, peut-être quatre syllabes. Le sens géné- ral n'est pourtant pas douteux. Ye marque le com- . mencement d'une proposition nouvelle; les deux premiers mots en forment donc une à eux seuls. D'autre part , il importe ici et dans la suite de s'en tenir rigoureusement à la valeur établie des termes dukata et sukata, dakara et sakara, qu'il faut se gar- der de confondre, malgré leur étroite parenté : les pre- miers signifient «le mal» et «le bien», les seconds « difficile » et « facile ». Enfin j^ ou plutôt yo (car l'ab- sence du trait de droite paraît n'être qu'un effet acci- dentel de l'usure de la pierre) a pour corrélatif so. D'où ressortent en somme ces éléments : « La vertu est [d'une pratique] difficile; celui qui celui-là accomplit quelque chose de difficile ». Le membre manquant, dans lequel nous connaissons kalâaasa (c'est ainsi qu'il faut lire, comme le montrent Dh. et 122 LES QUATORZE ÉDITS. K.), ne peut, en gros, signifier que ceci : celai qui pratùfaela vertu. Si la leçon de kh. est exacte, au moins dans ce quelle nous a conservé, il est clair que le mot mutilé conunençait par im a privatif; ce ne pourrait donc être quun participe, qui, à en juger par le génitif avec lequel il était construit, aurait si- gnifié quelque chose comme « non éloigné de « . . » : « celui qui ne s'écarte pas de la vertu ». Il ne me vient à l'esprit aucun mot remplissant les conditions né- cessaires et dont je puisse, à titre de conjecture, pro- poser la restitution, J avoue que je ne Si^.raispas sur- pris que la lecture de Kh. ne fut pas complètement correcte. Si par exemple le second caractère était dhi au lieu de di, on pourrait établir yo adhimuto, adhi- * mukta dans le sens buddhique^ «attaché à, adonné à)) : «celui qui s'adonne à la vertu». Mais il serait oiseux d'édifier des hypothèses sur un fondement si fragile; le mieux est de nous contenter de compren- dre le sens général de la phrase. — t. Il ne faut pas trop presser la valeur de cette particule qui sert à lier les phrases, sans marquer nécessaire- ment une nuance déductive aussi précise que ferait: donc, par conséquent II suffit, pour s'en convaincre, de comparer l'emploi de tant (ou de l'équivalent se) dans la suite de ce texte, dans ta maya, etc. , dans se atikamtam, etc. — c. Dhauli nous montre clairement commeilfautconstruirelaphrase;icietà Kh. , lerelatif qui se rapporte à apaca implique celui qui devrait ac- ' Burnouf, Introduction, p. 268. CINQUIÈME ÉDIT. 123 compagner les substantifs qui précèdent , putâ , etc. Les deux moitiés de ce membre de phrase sont donc exac- tement coordonnées et forment une seule proposi- tion relative, dont le y a a pour corrélatif 5a, qui suit taihâ; seulement ye apacafh résume tous les autres termes dans la pensée du roi , c est ce qui explique • le singulier 50 kâsati, tandis que le pluriel anuvaiisare se fonde sur le sens collectif du sujet. Pour lexpres- sion âvasaihvatakapa , cf. Tédit précédent. Si lanusvâra , que je'n ai pu découvrir sur le fac-similé de M. Bur- gess, existe réellement sur la pierre, samvaihta!' serait pour saMvâUf^=samvatùf, ainsi qu'on l'a expliqué plus haut. — d. Relativement au sens de desa transporté dans le domaine moral, et rappelant notre emploi du mot voie, la bonne voie, la mauvaise voie, la compa- raison du commencement du vu" édit ne peut laisser de doute. Il n y en a pas davantage à concevoir sur le verbe hâpesati : « il négligera , abandonnera ». Prinsep en avait déjà pressenti la valeur; il s'était en revan- che laissé égarer, et après lui Wilson, sur le reste de la phrase par une interprétation erronée de dakatam dont nous avons tout è l'heure rappelé la vraie si- gnification , et aussi par la restitution malheureuse de kâsati, kachati, sur lequel Burnouf s'est trompé lui-même à propos dun autre passage; M. Kern y a fort bien vu des formes équivalentes pour le futur de kar= karishyati{p. 98). H est vrai qu'il a à son "tour fait fausse route dans Texplication (accidentelle) du reste de la phrase; je ne la discuterai pas autrement; j'espère que la traduction que je propose se défendra 124 LES QUATORZE ÉDITS. assez par son évidence. Personne ne voudra, malgré la lecture apparente pri à K., prendre prihâpesati comme = parihâpayisati. Un seul point reste ouvert au doute; la syllabe pi ne doit-elle pas être liée à ce qui suit? nous aurions à admettre un verbe pihâpeti pour apihâpeti, comme piiahati pour apidahati, etc. Cette composition ne nous est garantie par aucun autre exemple que je connaisse; jaime mieux ladmettre que de détacher pi dans sa fonction adverbiale; mais je n'oserais pas condamner d une façon décfsive ce procédé d'interprétation. Dans les deux cas, le sens reste essentiellement le même. — e. Le sens est très clair : «En effet, le mal est facile [à commettre]»; c'est exactement la contre-paitie du début de la phrase précédente. Mais il règne ici entre les versions diverses des divergences qui nous éclairent sur la portée de cette remarque. Kh. , Dh. et J. ont pape hi sc^adâloye , et K. papam hisahajam. Cette dernière leçon se concilie aisément avec celle de G. : dire que le mal est facile à l'homme, ou qu'il lui est naturel,, inné [congenialf poun'aient dire les Anglais ) , c'est tout un. Mais la pre- mière? Il suffit pour l'entendre de se rappeler ce qui a été observé relativement à l'équivalence accidentelle des sons a et am ; nous transcrirons sampadâlaye, c'est-à- dire sampradâlayeL L'emploi figuré de pradâlayatiétant garanti par l'usage du pâli (cf; kilesepadâleii, Ten Jât, , éd. Fausbôll, p. 119), ces mots se traduisent d'eux- mêmes : « qu'il fasse donc (le successeur dont il vient d'être question) la guerre au mal ! ». On comprend dès lors comment la différence avec G. et K. est plus CINQUIÈME ÉDIT. 125 apparçûte que rédle. Quand le roi , après son exhor- tation à la vertu, ajoute : «mais la nature humaine est tournée au mal )> , c esit bien faire entendre impli- citement qu'il faut lutter contre le mal, contre les mauvais penchants de la nature. Cette phrase se rat- tache étroitement à ce qui précède, elle prépare en même temps la suite. C*est justement parce que le mal est dune pratique si aisée, si naturelle, que le passé n a pas connu Tinstitution des Dharmamahâmâ- tras. — f. Bhâtapurvam = yurvâ. Il n'est pas aisé de trouver pour ce titre de dhammamahâmâta une traduc- tion à la fois suffisamment exacte et suffisamment concise; le sens du moins en est très simple : ce sont des ministres , des officiers , pour les choses religieuses. — g. Lassen a restitué ici ïa vraie division des mots et reconnu dans todasa (Dh. tedasa) le nom de nombre treize. — h. La valeur vraie de pâsanda, dans ces mo- numents, dont s était approché Wilson ^ et que Bur- nouf spécialisait trop encore en rendant save pd- samdâ : a des ascètes de toutes les croyances » (p. 7 5 5 ) , n'a été bien déterminée que par M. Kern (p. [6 6 suiv.) ; avec lui nous le traduirons par « secte ». Le xn* édit ne laisse aucun doute sur la portée exacte de ce terme; il désigne l'ensemble des adhérents d'une croyance particulière et définie. J'ai montré précédemment que dhamma doit être, dans les édits, pris au sens de « religion » ; j'ai à cette occasion signalé l'expression dhammayata, appliquée aux fidèles de la foi bud- * Jottm. Roy. Âsiat. Soc. , VIII , 3o6. 120 LES QUATORZE ÉDITS. dhique. li faut donc voir ici la même intention qui sera confirmée par daiitre^ passages (cf. par ex, la fin du ix" édit) : le roi, dans sa tolérance, laisse sub- sister toutes les sectes, et en confie aux Mahâmâtras la surveillance impartiale, mais sans perdre jamais de vue rétablissement, la propagation, régulière et pacifique, du dliamma, de la religion par excellence, de sa religion à lui« La lacune se complète aisément au moyen des autres versions. Dhâma!' pour dtiamruf, comme tout à l'heure âparâtâ pour âparaihtâ. — û Lis. râstikapetenikânam; le premier nom désigne les habitants du Surâshtra; quant au second, Prinsep Ta rapproché du nom de Paithana donné par les Grecs pour la Pratishthâna de la vallée supérieure de la Godâvarî; M. Cunningham^ compare le nom pa- denekayika (pour pedenikayikd ?) dune inscription de Sanchi , et les Bettigoi de Ptolémée. Je ne crois pas que nous puissions, quant à présent, aller au delà de ces conjectures. Je renvoie à l'examen des versions mieux conservées les détails sur la construction. assez embarrassée et assez lourde de cette longue phrase. — j. L expression bhatamayesu ne me parait pas se pouvoir transcrire autrement que bhatatnaryesha , bho- tamarya étant employé comme équivalent de bhaja , «soldat, guerrier», malgré la couleur archaïque de marya, peu usité daiis la langue classique. La lacune qui suit ne tious permet pas de déterminer avec certi- tude si le va qui vient après ^st ou non correct. Le * Corpus, p. lo. CINQUIÈME ÉDIT. 127 plus simple , autant que nous en pouvons juger, est d y voir ou une fausse lecture ou un équivalent de ca. — k. En face de apàrigodhàya, qui ne donne aucun sens raisonnable , les versions de Dh. et Kh. ont apa- libodhâye qui s explique le plus naturellement du monde, d'après lanalogie du pâli palibodha, palibud- ikana, dans le sens de «obstacle, entrave»; ici et dans la suite de la phrase, cette traduction convient à merveille. Il faut donc, suivant toute vraisem- blance, rétablir à G. la même lecture aparibodhâya. Il est vrai que les signes -^ et -q- se ressemblent assez peu; ce qui est plus singulier encore, c est que K. a de même ici aparigadha!' ; quoique de V' à^^ la distance ne soit pas infrancbissable, et qu en somme les vraisemblances soient pour la lecture de apari- bodhâya dans lun et l'autre cas, la coïncidence mé- rite d'être notée et ne laisse pas de jeter quelque incertitude sur notre restitution, — /. On remar-» quera le singulier hanidhanabadhasa, dans le sens collectif; il fait pendant à l'emploi de dharhmayata au singulier pour désigner «les fidèles» collective- ment. Nous ne pouvons combler la lacune avec une sécurité entière; la construction est en effet différente ici de ce qu'elle est dans les autres textes qui, comme on le verra, se servent de la tour- nure par iii, par le style direct. Ici, avec katâbhî'- kâresa , thairesa , nous avons au contraire la structure la plus simple: «ils s'occupent des vieillards, etc.» Mais, régulièrement, nous devrions attendre que le terme précédent fût de même construit au locatif; 1S8 ^ LES QUATORZE ÉDITS. il nous faudrait, non point [p<î\jâ, mais \pa\jâyam ou ''\pd\jesa. Nous en voyons assez pour conclure que la teneur générale ne pouvait s*éloigner sensible- ment de celle qui résulte des autres versions. Katâbhi- Mra est un mot difficile; je nai pas noté abhikâra dans lusage buddbique; cependant, d après lanalogie de abhïkarana, abhikrilvan, abhinishkârin, en sanscrit ( PWB ) , j e me persuade que Ton se rapprocbera beau- coup de la vraie signification en appliquant le mot aux gens « auxquels on a jeté un sort »; si Ton bésite à prêter à Açoka cette croyance superstitieuse, on peut attribuer au mot une valeur un peu plus géné- rale, y voir les gens « victimes de la ruse, de l'inimi- tié )). — m. Il est évident qu'il faut lire je et non pas ne; ici les traces assez peu distinctes des deux fac-similés me semblent prouver que la confusion est imputable non au graveur, mais aux lecteurs de Tinscription, qui porterait bien réellement ye. C'est exactement la même tournure qu'à Kh. et K. Lis. me pour ma. — n. Pour la construction, voy. le commentaire de Dh. On remarquera la leçon ""nisrilo que ma lecture des groupes où entre un r ma permis de substituer à la lecture nistito, qui ne donne pas un sens aussi satisfaisant, et qui d'ailleurs ne s'accorde pas avec l'orthographe nisito des autres textes. L'usage équi- valent de nissita en pâli est bien connu. Tî va pour ii va (va). Dhaali. — a. Il est difficile de préciser le nombre de caractères tombés après dukale; il semble en tout CINQUIÈME ÉDIT. 129 cas que la lacune suppose une phrase un peu plus développée qu*à G. ou à Kh. ; il est fort possible que dukale ait été suivi de quelcpie particule , comme va ou yeva; car le mouvement général de la phrase est visiblement le même dans les trois versions; Dh. a même ici le mérite de mettre hors de conteste le génitif kayânasa. — b. Va est probablement une faute pour ca, qui est très semblable. Nâta, comme à Kh., pour nâiâ, de mêilie quà J., nanUi (qu^il faut lire nanUâ=nâtâ), équivalent de natta pour naptâro , nataro à K. — c. Heta pour etam , comme plus haut hevam pour evafhf comme hida pour idha, etc. — d. Sut la phrase précédente, cf. in G., n. e. Sa se doit lire 5e, comme le prouve la comparaison de J. et de Kh. — e. Corr. viydpatâ;^sipny plus aisément que JC, se confondre avec 0. Lis. dhafhmadhithâncfye. — /. ""liomhoca^ pour "^hafhhojcP; il y a dans nos in- scriptions quelques exemples de pareils durcissements de la consonne moyenne; nous avons eu , à K. , apaka pour upaga. Je renvoie à ce que j'aurai à dire plus loin de caghati. Les noms ethniques sont ici au loca- tif, tandis que G., Kh. etK. ont le génitif. Les deux cas s entr échangent assez souvent dans les dialectes populaires pour que le fait n'ait rien de surprenant. Mais la tournure des autres inscriptions nous avertit que ces noms ne sont pas simplement coordonnés avec les termes suivants, bhatamayesa, etc.; il faut entendre bien plulôt que les Mahâmâtras s'occupent des guerriers, etc., des Yavanas, etc., c'est-à-dire chez les Yavanas, etc. La grammaire ne permet pas 9 130 LES QUATORZE ÉDITS. d autre construction; il est évident dès lors que Ya- vana ne doit être pris ici que dans un sens restreint; les officiers du roi ne pouvaient exercer directement leur office que chez des populations, dépendantes ou tributaires de son empire. — g, La seconde moitié de^ce composé présente quelque difficulté; elle avait à peu près découragé les tentatives de Lassen dont la conjecture vraiment désespérée, bambkanahinesu, ne supporte pas Texamen. A G., le mot tombe dans une iacune ; ce qui reste à J. nous garantit seidement les syllabes ''bambhanibhi'* ; à K., la leçon bramanibhesha se rapproche sensiblen^ent de celle-ci , et Kh. emploie la même expression; bambhanithisa du Corpus , qui s'expliquerait à la rigueur, /doit incontestablement, d après ma photographie, se lire banibhanibhesa. Tout d abord, en ce qui touche K., il ne peut y avoir de doute sérieux : il faut transcrire brâhmanebhyeshn « les brahmanes et les riches ». Ibhya est un mot dont rem- ploi ordinaire dans le style buddhique nous est suffis samment garantie Quant à la leçon de Db. , il suffit, pour en rendre compte, d'une correction très légère; si nous lisons bambhanibhisesu , nous pouvons fort bien résoudre le composé en brâhmana'i-{bhya+ ica, c est- à-dire : « les brahmanes et les princes des riches » (cf. Texpressioil maheça dans la locution maheçâkhya si familière à la langue buddhique]. D où il résulte que le roi entend recommander à ses ministres d étendre leur protection et leur surveillance sur tous les rangs ^ Cf. par exemple ia phrase pâlie ap. Bumouf, Lotus, p. A lo. CINQUIÈME ÉUIT. 131 fit tous Jes états : il parle d abord des deux classes su- périeures, guerriers et brahmanes , et il leur adjoint aussitôt les gens auxquels leur opulence assigne une situation élevée; puis il passe aux «pauvres», aux «vieillards». Anâthesu pour anatthesut pour anar- theshu, comme le montre l'orthographe anâthesu à K.; jnahalokesa, par erreur pour mahâlakesa. — h. La lecture dhajhniayutâye m est un peu sus- pecte; il est vrai que Kh. porte de même y utây ar- mais il est clair que ce mot est en construction avec apalibodhâye dont il dépend , comme le marque bien dhafhmayutânam de G. , protégé contre tout soupçon par aharmayutasa de K. Dans ces conditions, il ne nous reste d'autre alternative que d'admettre que le datif est ici employé dans la fonction du génitif, ce qui n'aurait rien de surprenant , étant donné le rap- prochement entre les deux cas qui aboutit à la sup- pression du premier dans les prâcrits dramatiques, ou de corriger dliammayntâna, dhafhntayuiâncm, ce que la grande ressemblance entre J, et J_ permettrait sans violence, K.h. a de même viyâpatâ $e; un peu plus loin, 1. i6, cette version porte viyâpatâ te, le- çon confirmée par ia forme ti de K. Il en ressort que se^^ie. En effet, les deux, thèmes se et ta s'échan- gent et s'équivalent en plusieurs cas, par exemple dans le génitif pluriel, sânafh ou tânam. Je ne crois donc pas qu'il y ait lieu de songer à une formation anormale du nominatif pluriel. Il est curieux que cette forme se ne figure ici que rapprochée de viyâ- pafâ ; trois fois dans l'éd. cire, de D. , nous retrouve- 9- 133 LES QUATORZE ÉDITS. rons viyâpatâ $e. K. et Kh. se rencontrent aVec Dh. dans ia lecture bamdhanafhbadhasa pour bamdhanâba^ dhasa , que rallongement de la soit purement irration- nel, comme il arrive ici en composition, ou qu*il ex- prime une forme bandluma + âbaddhasya. En tout cas , le sens demeure identique. Complétez pativi[dhânâ]ye. — i, J ai signalé déjà la différehce qui existe ici dans la construction entre G. et les autres, textes. Kh,, K. et Dh. coilstruiseht essentiellement de même; nous avons le style direct que marque Taddition de ti=^iti après chacune des catégories recommandées par le roi au soin de seà officiers. Le mouvement de la phrase s'accentue clairement : « ils sont occupés du bien du peuple [se disant :] voici , voici un malheureux, voici un vieillard,» ce qui revient à dire comme G. : «ils sont occupés des malheureux, des vieillards, etc. r> C'est exactement la même façon de parler qui se retrouve un peu plus bas dans le membre de phrase iyarh dhammanisita ti vaîhf etc. Dans le détail, le premier membre présente seul quelque obscurité; la vraie lecture est certainement, comme le montre yajati à K. et comme les traces conservées par le fac-similé suffiraient à l'indiquer : iyam anubamdhnpajâti; que la lacyne qui suit et qui donne place pour deux lettres ait simplement contenu va ou vâpi, ou quelque équivalent (cf Kh.), il im- porte peu. Si l'on veut traduire fe texte tel qu'il nous est transmis, je ne vois guère d'autre possibilité que d'entendre anubamdhapajâ « une famille où les en- fants forment une série ininterrompue » , ettle rendre : CINQUIÈME ÉDIT. 133 (( voici une nombreuse famille»; le sens est possible; mais lanalogie des termes suivants fait plutôt at- tendre ici un bahuvrihi au masculin; en prenant anubamdha comme = anabâdha pour anabaddha (cf. le pâli bamiha pour baddha^ap. Kaccâyana, III, 5 ) et en corrigeant pajâ en paje, nous obtenons cet adjectif: anabaddhapaje, qui ae construit fort bien avec ceux qui suivent , et se traduit : « Voici un homme chargé de famille ». Le féminin iyafh ne saurait nous arrêter, puisque un peu plus loin, dans la phrase déjà citée, nous avons de même iyani suivi , à n*en pas douter, d un masculin , auquel Kh. oppose de même e ^am '^yo ayant. Ce qui est plus embarrassant, c'est Tuna- nimité des différents textes à écrire ^pajâ; si fré- quentes que soient les fautes dans la notation des voyelles, il est rare que toutes les versions s*y ac- cordent avec tant de conséquence. Je ne puis donc mafrêter à cette correction avec une confiance en- tière ; elle me semble pourtant se recommander de préférence à l'autre interprétation. — j. La cons- truction nest pas très régulière; e vâpi devrait être répété devant bhayininanï: «dans tous les palais, dans ceux de mes frères comme dans ceux de mes soeurs » Natita est tout à fait incorrect et re- belle à toute explication ; comme l'indique anïnesa , il faut rétablir natisu, la confusion entre X ^^ cb ^^ J. étant assez facile. Ce locatif ne peut du reste se prendre que comme coordonné avec les génitifs précédents, et faisant enfin fonction de génitif, un cas dont nous avons tout à l'heure encore relevé un 134 LES QUATORZE ÉDITS. exemple. Dans les autres textes, la tournure est quelque peu différente. — k. On a analysé incidem- ment dans la note i la construction de cette phrase , exactement la même que nous avons déjà rencontrée tout à l'heure. Ca, qui la commence, doit certaine- ment être corrigé en « (les dimensions anormales de la boucle dans le fac-similé suffiraient à le rendre suspect), ce qui rétablit une entière concordance avec le texte de Kh. et de G., °nisitali vam pour ""nisiie ti va. AdhishlhAna a , dans la langue buddhique , des nuances diverses de signification ; toutes se ramènent aisément à la valeur étymologique; la traduction par bénédiction, bénir, donnée par Burnouf, en plu- sieurs passages (par exemple Lotus, fol. aos^, ;io3*, a 1 a*, 2 1 3*, îi 1 6\ a 2 1 ') , pour adhishthâ ou ses dé- rivations, manque de base et ne fait qu'obscurcir des phrases qui, traduites étymologiquement, sont d une entière clarté. De l'expression que nous avons ici, on en peut rapprocher une du LaL Vist, p. 55, 1.1 : panyavipâkâdhishthânâdhishthitâh , « établis sur la base de la maturation de leurs bonnes actions». De même ici dhammâdhithâna est a peu près synonyme de dhafhmanisita « qui prend sa base dans la religion » , c'est-à-dire «fermement établi dans la religion». Dânasayate = dânasarhyatta, comme sayama pour samyama. — /. Likhitam = likhitâ. Compl. ime ou iyam, suivant que paja représente le pluriel, ou, comme l'indiquerait le verbe anavatatu, le singulier collectif, ce que nous n'avons aucun moyen de dé- cider positivement, CINQUIÈME ÉDIT. 135 Jaagada. — Les rares fragments qui nous restent de cette veraion se raccordent bien au texte de Dh, , excepté dans ie commencement de la ligne a 5 où les traces du troisième caractère visible doivent être mal lues; il ny a aucime apparence que J. se soit ici sensiblement éloigné de Db. ; comme à Dh. , la pierre portait sûrement [dham^madhithâni^. Au commence- ment de la ligne 23, j'ai fait remarquer déjà que namti doit se lire nanitâ , c'est-à-dire nâtâ « les petits-fils ». KhâlsL — a. Sur la lacune probable, après adi, conf. in G., n. a. Avant dukalcm, mon fac-similé porte se des autres copies, précédé peut-être d'une lacune dune lettre. J'y lis, de plus, au commence- ment de la phrase suivante : mamayâ , au lieu de maya, = leprâcrit mamae (Hemacandra, III, 109). Cf. n. /. — b. Le fac-similé marque devant mamâ une érasure de la pierre qui peut très bien cacher un caractère, se ou tant, d'après l'analogie de G. et Dh. Lis. tenâ = tena. Pour apatine, il faut certaine- ment corriger apatiye, 3L pour X- — ^- ^^^ pour yaihâ : yo yathâ, par la double construction rela- tive, aussi connue du sanscrit que du grec. On corrigerait aisément aussi tathâ. Kachâmti pour kâ- chamti, comme tout à l'heure kâchaii. — d. Lis. eu. On remarquera la concordance entre heii pour eût et ad pour eti de K. , fun et l'autre pour eiafh. Les deux textes y sont parvenus probablement par des chemins divers, notre heti doit sans doute se lire heiâ, équivalent de hetafh, tandis que ^(ise doit 536 LES QUATORZE ÉDITS. lire eie, un autre équivalent de la même forme. — e. Pipâ, à lire pâpâ=pâpam. — /. Le commen* cernent de la phrase n est certainement pas en ordre : sodasa!' signifierait 5eize, et toutes les versions parlent de treiz-e ans. De deux choses Tune, ou il faut lire "JC pour ^, ou il faut admettre un lapsus du graveur écrivant so pour se Uf. Mamâva se peut très bien di- viser en marna = marna et va; cependant le i n'est pas d une parfaite régularité ; peut-être est-ce ca qu'il faut lire; peut-être même, ca ni va ne paraissant dans aucune autre version, faut-il apporter ici une correction plus forte, mxumyay pour mamayâ, la forme que nous venons de signaler (n. a) et que nous retrouverons (vi, 19, de même Dh. et J.; D. , éd. cire, 1. 3 et 1. y, où mamiyâ). Après "mahâmâtâ, il y a un blanc qui permet la restitution des carac- tères katâ te. -■ — g. D'après mon fac-similé, viyâpatâ est sûr. — h. Les autres versions recommandent la correction ca pour vi; mais nous avons plus loin hida''=hi(a'*, on peut admettre que ri n'est que l'or- thographe prâcrite pour pi. Cf. n. j. Dhamâyata pour dhâmayula = dhafhmayuta. Tarn s'explique comme équivalent de iatafi ou tathâ; c'est une fonction très voisine de celle qu'il remplit ordinairement dans nos textes au coinmencement des phrases. Yonamkambo- jamgamdhâ° pour yonâkambojâga^, avec allongement anormal de Y a du thème en composition, -^i. Amna- thesa pour anathesu ou plutôt pour anafiïthesu=anâ- thesa; vadhasu potir vadhesu, ou mieux vadhesu^ vriddheshu. Relativement à dhammayiitâya, cf. inPb-« CINQUIÈME EDIT. 137 n. h. Lis, patividhâncfye, — j, Eyam = e ayaHi^ cesl- à-direj^ aj ; c est-à- dire «partout dans mon empire». L'inspection de mon fac-similé ne peut laisser aucun doute. 138 LES QUATORZE ÉDITS. Kapar diGiri. — u, Ja==jam=^yad; dakara est pour dakaram; le commencement de la phrase est donc sans difficulté. Il n en est malheureusement pas de même de la suite. Daçara se corrige aisément en dakaram (fj pour 'Jj); la fin de la proposition so dakaram karoti correspond ainsi exactement aux ver- sions parallèles; quant aux quatre caractères qui pa- raissent se lire distinctement valapacka, je nen sais rien tirer de vraisemblable, ni d*à peu près équiva- lent à ce que la comparaison des autres textes nous permet d attendre. — 6. / se doit très probablement lire ta y tam. La confusion de la ligne générale de la, i, e, CI) avec celle du t, r, ou v (^ "7) est une des plus fréquentes dans cette inscription. On remar- quera karana pour kalana = kafyâna; cette extension anormale de IV est étrangère aux habitudes de ce dialecte; elle semble reposer sur une fausse resti- tution de kalana-kalvâna en karana- kârana. — c. Maka, maham = marna. Cam = câ = ca. Lis. param ca tenu''. Je lis amchamti le mot que Wilson (et après lui le général Gunningham) lisait afhmamii; mam s écrit y plutôt que y, que je corrige en }f. Je ne vois dès lors que deux explications possibles : amchaJti (pour âchaii) = *assati, un futur irréguher de as (conune kajchati = kassati) , ou =» pâli a^chati, sort âste, un présent qui se prête aisément à la va- leur du futur : « Mes fils • ... et la descendance que j aurai [ou qui subsistera de moi) jusqu'à la fin du monde, [ceux d'entre eux] qui suivront mon exemple » Il faut lire évidemment anavati ° sukiiam CINQUIÈME ÉDIT. 139 kasarhii. — d. Sur ati= etafh cf. in Kh. , n. d. Quoique la pierre paraisse donner très cieirement prihapivaka^ il faut certainement lire pihapiçati pour pihapeçaii ou pi hapeçati; ia seule incertitude porte sur les deux der- niers caractères; mais, en somme, Tzi s explique assez bien par une confusion avec ^ fj, pour ^fj- La correction de hahataA en duhataM est assuré^ ment moins aisée; elle parait néanmoins garantie par laccord des autres textes. Kashamti pour kushatL On remarquera l'incertitude et l'inconséquence dans remploi des sifflantes. — e. Lis. ^hi sahajam. Cf. in G. , n. e. — /. La lacune d'une lettre avant sa ne peut être qu'apparente; celle qui suit ii permet justement l'in* sertion de deux caractères, daça ou daha, ou quelque équivalent, ce qui donne: sa (pour se) ti[daça]vasha'' pour tedasa'' dé Dh. Deyadharma" est la lecture très distincte du fac-similé G. ; comme le de manque tout à fait dans le fac-similé W., on peut admettre peut- être qu'il n'est pas aussi certain qu'il parait sur l'autre reproduction; cela ouvrirait la porte à la lecture maya qui aurait le double avantage de régulariser ia construction et de rétablir l'accord avec les autres textes. Et, en effet, si deyadhamma est connu dans la termiiiologie buddhique co'mme synonyme de dâna, n l'aumône » , l'introduction isolée du titre deyadhar- mamahâmâtray quoique explicable, n'est guère vrai- semblable, le titre reconnu et établi étant dhar- mamahâniâtra f qui donne un sens différent et plus étendu. — g. Lis. savapa"; dharmadhithaye ^ datif de dharmâdhishthâ pour ''adhishlhâna. Dharmayaihasa 140 LES QUATORZE ÉDITS. pour dharmayutasa, avec une aspirée fautive; la con- séquence avec laquelle la forte se maintient dans tous les autres cas ne permet pas de s'arrêter à une conjecture dharmajûlhasa. — - h. Ou le lapicide a omis une syllabe, et il faut lire yo[fte]feaw% en ad- mettant que la lacune qui précède raihikanam n est qu'apparente; ou il faut changer /a en ca ou tam, et on pourra supposer que la mention des Yavanas a disparu dans la lacune. Mais , tant à cause de la netteté avec laquelle est formé le ja, qu'en. raison de l'em- ploi fréquent et stéréotypé de la iocniion yonakamboja^ toutes les vraisemblances militent à mon avis en far veur de la première alternative. Kamboyo, pour kcmir baya = kambaja, comme au premier édit nous avions samaya pour samaja. fi "^^ , vatapi , se doit lire /^ 7 7» e vapi; on peut voir du reste que le fac-similé W. se rapproche beaucoup de cette leçon, Bhatha'' pour bhata; à K. le iA et le ^ sont souvent difficiles à dis- tinguer et à coup sûr s'emploient constamment l'un pour l'autre; nous en avons un autre exemple dans vatashn que le fac-^similé W. lit vathé:H-lrHX-FA-H-- • (2) liiAVA * M. Burgess m'avertit obligeamment que les divergences qui existent entre son fac-similé et sa transcription ne reposent pas sur SIXIÈME ÉDIT. 145 LJEl<|,dAX"8d/é/:«!;8XH-"htA* IclJlî-TJXd; (9) Ul^H0ci:jClIXi+A4,8"Ad- "Bd/i-dr+d-A* (io)Ad/dVl>Aa,H0-J, (i3) HXDW f ■OT-tA-FXd'iXix:'XA0-d"«v^'OAd e-OAd (i4)HJ,éArcli-îr+lî-Aa,&+|-A.MiHTiAHMUr 4*81 une revision directe du rocher, ou des estampages; il n'y attache |>as une valeur définie ; j'ai donc cru dans la suite pouvoir me dispenser de les indiquer. lO X 146 LES QUATORZE ÉDITS. (i) si* râjâ evam âha [.] atikàtam am. . ' a ] na Uiûtapuva sa^a . . la atbaka^iiiiie va palivedanA va * [ . ] ta maya evam. .'*[.] (3) save kâle bhumjamânasa me oro- éhanarahî gabhâgAramhi vacamhi va (4) vinitamhi ca uyâ- nesu ca * savatra patîvedakâ stitâ athe me janasa (5) pativede- ika iti * sarvatra * ca janasa athe karomi ya ca kîiSici mnkhatà' (6) ânapayâmi svayam dâpakam va srâvâpakam * va ya va puna maKâoiAtesu ^ ( 7 ) âcâyika ' aropitaâi bliavati ' [ . } tàya atkâya vivâdo nikati* vasamto **parisâyam (8) ânamtaram pativede- tayaib ** me sarvatâ " sarve kâle evadfi mayA Aôapitam '''[.] nâstî hi me tosâ *^ (9) ustânamhi *' athasamtiranâya ** va' [ . ] ka- tavya maiehi ^ me sarvalokahitam (10) tasa *^ ca puna esa mûIe us^ànam *' ca athasamtiranâ ca nâstî hi kammataram (11) sa- vnlokahitatpâ [ . ] ya ** ' ca kimci paràkramAmi'^ aham kimtî bh&- * Fac-similé C. Me — si". ' Faft-similé G« ^'arâtarem na*. ' Fac-similé G. *ecani kataiSi sa*. * Fac-similé C. "savâtra". ' Ftc^aiimlé €. '^khato i*. * Fac-similé G. *paka vft*. ' Fac-similé €. '"hâtliatesu". ^ Fac-similé G. 'acâ'. * *Ami*', indistinct dans le fac-similé B. ; le fac-similé G. porte le si- gne H. " Fac-similé G. "va pamto*. ^^ Fac-similé C. "patavedoitiiayam". " Fac-similé G. "savatâ". »» Fac-similé G, "piU nâ'. ^* Fac-similé G. "toso u^ » Fac-similé G. ''utthâ". " Fac-similé G. "athâsa^ " Fac-similé G. "tase ca^ 1* Fac-similé G. ''stina ca". ^* Fac-similé G. sarvaio". » Fac-similé G. Vâkâmâ". SIXIÈME ÉDIT. 147 tânaifi ânanmatli gaeheyaft' {13) idlia ca nàiii Mikhàpayàmi paratrâ ca sragaâi âràdliaysa^Mu'' { . ^ ta elAya * athàya (1 3 ) ayada dhaiîimalifn'iekhâpitâ kiiiiti^ cirafii tialeya iti talJiA ca me puM * potà ca prapot ca {1 d ) anHvaJtarafii ' aavalokaliîtAya { . } dukaraifi tn* idstm afiata ag«na paFftkraineiift^'*>[.] DHAULI. {28^ Devànadipsye pi^ndam ]êgêL hevam .afaà [^] atîkamtam amtalaiiifiD kutapulnve MYa» kâlam alhakaoune va pativ^- danâ «a ( . ] jm majoiayà ka- te * .[. ] fiftvaâi kala nasA Boe {39) aDftte olodhanasi * ^- bhAgAiftsi vacnsi vînHltfi «yâ- nasi ca savata pa|ivedafc ja- nasa atham pa^îredayanita me ti savata ca janasa atham ka- lâmi ha' (3o) am pi ca kinfkchi mnkhate ânapayàaii dàpakam va flàirakani va e va mahâoiatdbt attyÀyiike idojfâte po4i^ [.] tasi atfaafti rirH^vn nîiatU va samtam pidiaAy^ (3t) iimnataliyafîi pjÊ^màfAA- vife me ti aMPfita savai» k^larâ JAUGADA. (i} Devânaihpiye {Hyadaai U^ hevam AU[,] atik^fl^m «ôitoko» Qo bû^poluve ^ vam kaiaô» A(hakaôi0»e fwttive- dékvA VA {.] m mamayâ Imh {^[.J sava«akàki^ (^j^^^^sa^** me «mte dodhana^i .|pa- bbégMaiM va^s» vinkaf i uyA- nm ca savalii p^tivedaki Ja- nasa afhaâi pa^vedayanitu m^ û savata ca janasa ( 3 ) m am pi ca kimchi mnkhate ânapayâmi dAp8tkam v4 iBàvAk«U& ta e va mahimâtebi aliyâyikQ àlopilp b«ti{.] imi athasi vivâde va (^) ■ .....>■■ fe>ây4 aâ>iia»Matiyai^ pativâdeU- v^ypa..". «^ Fac-similé W. «^utaka. . .^^ « Fac-similé W. ^'riPna». ' Fac-similé W "atha". 150 LES QUATORZE ÉDITS. ca kîdbi pâlaksiiiàidi h^^ff^ kili bhuUnaiii aninaniy«£i yeha hid* ca kâni sukhâyâ. mi palatam ca svagam âià- dhayamtu' [.] sa etaye^ha- ye iyam dtiammsiipi leàbità cîtathitikâ hotu (athâ ca m(; putadâle palakama^ lu savaiokahiU^ [.] (21) dukale ea iyam aœoata a- genà palekamenâni ' [.] la ( 1 6) savalokahileil ? ^ -^ [ . ] ya ca kici paiakamama kiti . tanam ' anamjasa ' vacayam iha^ ca shu sokbaya- inî « . paratu ca sa^ ara* dhattt^ 1*1 «t^ft A^ia- ye ayi dhannadipitha * ' ciraLhitika bhotu tata^ ca me fmtra namtaro^ parakama- tusu sa faiha ^ athaya [.] ma bhavatu asa amaa anata a- gaparakamena * ' [-] Gimar. — a. On peut voir, par les indications des variantes , que la pierre garde encore distinctes des lettres ou des traces de lettres que l'estampage ne reproduit pas. H ne peut du reste y avoir d mcer- titude sur les restitutions [devânampiyo piyada]si, et am[taram], non plus que sur la lecture s(wa\kâ]la=^ savam kâlam. Il importe de bien déterminer les nuances de la signification dès cette première phrase; dont Tinterprétation nous guidera pour la suite. M. Kern, dont la traduction ne me parait pAs, dans » Fac-simaé W. "hiluti ya», * Fac-similé W. Hanam a**. 3 Fac-similé W, % ca*. * Fac-similé C.'malipi«(?), * Fac-similé W. "tatha ca". * Fac-similé W. °tra nam^ ' Fac-similé W. "^lia atha*. * Fac-similé W. "agepa*. SIXIÈME ÉDIT. 151 ce début, marquer un progrès sur la traduction an> térieure de Lassen , rend na saoam kâlam par « jamais ». Il su£Git, pour condamner cette explication, de com- parer remploi de save kâle, au début de la phrase qui va suivre , où il ne peut s'entendre « de tout temps » , mais «à tout moment»; c'est ce que reprennent en détail les termes qui suivent, sur la construction des- quels on s'est également mépris.  la même idée correspond, sous une nouvelle forme, ïananit oonnue à la phrase. Il ne peut être pris comme «= vrâtya, au sens d*a étranger, voyageur)). En somme, et malgré quelque reste dmcertitude (on attendrait plutôt vacahhânuyam ou quelque chose d^équivalent), je ne vois rien de mieux que de revenir, ici et pour le mot vacabhàrmka du xif édit, à l'interprétation tentée par Bumouf (p, 773), contre celle de Wibon et de Lassen qua reprise en dernier lieu M. Kern. On remarquera que, à Kh. comme à G., nous trou- vons vacasi va, non pas seulement un ca coordonné aux ca qui suivent, et à Kh. nous n avons même pas la tentation de songer à la correction en ca; il semble qu'il y ait là une intention de souligner le mot, qui s accorde assez avec la signification que lui attribue Bumouf : (( même dans 1 endroit secret. » £n tout cas, pour ce terme comme pour le suivant, lacontexture de la phrase parait bien impliquer la valeur d'un nom de lieu. Cest ce qui me met fort en défiance à regard des diverses interprétations proposées pour vinita. Nous écartons d'abord le sens de « marchand » ou de « marché m mis en avant par M. Kern , et celui de a cheval bien dressé )> auquel parait s'être arrêté Lassen; la traduction de Prinsep, «gênerai d^ort* ment», qui a l'inconvénient de ne rien signifier de précis; celle de Wilson , « échange de courtoisie » , qui est mal en situation, ont le défaut de chercher un SIXIÈME EDIT. 155 mot abstrait là où nous attendcms une déaigiiation topique. Burnouf la bien senti , quand il a proposé d entendre : «le lieu de la retraite religieuse, » mais cette traduction mêle d^une façon artificielle et arbi- traire les deux significations , Tune étymologique et matérielle, Tautre morale et dérivée, de vi-nu La vérité est que Tétymologie ne suffit pas ici , dans un terme si peu défini , à nous tirer d'embarras , et qu*il est plus sage d avouer notre ignorance, jusquau jour où quelque texte encore inconnu nous mettra dans les mains Texpiication directe et positive d un terme qui doit avoir une signification exactement déterminée. — d. On observera la place et le parallélisme des deux sarvatra; ils confirment une fois de plus fin- terprétation que j ai maintenue pour le commence- ment de la phrase; ils relèvent aussi et mettent en pleine lumière les deux termes de la préoccupation du roi : partout où il se ti*ouve, il est tenu au cou- rant des affaires qui se présentent, partout où il se trouve, il s'occupe sans retard de les terminer, de les juger. Aihe pour atkam, comme souvent; je rappelle seidement mdgadhe pour mâgadham dans la première ligne de finscription de Kiabra. — e. Des lectures inexactes, des phrases mal cou- pées , des mots mal entendus , ont diversement con* tribué à empêcher Lassen de rien voir dans cette partie du texte. Je me contenterai de justifier mon interprétation. Si Ion fait commencer une phrase nouvelle kya ca kimci, etc., on manque absolument dune proposition principale; il ne reste donc qu'à la 156 LES QUATORZE EDITS. chercher dans ce qui précède, et à y rattacher ces mots et ceux qui suivent, à titre d*explication de dé- tail. Nous avons deux relatifs qui se font pendant et se coordonnent, y a ca kimci, y a va pana, et comme Tindiquci dune part svf , ca, nous obtenons ananijasa (pour ''jasi^) vateyam, ce qui revient exacte- ment, étant donné lemploi fréquent de vattati avec des locatifs abstraits (pâli : vase vaitali, dhamme vat- tati), au sens de la locution âfumiyam gacheyam ou yeharà des autres versions. — /*. Pour shu, cf. in G, n. L P avala pourporotom (Kh.) =» paratâ. La lacune qui suit sakhayami semble n éti'e qu apparente ; il se peut aussi qu'il soit tombé réellement deux syllabes» aham par exemple. — û Ayi pour ccye = ayafh. 11 manque deux syllabes ; il faut lire dUiarmadipi dipitha pour iipita; cette persévérante répétition de la même faute dans le même mot est assez singulière (cf. i, v. 172 LES QUATORZE ÉDITS. &; V, 3); mais en somme la forme régulière est au moins aussi fréquente ici (cf. rv, 4; xin, 1 1; xiv, i ). Tata pour taihâ; namtaro pour nâtaro = nattaro. — jf". Nous pouvons rétablir lavant-dernière phrase, par deux rectifications principales , de sa en va (dont nous avons eu tout à llieure un premier exemple, n. c), et de^ en"^!, ce qui nous mène à cette lec- ture yarakamata savalokaathaya; je ne parle pas du changement de hi en lOy les deux signes ^ et ^ étant presque identiques. La suite , qui s'écarte un peu des autres versions, se peut analyser cependant avec une plus grande confiance. Il faut évidemment lire ma bhavata esa, pour osa, et ce pronom annonce un sub- stantif dans les trois syllabes suivantes qui &e lisent d abord amaa. Comme sens général, équivalent de celui des autres copies , nous obtenons : « Ce. . . . ne saurait être sans un grand eflfort. » D'où il suit que le substantif qui se cache sous les syllabes, certaine- ment incorrectes , amaa, doit résumer cette action et cette conduite que le roi conseille à ses successeurs. En efifet, au moyen dune correction si légère et si fréquente quelle peut à peine entrer en compte, nous arrivons à amaha, que lextrême négligence de la notation vocalique nous autorise à lire amoha; le terme est familier à la langue buddhique dans le sens, excellent ici, d'« activité, sagesse». Voici , en résumé, comment je propose de traduire 1 ensemble de cette tablette : « Voici ce que dit le roi Piyadasi , cher aux Devas. SIXIÈME ÉDIT. 173 Dans le passé [on na] pas [vu s étendre] à tous les moments Texpédition des affaires et raudition des rapports (K. : à tous les moment» lauditîon des rap- ports sur les affaires). Quant à moi, voici ce que j ai fait.  tous les moments, que je mange , [que je sois] dans le gynécée, dans les appartements intérieurs^ même dans lendroit secret, et dans le lieu de la re- traite religieuse (??) et dans le jardin, partout pé- nètrent les oBiciers chargés des rapports, avec Tor- dre de me rapporter les affaires du peuple, et partout j*expédieles affaires du peuple (K. (B) : les affaires du peuple , les affaires des fidèles) , tant par ce que, moi- même, de ma bouche, j'ordonne de donner ou de faire savoir, que par fimprévuque procurent (K. : au peuple) les Surveillants de la religion. C'est ainsi que j ai commandé que, partout et toujours , une division , une querelle (K. (B) : toute querelle?) se produisant dans rassemblée du clergé , il m'en soit fait rapport immédiatement. Car je ne crois jamais avoir assez déployé d'activité pour l'administration de la justice. C'est mon devoir de procurer par mes conseils le bien public; or la source en est dans l'activité et dans l'administration de la justice ; car* il n'est rien de plus efficace pour le bien public. Tous mes efforts n'ont qu'un but : acquitter cette dette [de devoir] à l'égard des créatures; je les fais autant que possible heureuses ici -bas; puissent-elles s'acquérir le ciel dans l'autre monde ! C'est dans cette pensée que j'ai fait graver cet édît , puisse-t-il subsister longtemps ! et que mes fils, mes petits-fils et mes arrîère-petits-fils 174 LES QUATORZE ÉDITS. (Dh. et J. : mes Sis et mes arrière>petits-fils ; Kh. : mes fils et mes femmes; K. : mes fils, mes petits-fils) suivent mon exemple (Dh. , J., Kh. , K. : fassent tous leurs efforts) pour le bien public. Mais cela est difficile sons un extrême effort (K. : mais cette sage conduite ne saurait être que par un extrême effort). » SEPTIÈME ÉDIT. Prinsep,p. 255 et suiv.; Wilson, Joarn. Roy. As. Soc, VIII, p. 3o8 et suiv., et XII, p. 198 et suiv.; Lassen, p. 26/i, n. 2, 5; p. a65, n. 1; Burnouf, p. 754 et suiv. GIRMAR. Adr"^. DhauU. — a. Lis. hi te, sâyamam pour samyaiham, bhâvasadhî pour bhâvasudhim. — b. Kachati à corriger en kachamti; osa pour yasa comme souvent. Jmgada. — a. Cette lacune, comme les suivantes, se comble sans hésitation par la comparaison de Dh. ; je n'y insiste pas. — - b. Il faut lire, avec le fac-si- milé B- , sayamani, ou peut-être suyamam, pour sam- yamam. — c. Lis. ca ; la confusion entre ^ et ^ s'explique sans peine. I 3. 180 LES QUATORZE ÉDITS. Khâbi. — a. Lis. vasevu ~ vaseya. — b. ''suJdhi est suivi dun trait vertical, tout semblable en àp- parence à celui qui, dans la suite des inscriptions de Khâlsi, est plusieurs fois employé pour remplir une place laissée libre en' raison du mauvais état de la pierre. Il est plus croyable , bien qu'il soit un peu rapproché du caractère précédent, que ce trait ici nest autre chose que la tige dun J-dont la bou- cle est effacée. Maneva ne saurait être correct; les désinences ""chamdA et ''râcia des adjectifs indiquent plutôt un pluriel; il est donc d'autant plus probable qu'il faut lire mnnisâ (comme à Dh. et J.) que ^ et ^ sont après tout assez semblables. Peut-être est-ce, mieux encore, manisâ ca qu'il faut rétablir, en ad- mettant que le dernier caractère est en réalité le ca que la comparaison des autres textes nous promet ici; la ressemblance entré ^ et J (ou i), que je viens de rappeler, aurait eu pour résultat d'amener l'omis- sion de ^ par le lapicide. En tout cas , il n'existe au- cun doute sur le sens. Lis. ucâvaca\ — c. Que l'omission du double va après savam et ekadesam soit accidentelle, ou bien, ce qui est très probable, qu'elle soit voulue, elle ne saurait impliquer une différence de traduction, le api qui suit ekadesam pouvant à la rigueur en tenir lieu à lui seul. Tasâ ne saurait être exact; on a le choix entre deux corrections absolument équivalentes , et toutes deux d'une grande facilité au point de vue graphique : XA8A4;H"hJ! APKf^ï (2) Hn''i8-Fj:Hv-*é:itîCt;arî"AX-C-Xi>^IU'(^X . Impossible de décider si magavyâ est réellement employé au fé- minin ou représente seulement l'orthographe maga- vyam, au neutre, comme en sanscrit. — c. Bien que le fac-similé B. paraisse bien piorter am, l'accord de MM. Burgess et Cunningham dans la transcrip- tion ayâya rend nécessairement cette lecture très douteuse; si elle se, vérifiait, elle se pourrait à la rigueur expliquer comme = ayâya «il vint», au lieu de (dl alla». Sambodhi au lieu de sambodhim. Ce mot, dont le sens a été très bien défmi par Bur- 186 LES QUATORZE ÉDÏTS. nouf, est des plus curieux, non seulement par ses attaches indéniables avec le buddhisme, mais aussi par la preuve qu'il nous fournit de ce fait» qu'à la date de nos inscriptions, la terminologie buddhique, même en ce qui touche un mot si important et si connu, n était pas encore fixée telle que les livres canoniques nous lont transmise. Car sambodhi n y pourrait avoir d'autre sens que celui d'à intelligence parfaite » , de u condition d un Buddha )). Je revien- drai ailleurs sur ce point. So qui commence la phrase ne doit pas s entendre au sens neutre , dans la fonc- tion adverbiale : cest le masculin; il équivaut à la locution so'hajh, et accentue l'antithèse avec râjâno de la phrase antérieure. — d. Bumouf s'était mé- pris tout à fait sur eta yam qu'il lisait en un seul mot; M. Kern a bien divisé, mais atra de K. nous permet d'être plus exact encore dans l'analyse du dé- tail : eta ici , comme etâ à Kh. , représente atra, ettha; en effet, le mot fait pendant à eta de la phrase précé- dente, comme le comporte bien le parallélisme anti- thétique institué entre ces deux propositions. De l'ex- pression etayani hoti, sa hoti, on peut rapprocher dans le \f éd. ( G. 1. 2 ) la locution équivalente : taia idam bha- vati. — e. Lis. pratividhâne. On pourrait admettre que ca n'est pas ici enclitique comme d'ordinaire ; le fait se reproduit assez souvent, en particulier dans le sans- crit buddhique (cf. Mahâvastu^ t. I), et c'est ainsi que l'ont entendu Burnouf et M. Kern; néanmoins, comme ca manque dans toutes les autres versions, nous n'avons qu'une seule manière de construire cor- HUITIÈME ÉDIT. 187 rectement, cest de faire dépendre un génitif de Y autre ^ janapadasa de janasa, ce qui nous donne ce sens : « Tinspection du peuple de lempire. » D autre part, la présence de ca à G. écarte la possibilité de considérer janopodasa comme adjectif, ^ovocjânapa- dosa. Cf. Delhi, iv, 5, 7. Je m en tiens pour darçana à la traduction de Bumouf , dont j'estime que le sa- vant professeur de Leyde a eu tort de s écarter. Il entend le mot par « faction de voir chez soi», en d'autres termes , d'inviter. C'est introduire une nuance arbitraire , peu conforme à l'usage du style buddhique , où constanmient nous rencontrons dassanam, dassor nâya, pour marquer faction daller voir (le Buddha par exemple). Il est d'ailleurs beaucoup plus naturel de la part du roi de recommander l'attention à veiller sur le peuple, que de se préoccuper de le faire affluer au palais. L'association de darsanam avec les deux termes suivants tend à la même conclusion; ils mar- quent un ordre d'idées où le roi, directement ou indirectement, est actif k l'égard du peuple; il en doit êti'e de même pour le premier terme. On peut, plus qu'il n'a été fait, préciser la portée dedhammaparipachâ, M. Kern comprend : u la recherche de la justice ; » or pariprichâ signifie non pas rechercher, poursuivre, mais bien qaeitionner, s'enquérir. Quant à la traduc- tion de Bumouf, « les interrogatoires sur la loi, » c'est plutôt un calque qu'une interprétation. Ici encore, dhamma se doit prendre au sens précis de religion. Il n'est pas très croyable qu'il soit question d'interroga- toires qui ne pourraient avoir d'autre but que do 188 LES QUATORZE ÉDITS. s'assurer du degré d'instruction religieuse du peuple. Bailleurs, l'emploi de i(f\M^i| et, spécialement, de V^^r^M^*!, dans le Lalita vistara (p. iSy, ult.; p. i58, 1. i), nous conduit directement à entendre ici ((des enquêtes, des consultations auxquelles se livre le roi, pour s'éclairer sur les questions reli- gieuses », sans doute auprès des prêtres, des docteurs les plus renommés. Ainsi il se montre dans son double rôle de maître qui répand la religion [dham" mânusasti), et de fidèle zélé qui ne cesse d'en appro- fondir les doctrines [dhammapûripachâ). L'existence d'un livre comme le Milindapanha de la littérature pâlie montre assez que ce rôle prêté au. roi n'a rien d'arbitraire ni d'inusité. — /. Pour tadopayâ, M. Kern propose de transcrire iadaaparyât; il s'y laisse déter- miner par cette pensée, que je ne puis m'empê- cher de trouver préconçue et arbitraire, qu'il faut qu'il y ait ici quelque équivalent du sanscrit tadâpra- bhriti. Je le crois d'autant moins que l'idée qui serait ainsi exprimée l'est déjà dans la phrase par les mots bhâge ane. Cette conjecture ne me paraît d'ailleurs se recommander ni par l'évidence , puisqu'il faut ad- mettre un éhr. Xey. auparyam, ni par la facilité de la construction. Quant à Tinfluence qua pu exercer sur l'ingénieux commentateur la comparaison de la prétendue leçon de Dh, iadâpeyâle, elle doit tomber, comme je le dirai tout à l'heure, avec la leçon elle- même. Je n'insiste pas sur le double emploi évident que fait, dans cette traduction, bhâyo avec iadopayâ; l'embarras m'en paraît sensible dans les explications HUITIÈME ÉDIT. 189 de M. Kern ; mais j admets pour bhûyo une nuance de signification un peu différente de celle qu'il y cherche. Difficulté pour difficulté, TexpUcation de Bumouf tadopayâ = tadapâyâ me paraîtrait encore préférable. Mais nous sommes en ^tat de préciser davantage. 11 faut reconnaître ici le même mot qui existe en pâli sous la forme tadûpiya. M. Trenckner (Pâli miscellanyf I, p. 7 5} ne me parait avoir apporté aucune raison forte contre Tacception traditionnelle (cf. Childers, sab. verb,) dans laquelle les commen- tateurs prennent le mot; ils Tentendent au sens de approprié, qui est en rapport avec. . • . Cette interpré- tation est, dans le cas présent, parfaitement conve- nable : lei*oi parle du plaisir qui va avec les pratiques religieuses, qui les accompagne, qui en résulte. La forme que prend ici cet adjectif nous donne en même temps la clef de son étymol.ogie. Celle qua proposée Childers [tadrâpvya) est condamnée par les difficultés phonétiques; celle qua produite M. Trenc- kner {â'Vap) ne Test pas moins par le sens trop res- treint, trop spécial qu'elle assignerait à la locution. Le pâli emploie un adjectif opdyifca pour dire conve- nable^ bon; je le retrouve dans le sanscrit buddhique avec la bref, opayika (par exemple, Mahâvastu, I, p. 1 46 , 1. 1 2 ); il suffit de considérer opcya comme une forme parallèle, de même signification, dont la légitimité se passe de preuves. La déformation de taàopaya en tadûpiya na rien de bien extraordinaire; â pouro, comme dans visâka (cf. Kuhn, Beitràge, p. 2 8-^ g ) ; Il pour a a pu se développer d autant plus 190 LES QUATORZE ÉDITS. aisëment dans le voisinage de Vy que la première al- tération avait obscurci Torigine, du mot. On remar- quera que mon interprétation serait indirectement confirmée par la leçon de Kh. et K., si, comme il semble résulter de Torthographe tatopayâ , opaya y a en effet une existence distincte et une vad^ir équi- valente à celle de tadopaya. Bhâya pour bhâyo me parait souligner une fois de plus cette antithèse entre les habitudes anciennes et les pratiques nouvelles qui fait le fond de tout notre texte ; il se peut rendre : en revanche , en échange des plaisirs abandonnés. » A coup sûr, il faut échapper à ce composé hybride, bhuyorati « extrême plaisir » , où se réfugiait Bumouf. Il n'y a, au contraire, rien à ajouter à ses observa- tions, tout à fait définitives, touchant la locution bhâge ane = pâli aparabhâge u dans la période qui a suivi [ma conversion] ». Dhauli. — a. Lis. ""vihâlayâtam nâmu nikhamisu [eta maga]viya°. Il n'y a aucune difficulté, et il serait superflu de s'arrêter maintenant à certaines incerti- tudes de mes prédécesseurs auxquelles le bénéfice d'un nouveau fac-similé coupe court. Pavant se doit nécessairement lire huvam. Les deux syllabes sui- vantes sont autrement embarrassantes. M. Kern res- titue /âfia/n, legénitifpluriel(D.IV, 17, al.). On pour- rait songer à d'autres analyses. Nous avons cru re- connaître, déjà dans ces textes, la particule nam, si familière au mâgadhî des Jainas { K. i** éd.). On pour- rait fort bien lire te ou ta nam, que l'on considérerait HUITIÈME ÉDIT; 191 comme un équivalent de la formule si fréquente au commencement des phrases des écrits jainas tae nom pour lato nana, et dont jai d autre part retrouvé dans le sanscrit buddhique des traces encore sensi- bles. Il faudrait dès lors reporter la ponctuation après hnvam. Je laisse à de plus habiles le soin de décider entre lune etlautre conjecture, et m'en tiens provisoirement à celle que recommande Tautorité de M. Kern. — b. Lis. Piyadasi, dasava!'. — c. Las. tenu ta". Te sa =^ tad tad, la différenciation secondaire introduite entre les deux équivalents dun terme unique a permis de les accoler ainsi dans ces deux fonctions différentes, de sujet pour l'un et d'attri- but pour l'autre. Littéralement : «ceci est ceci,» en d'autres termes : «voici ce que c'est» que ces courses de religion. Lisez hilamnapati''. — d. J'ai déjà marqué plus haut que le nouveau fac-similé sup- primait la lecture tadâpeyâh adoptée par M. Kern, et sujette, en elle-même, à tant de difficultés. Il donne tâddpayâquii faut lire tadopayâ (X"? pour Jf p ) , c'est-à-dire » en somme, exactement la leçon de G. Il n'y a donc dans la lacune qui suit rien d'autre à compléter que Ve initial de esâ, comme l'avait bien senti Wilson. Le fac-similé d'où Prinsep avait tiré la lecture "payâlâ est beaucoup trop indistinct dans ce passage, où le roc a souffert, pour qu'on en puisse tirer l'ombre d'une objection contre une restitu- tion si plausible. Je ne crois pas non plus que l'in- cohérence des genres entre %pa/nana(c est-à-eut fautif; f examerTde la pierre pourrait seul décider la- quelle de ces deux restitutions, sa ou ta, est la plus vraisemblable ; pour le sens c'est tout un« Ya iyan ^^^ y ad idarhy comme souvent. Lis. çramanâbramanâdar^ cane, avec l'allongement anormal de Va du thème en i3. 196 LES QUATORZE ÉDITS. composition. — e. Lis. vadhana, ^ pour ^, c est-à- dire vriddhânâm (cf. Dh. et J.). On pourrait, pour obtenir un minimiun de correction , lire yijanasa", pi se joindrait au ca qui précède, et janasajanasa s in- terpréterait aisément dans un sens distributif. Néan- moins, api ne parait pas dans les autres versions, rien ne lappellfe particulièrement au milieu de cette énumération , et les inadvertances ou les inexactitudes sont assez nombreuses dans ce texte pour nous permet- tre d'oser un peu; on peut donc admettre, je pense, que le graveur s est encore une fois mépris dans les assonances de ces deux mots assez semblables , et que son modèle portait réellement, comme nos autres copies, janapadasa janasa, li est clair que, dans yari- pratha , la dernière lettre doit être lue if et non 1^ , cha et non tha (?) ; c est le même mot yaripuchâ que dans les versions jparallèles^ mais sous une orthographe qui rappelle, par un détour curieux et bien digne de remarque, IV étymologique du mot paripricchâ, — /. Sur tatopayam, cf in Kh. n. d. Il ny a pas à insister sur les corrections qui ne concernent que la notation vocalîque : eta pour ete, bhaye pour bhaye, bhage pour bhago, Rani et aài ne sont pas des fautes, mais des orthographes équivalentes, pour rane et ane, ■m La traduction suivante s éloigne moins que pour aucun autre des édits passés en revue jusqu'ici de celle de mes devanciers : «Dans le passé, les rois sortaient pour (Dh. K. : NEUVIÈME ÉDIT. 197 pour ce qu'on appelle) des courses d agrément. La chasse et autres [amusements} de ce genre faisaient ici-bas leurs plaisirs. Moi [qui parle] , le roi Piyadasi , cher aux Devas, dans la treizième année de mon sa- cre, je suis parvenu à la [vraie] intelligence. Aussi voici [quelles sont ici-bas mes courses qui sont] des courses de religion ; c'est à savoir ; la visite et lau- mône aux brahmanes et aux çramanas, la visite aux vieillards [manque à Dh. et J.), la distribution d ar- gent, la visite au peuple de Tempire, son instruction religieuse, les consultations sur les choses de la reli- gion. C'est ainsi que, en échange [des plaisirs pas- sés], le roi Piyadasi, cher aux Devas, jouit depuis lors du plaisir que procurent ces actions [vertueuses]. » NEUVIEME EDIT. Prinsep,p. aSy et suiv.; Wilson, p. 2q3 et suiv. ; Lassen, p. 268, n. 1; Bumouf, p. 665, 722, ySS; Kern, p. 82 et suiv. 6IRNÂR. (1) >u*tdcaî>èH-uH<{aLAtf d Hli^d aLAJL8 LES QUATOBiE ÉDITS. À.8lrU-3B'A-3XD'BB'A-3 AA ? A+^XdH-hJ>/:î' Al'A-:-X-|îj :-8'x+A4,Ai\L0-ci,/^iiJ' (1) Devànampriyo ^ priyadasi râjà eva* àha {.] asti jano ucâvacam mamgalaâi karote^ âbâdhesu va (a) âvâhavivâhesu' va putralâbhesu^ va pravâsaihmhi vâ^ [.] etamhl ca anamhi ca jano ucâvacam mamgalam karote [.] (3) eta tu mahâ- dâyû* bahuka& ca bâhuvidham ca chudaiii * ca niratham ca » fac-similé C. ^mjHyo". « Fac-similé C. ''roge k\ * Fac-similé €. •avâhavîvâ^ * Fac-similé C. "pula". * Fac-similé C. °hidâ^ * Fac-similé €, ^cbadaA". NEUVIÈME ÉDIT. 199 mamgalem' karote' [.] ta katavyam eva tu mamgalam' [.] apaphaiam tu Uio (A) etarisam maiîigalam ayaâi tu mahaphale' mamgale ya dhammamaiiigale [.] tata^ dâsabhatakamhî sa- myapratipad' gujûnam apaciti * sâdhu (5) pânesu sayamo * sâdhu bamhanasamanânam sâdhu dânam [.] eta^ ca^ ane ca etarisam dhammamamgalam nâma [.] ta vatayyam' pità va (6) putrena* va bhâtâ va svâmikena^ va îdam sâdhu idafii ka- tavya mamgalaâi àva tasa athasa nîstânâya' [.] asti ca pi* vutam (7) sâdhu dana iti na tu etarisam asti dânajSi va " anagaho*^ va yârisaiîi dha&madânam va dhamanugaho va [.'] ta tu kho mitrena^ va suhadayena (8) natïkena va sabâyana va ovâditavyam " tamhi tamhi pakarane ^* idam kacam idaâi sâdba iti' [.] imini saka (9) svagam ârâdhetu iti kica** iminâ kata- vyataram yathâ^ svagâradlii [.] ' Fac similé G. "geiam ka^ 3 Fac-similé C. °mahàplia\ ^ Fac-similé C. *'tateta dâ°; le fac-similé B. panut en effet révéler ici des surchargea qui expliquent cette lecture sans, je pense, la jus- tifier. * Fac-similé C. "myapriti '^gurunam aj acitâ sa". ^ Fac-similé C. ''yame sa**. 6 Fac-sinïilé C. °eU €a°. ' Fac-similé C. °tavya pi". ^ Fac-similé C. "putena". * Fac-similé C. "svami". '^ Fac-similé C. °na va". ^^ Fac-similé C "anagapo va". '- Fac-similé C. "mitena". '^ Fac-similé C. "vâdâta". •* Fac-similé C. ';praka". '' Fac-similé C. "kâca". 200 LES QUATORZE EDITS. DHAULK (6) Devànaihpiye piyadasi làjà hevaih âhâ [.] athi ja- no ucâvacam mamgalam ka- loti abâdhesu vî J jupâdâye pavâsa- si" [.] (7) etâye amnâye ca hedisâye jine bahukam mam- galam ka ithîbidham ca • puti . . . ca nilathiyam ca mam- galam kaloti* [.] (8) se ka- tiviye le . no mamgale*^ [.] apapale ca kho esa hedi- sam mamga ma- hâphale' e dhammamam- gale [.] tatesa dâsabhata- kasi' saâmiâpatipat * (9) gu- lunaâi apaci ^ samanabâbhanâ- nam dâne [.] esa amne ca dhamamgala nâ- ma*^ [,] ta vataviye pitina pi putena pi bbâtinâ pi (10) suvâmike laih ava ta sa albasa nipha- tiya ^ [ . ] athi pa vutam vate dâne sathi ti hedisam^ JAUGADA. anu- gahe va (11) adiva dhailima- (i4) devânainpi^e piyadasi lâj pajupadâye pavâsa- si [.] etâye amnâye ca (i5) hedisâyejanebahukaih — ■ — m. galam kaleti [,] se kar taviye ceva kho mamgale [.] ( 1 6) apaphale ca kho esa hada •bhata< kasi sammyâpalipati gu- lûnam apaciti pânesu sa- yame (17) samanabambhanâ- -tinâ pi putena pi bbâtinâ pi suvàmikena pi iya sâdhu iyam kataviye (18) -se dâne anu- gahe va àdive dhamma- / NEUVIEME EDIT. 201 dàne dhammanuga tikena sapâyena ti' viyovadîtâ tasi pa kalanasi i — 7('^.) — ka àiâdhavitave-- tasa âlâbhi [ . ] imena dâne dhailuuanugahe ca [•] se eu kho mitena (19) yam sâdhu [.] imena sakiye svage âlâdhayitave kim hi imena kataviyatal (20) ^ KHÂLSI. (a4) Devânampiye piya- dasi làjâ âhâ [.] jano avacam* maihgalam ka . . âbâdhesi avâhavivâhesi paju- padâye pavâsasi [.] etâye amnaye câ edisâye jâne* bahu mamgalam kalati [.] heta \u âbakejanibhu ' bahu câ bahuvidham câ khudâ vi nilathiyam va maûigala ka- loli [.] (25) se kalavi^ ceva khâ mamgale [ . ] âpaphale eu kho . sa iyaiîi eu kho maliâ- phalem' . ye dhammamamga- le . . . . dâsabha- * Fac-similé W. "jano u". * Fac-similé W. "na bu ma^ 3 Fac-similé W. «ata tu°. 4 Fac-similé W.°vidhucu\ •'' Fac-similé W. °cu ma°. ^ Fac-similé W. "mamga*'. KAPUR DI GIBI. (18) Devanaiîipriyo priya- damçi* raya eva ahati [ . ] jani ^ ucavaea magalam karoii abadhasa vaavivaha paja- patune pavasa* [.] ataya anaye va hadeçi . . . dana tu' mamgaiaûi karoti* [.] atu tu' thriyaka' bahu eu bahuvidham cu^ putika eu nirathiyam ca^ magaia ka- rôti [.] so katavo a' magaia* [.] apaphalam tu klio ete hi matakho maha- phalam ye ma mamga- la ( Il 9) ti*^ [ . ] asa ima dasabha-» ^â LES QUATORZE EDITS. iakasî samapaiîpati gulu- naiîi apâciti pâ . . sa- yamine-^ sâmanabambiianâ- nam dane {.] ese ane câ he- disa tam dhammamamgale nâmâ [.] lie' vataviye pidnâ pi puteaa pi bliâtînâ pi suvâmikena pi mâtasamtha- tenâ ava pativesiyenâ pî (tiG) iyam ^âdhu iyam kalaviye mamgale âva tasâm athasâ nidhaliyâ' [.] iyam* Icusi yac a n l a—, mamgale samsayike {.] se sayâ va tam atliam nivaleyâ siyâ pane no liidalok^e ca vase^ [.] iyam janâ dhammamamgale akâ- liko* [.] hamce pi tam atham no nîteti hida atham palata aaaoîitam punà pavasatî pam- ce sukà tam atham nivateti Iftida tatâ ubbiyetam (37) adhe takasu samapatipati ba gara- nam^ apamiU pasadha 5u- yama^ çramanabramana- na dana' [.] eta^ ana ca dhanna sa * . ..... SâYO pitana sava putena sa bbatu .... .Jcena pi^ matasamtha- tena ava prativatiyena ima saha etha. .sa katatha itiamgalam yutasa^ ava jaca- vatiya nivatanika ***[.] {20) ima Icu saye hetarake' magaiam ' sacayoki ^ [ . ] tam siya vo tam- tha nivakayati saya pane ni ^ ihaiobha'' ca avadharma anata ^ ya dharma anatam atham na nivaXi itit . . haa para- tamnata panam prasava . hara prakhatamtha ** nivatati tato abhaasa *^ edba ^' ^ Fac-similé * Fac-similé ^ Fac-simiié * Fac-similé * Fac-similé * Fac-similé ' Fac-similé * Fac-similé ^ Fac-similé *•* Fac-similé " Fac-similé •^ Fac-similé W. °rana a°. W. °saya°. C. °nana sa e". W. ikana". W. ''yutusa". C. "nipa i^ W. °mamga°. W. >ke tam^ W. "pana ne i°. W. °ra pakha". W. ''abhea^ W. "edham bbo*. NEUVIÈME ÉDIT. 203 lioti' [.] liida se a^he hela- ta câ ânamta pana pasâvati tena dhammapaga" [•] bhoti' [.] ito ca si^ adii pa> bhatra dhatra pana pasakaP tina'tramamgale" [.] Girnar. — a. Lis. evam â\ — - b. Asti, explétif, au Gommencement de la phrase, comme si souvent dans le style femilier, par exemple au début des contes, dans le Pancaiantra et ailleurs. Karote nest qu'une autre orthogra{^e pour karoti. Mafhgalam embrasse deux nuances de signification dont on a tour à tour exagéré Timportance particulière , et qu il n'est pas aisé de mettre suffisamment en relief dans une traduction concise: fidée de fête, de réjouis- sance (cf. Tusage pâli), et Tidée de pratiques reli- gieuses qui doivent porter bonheurà qui les accomplit. Le pâli nous permet de spécifier le sens de âvâha et de vivâlm: le premier s'applique au mariage dun fds qui va prendre [â-) sa fiancée, le second au ma- riage d une fdle que le fiancé emmène (ri-) hors de Ja maison patemeUe. Cf. dvâhanam et vivâhanam ap. Childers* Lis. pravâsamhi. — c. Le seul terme obscur est mahâdâyo. Burnouf voulait lire mahidiyo et 1 expli- quer comme équivalant à mahidihika = sert, mahari" dhika ; mais , outre que les deux a paraissent très nets , la cérébrale constituerait une irrégularité que com- pliquerait encore labsence d'aspiration. M. Kern a renoncé â corriger ou à expliquer le mot; il suppose qu'il doit signifier quelque chose comme «grande * Fac-similé W. "ca se a°. ' Fac-similé W. 'ka? mna". 204 LES QUATORZE ÉDITS. sottise». Il est ici influencé par son interprétation, erronée, suivant moi, de tliriyaka, à K. Il règne justement en ce détail une grande divergence entre nos versions parallèles, et le rapprochement ne jette sur la locution de G. aucune lumière. Je ne vois rien à tirer de mahâdâyo; je suis donc amené à supposer une erreur, sinon de lecture (à en juger par le fac- similé B. , les lettres sont ici visibles avec une parti- culière netteté), au moins de gravure, et je lis mahâ- kâyo f la ressemblance entre pT et -f est assez grande pour expliquer une méprise du lapicide. Mahâ- kâyo, mahâjanakâyo sont des expressions familières à la langue buddhique pour désigner le grand nombre, la masse du peuple; il est naturel que le roi insiste sur la généralité de ces pratiques , et qu'il y trouve une raison de les souffrir, tout en en pro- clamant la vanité. Bumouf s est étendu sur le sens de chuda^kshadra, qui est ici à peu près synonyme de nirartha, et condamne ces cérémonies comme dépour- vues d'importance , de valeur. Mafhgalem pour °lam ou "le; on a rencontré déjà pareille conlîision. — d. Rien dans la phrase n'appelle la particule adversa- tive ta. Elle commence au contraire par tad, qui marque la conséquence, la déduction; j'en conclus que ta doit être considéré, dans le cas présent, comme = tant; tad mafhgalafh : ces cérémonies. Dans les mots suivants , les deux ta s'expliquent naturelle- ment: qaoiqae il en tolère l'accomplissement, le roi déclare que ces pratiques sont de peu de fruit; les pratiques de la religion, aa contraire, en produisent NEUVIÈME ÉDIT. 205 de très grands. — e. C'est certainement iaieia qu'il faut lire, c est-à-dire iatra eiad. Il va sans dire qu'on corrigera gurûnam, M. Kern, dans toute la phrase, prend sâdhu comme épithète des substantifs, et non comme attribut; c'est certainement un tort, ainsi que le montrent et la répétition persistante du même mot , sâdhu, et surtout la façon dont est employée cette formule, soit ici, un peu plus bas, soit, plus nette- ment peut-être , aiu^ nf et xf édits. La comparaison du IV* édit, 1. 6-7 à G., rend la preuve plus significative encore. L'emploi de sayamo dans cette locution ne peut laisser aucune hésitation sur sa valeur = sert. samyama. Cf. vu* éd. n. b in G. — /. Etâ=^€tam. — g. On retrouvera , au xi' édit , les formes d'instrumental fitA, bhrâtâ, remarquables par leur fidélité à la tra- dition sanscrite; au lieu de l'instrumental tiré d'un thème modifié, ce qui est le procédé habituel et normal du prâcrit, ces formes ne peuvent rien repré- senter que la transcription populaire des formes clas- siques piirâ , bhrâtrâ. Le démonstratif n'a guère ici que la valeur de notre article : « le but [que l'on a en vue] ». Malgré l'absence d'iti, je crois que nous de- vons mettre les mots idam sâdhu idam , etc. , dans la bouche du père, etc. Le mouvement général de la phrase ne s'explique bien que de cette façon. L'ana- logie est frappante, d'autre part, entre ce passage et celui qui, un peu plus bas, commence par ta tu kho mitrena va ,011, cette fois, nous voyons iti ex- primé après idam kacam idam sâdhu. Si les trois par- ticipes du futur passif étaient simplement coordon- 200 LES QUATORZE ÉDITS. nés, on ne trouverait pas, maintenue avec tant de rigueur, non seulement ici , mais dans le passage pa- rallèle du XI* édit , la distinction entre les pronoms : ela opposé dans un cas à idam des deux autres qui se trouvent ainsi étroitement rapprochés à l'exclusion du premier. La comparaison du xf édit me semble Surtout probante et décisive, -—/i. Bien que MM. Bur- gess et Cunningham , sous Tinfluencc des errements antérieurs, lisent pâ vutam, les deux fac-similés ne me paraissent laisser aucun doute sur la lecture pi; elle doit remplacer définitivement les conjectures par lesquelles on avait essayé de suppléer à l'inexacti- tude de l'ancien déchiffrement. Je ne saurais davan- tage approuver la traduction donnée par M- Kern des mots dhamrnadâna, dhammânagàho; ils ne signi- fient pas « la charité , la bienveillance par vraie piété » , qui est exercée par piété , mais « l'aumône, la charité de la religion » , c'est-à-dire , comme la situation elle- même suffirait à le démontrer, la charité que l'on exerce en donnant de bons conseils, des avis con- formes à la religion. Dn peut au reste comparer Dhammap., v. 354. Pour tout le passage, voy. le xf édit avec les nn, in G. : — i. Lis. nâtikena, sahâ- yena, sâdha, — j. Cette phrase est, de tout fédit, celle qui avait le plus besoin de lumières nouvelles et qui en a aussi le plus reçu des dernières publica- tions. Je n'insisterai pas sur l'essai de correction de M. Kern; il est condamné par une inspection exacte du fac-similé B. , et plus positivement encore par la comparaison du texte de Jaugada. Nous y li- ^ NEUVIÈME ÉDIT. 207 sons imena sakiye; il faut donc ici corriger iminâ et entendre sakkajh= çakyaJh, ce qui implique la lecture ârâdheium. Kica, et non kâx:a, est Torthographe véri- table du mot qui suit iti, et, si Ion songe à Tusage si fréquent, en particulier dans la langue buddhique, de la locution ili kfUvâ, dans le sens : « pensant ainsi, faisant cette réflexion» (cf. aussi lemploi du parti- cipe kata dans fédit circulaire de Delhi), on ne dou- tera pas que tel ne soit ici le sens de iti kica==iti kfitya, par une extension de lemploi du suffixe ja de fabsolutif qui est courante en prâcrit. Enfin c est katavyataram qu'il faut lire, c est-à-dire un compa- ratif régulier de fadjectif verbal kalavya; ]e ne vois pas que nous ayons aucun motif d y chercher la for- mation adverbiale en tarâm usitée en sanscrit après le verbe fini. Sous le bénéfice de ces corrections et de ces explications , la phrase se traduit sans incertitude : a II faut que , réfléchissant que cette [conduite] donne le moyen de mériter le ciel , il la pratique avec per- sévérance comme méritant le ciel. » Svagâradhi pour ""râdht La forme ordinaire est ârâdho, même dans nos textes, mais rien n'empêche d'admettre une for- mation parallèle ârâdhi; nous la retrouverons dans la suite; Dh. semble aussi avoir un substantif fémi- nin. Cf la note m loc. DhauU. — a. Corr. âbâdhesu [âvâha]vi[vâh€su pa]- ju'', La forme upâdâya se laisse expliquer à la rigueur, parallèlement à upâdâna, comme dâya à côté de dâna; je suis néanmoins porté à admettre, étant donnés 208 LES QUATORZE ÉDITS. les cas fréquents de confusion certaine entre X et JL, quil convient, dans les deux textes, de corriger ^apâdâne; la lecture de K. repose certainement sur la forme pajupadane, et, à Kh., pajapadâye doit, d'après ma copie , être corrigé en pajapadâne. Quant au sens, il équivaut strictement à celui de putra[p\us exact serait pq/d)/d6/ia, à G: — 6. On remarquera l'em- ploi du féminin dans la locution etâye, etc., ici comme à J., à K. et à Kh. Rien ne sam*ait mieux caractériser l'oblitération qu'a subie la distinction des genres dans le sentiment populaire. Jine pour jane. Compl. **fca[/o Patika, pour pâtika, «pourri, corrompu», est moins douteux encore. D'où résulte en somme cette traduction : ((mais ces pratiques sont comme la femme (nom- breuses et variées, ajoute K.), elles ne sont au fond que corruption et vanité. » On verra que Kh. emploie aussi une comparaison; mais elle est empruntée à un ordre d'idées tout différent. Le respect professé par le buddhisme pour la continence ne suffit pas à expliquer la brusquerie inusitée d'un pareil langage, siurtout dans un texte comme celui-ci , qui , en somme , ne s'adresse pas à des moines, mais à la masse du peuple. Elle paraîtra bien plus naturelle si, avec moi, l'on y reconnaît une allusion aux récits, évi- demment très répandus et parfaitement populaires, de la vie du Buddha. On se souvient de cette scène qui précède sa fuite hors de Kapilavastu; toutes les femmes du harem se sont endormies dans des poses disgracieuses ou indécentes; au jeune prince, toute cette multitude, si brillante et si parée [baha, baha- vidham)^ n'apparaît plus que comme un cimetière [pûtika) ; ce spectacle le confirme dans le sentiment de la vanité (niratham) des plaisirs sensuels. L'expli- cation qui se dégage pour pâtika me semble surtout frappante ; on remarquera que cette épithètè figure seulement dans les versions qui portent la compa- raison avec les femmies. — c. Il est certain, par le âlO LES QUATORZE ÉDITS. rapprochement de J. , que h. se doit lire ceva; la res- semblance entre *D et 3 est étroite. La syllabe sui- vante , 1 , se laisse bien entendre , « il faut que noas fassions. ...)). Néanmoins, la correspondance est en général si exacte entre Dh. et J. quil faut sans doute la rétablir jusque dans le détail, par la correction très facile de 1 to "T", ou mieux peut-être, et à coup sûr encore plus aisément, en f , pour khx). Cf. ci'^dessous n. L -^ d. La lacune de quatre ou cinq lettres se peut combler sans hésitation sérieuse : mafhg(J[lam ayam tu] nuf. -^ ajhbakojanibham, c'est-à-dire âmraka-\-ârj + nibha. Ûrj, aussi bien que ojas, prend en pâli la forme ojâ, oja; il en est de même dans le prâcrit buddhique du nord. Nous obtenons donc ce sens : « semblable au suc du fruit du manguier. » La com- paraison s'explique par l'extrême abondance de ce fruit, qui est commun [khada] et sans valeur (ni7a- thiya). Khada = khadafh. Vi ne peut être exact; il faut lire ou câ ou va; il règne entre ces particules âl4 LES QUATORZE ÉDITS. une telle conAision qu*il n'est pas toujours facile de décider laquelle doit être préférée ; en tout cas , il est peu vraisemblable ({ue , dans une même énumé- ration, on ait ainsi passé de Tune à lautre; et le té- moignage concordant des versions parallèles parle ici en faveur de la restitution uniforme de cà^^ca. — d. Katavi^^katave. Lis. fefto»— e* Œ in G., n. c. — »/. Sâjranime^ouT sâyame ^^^samyama. Œ Mjosâyâ- nom, éd. ni. -^ g. Lis. hetam vato^; ta, à côté de va, a été omis. On lira aussi mitasanithùtenâi pativesiyend. — h. Tasâm pour tasâ; la longue est en quelque sotte exprimée deux fois , directement et par l'addi- tion de la nasale. Nidhatryû repose certainement sur une fausse interprétation du caractère U * lu & ; c'est niphatiyd qu'il faut lire, comme à Dh. — !. A partir d^ici, Kh. et K. s'éloignent des autres versions et ont un texte qui leur est particulier. Aucune tentative n'a été faite encore pour interpréter ce passage diffi- cile. En ce qui touche Kh., l'obscurité est, pour la première phrase, fort aggravée par Textrèmé incer- titude de la lecture* Mon fac-similé saccorde mal avec les données du général Gunningham; mais il ne me met point en état dé les remplacer, non pas même de décider quelle est l'étendue exacte des la- cunes. Il me semble déchifiTrer à peu près : imam kn- sûmàiâ--^ — ca(?)/a-— wamjafe*, La comparaison de K. permet, à mon avis, de restituer avec quelque con- fiance : imam ka siva — u**— mamgaie sûnïsayike, ce qui se traduit sans peine : « ces pratiques sont dou- teuses,» c'est-à-dire, comme l'explique la suite, NËVVIÈMË ÉDIT. S15 qu'elles ne produisent pas sûrement la fin qu on s en propose. Siva, ainsi que l'indique sqye de K. , s en- tendrait comme '^siyâ (<£ la désinence eva pour eya). Il nest plus besoin d'insister sur ku^khu, khalu. Mais pouvons-nous aller plus loin? Calarm^ale ^ rendrait bien : « les pratiques sajns force , sans soli- dité; » l'épithète s'accorde à merveille avec l'idée que marque expresi^^ent l'attribut samsayike ; elle Tan- nonce €t le prépare. J'hésiterais davantage, malgré la comparaison de K. , à compléter tâ\Ti$é\ ; il n'existe entre ""va (pour ma) et ta aucun l^nc qui marque la séparation «ntre deux mots , et surtout le vide qui suit ta semble impliquer la perte de plus de deux lettres. Encore une fois, il faut, pour le détail, at- tendre ici une nouvelle inspection du rocher, et nous contenter du sens général qui me paraît dès maintenant assuré. — j. Sayâ^sayd, pour siyâ-siyâ, comme au xiv' édit astif- a$ti, marque simplement l'alternative, exactement soit-soit. Nivateyâ répond au pâli nibbaieya, nibbatteti signifiant «produire»; nous trouvons même des locutions comme nuuna lâbkam nibbatleyam : m que je procure mon avantage ))(Z)/ia/7tmap., p. 1^3). Nous avons vu plu- sieurs fois d^à sa aiha employé , sans plus de pré- cision, pour marquer l'intérêt particulier qu'on a en vue à un moment donné. Nous traduirons donc : «Ces pratiques ou peuvent produire l'effet dé/siré, ou ne le produisent pas.» Dans les derniers mots, K. s'écarte malheureusement encore de notre ver- sion, et, par surcroît, n'est certainement pas tout 216 LES QUATORZE ÉDITS. à fait correct. Néanmoins, notre texte, isolé, se laisse entendre; le mot vase prête seul à Tincerti- tude. Nous ne pouvons y chercher qu un substantif, puisqxi*il nous en faut un auquel se puisse rapporter ïadjectif hidabhke. Nous le trouvons en effet avec ce rôle dans Tédit de Bhabra , où nous lisons aliya- vasâni; on ly a rendu par «puissance, puissance surnaturelle », et ce sens est parfaitement fondé dans lusage pâli. En le retenant ici, nous obtenons cette traduction : «Et leur puissance (la puissance de ces pratiques) est de ce monde;» ce sens s accorde à merveille avec la suite qui relève , comme lavantage essentiel de la pratique de la loi , les trésors de mé- rite qu'elle procure pour lautre monde. On verra que K. nous amène en somme à une interprétation équivalente. — fe. On peut prendre à la rigueur Jand comme un vocatif: ô hommes! Le roi s'adresserait ainsi aux lecteurs. Mais le cas serait tellement isolé que je préfère de beaucoup la correction pana =* pana que ma photographie me parait mettre hors de conteste. Le sens de Ïadjectif akâlika est malaisé à déterminer. On en trouve pourtaut un emploi très semblable dans un texte publié par d'Alwis* où lepithète est appliquée au dhamma: dhammo samàit- thiko ahâliko ehipassiko D'Alwis et, d'après lui, Ghilders, le traduisent: «qui produit des résultats immédiats, sans perte de temps. » Cette interprétation ne me parait guère satisfaisante , étant donné le con- * Introd. to Kacchâyatia, p. 77 et 87. NEUVIÈME ÉDlT. 217 texte; elle le serait encore moins ici. En attendant quelque passage décisif qui mette le sens du mot en pleine lumière, son emploi dans notre phrase me décide à préférer cette autre traduction: «qui nest point lié au temps, qui nest point passager et transitoire.» En e£Fet, ce qui distingue la pratique de la religion des. pratiques du rituel, suivant Piya- dasi, cest que la première produit infailliblement des fruits qui s'étendent à lautre monde, tandis que les autres peuvent tout au plus avoir des effets limi- tés au temps présent et à la circonstance particulière qui en a été l'occasion. — /. Le terme le plus diflB- cile de cette phrase est hamce. Je considère la forme comme certaine, bien que le fac-similé lise plus bas pamce; t- et U se ressemblent extrêmement; dans la confusion qui en résulte , il est nécessairement plus fréquent et plus facile de prendre le premier pour le second, que de commettre Terreur inverse; dans le deuxième cas, du reste, K. lit positivement ha la première syllabe du mot. La traduction qui slm- pose est «51-51». On serait dès lors tenté de consi- dérer hamce comme une forme inexacte ou, si l'on veut, irrégulière, ^ouv hace=sace, 5ac^rf, bien connu dans le pâli et le sanscrit buddhique. Le changement de 5 en i^, au moins à l'intérieur des mots, est assez fréquent en prâcrit ^ pour autoriser le rapprochement. Mais la grande difficulté réside dans Vanusvâra que la répétition dans les deux cas interdît de rejeter. Je ^ Cf. Lassen, Instit- Ung, Prâhit,p, ig^t 319, 45^, etc. 218 LES QUATORZE ÉDITS. m arrête à une explication différente, et je vois dans hamce une autre orthographe du fàii yani ce; employée ordinairement pour signifier tfoe, apr^ès un compa- ratif^ cette locution est aussi usitée dans le sens de si; on en peut juger par lexemple que Childers (p. 6o3*) emprunte à d*Âlwis. Hamce pour amce , ia forme dialectale que nous devons atttendre ici , ne peut nous arrêter un instant, à côté de heta, hedisa, hida^ ete. Niteti pour nivateti, la syllabe va a été omise par le graveur. Hida aùam ne s explique que comme appositic»! de lam atham, «ce résultat, qui est un résultat terrestre; » il était bon de préciser un peu la portée d une expression d autant plus vague que nous nous lignons davantage du début de Téditqui en déterminait la valeur; il était nécessaire de souligner lantithèse, entre le résultat terrestre et les fi^uits ultérieurs, sur laquelle roule toute cette fin du texte. Pana pour pumnâ^=='fmmnam, Pavasati poxirpasavati, par une interversion accidentelle, cf. la leçon de K. et la suite. Mon fac-similé ne laisse aucun doute sur la restitution lunhce pnna tam\ K. porte prakhatani, très distinctement à ce qu il semble; ce serait donc prakhatani , prakhydtam qu'il faudrait entendre, et Ion obtiendrait ce sens très justifiable : «si elle produit ici-bas un résultat apparent^ maté- ïid^ . • • ». Néanmoins, .en présence du fait que je viens de signaler pour Kh. , j'ai peine à douter quWe révision attentive de la pierre naboutisse à la même rectification pana tam. Tatâ pour tato, Vbhi- yeiafhe&i aussi légèrement incorrect, pour ubhiÊyetam, NEUVIÈME ÉDIT. tl9 ubkaytim, obhayaùv: cf. le pâli ettha^^atra. Adhe serait en sanscrit jidihak: «il est puissant, fécond de deux côtés. )> On remarquera le radical ridh qui fait une exacte contre-partie à Temploi du mot vasa dans une phrase précédente. Nous en avons rapproché 1 expression aliyaoasâni de Bhabra; ces vasas sont précisément les pouvoirs surnaturels qui, plus ordi- nairement, sont désignés par le mot riddhi, idJUii en pâli. — m. Pour helatây il faut certainement lire palatâ'^parûtra. Lis. anamkim pnmnam pasavati; le vocdisme est, comme si souvent, très négligé. Mon fac-stmilé rétablit un parallélisme complet avec K« en fournissant la lecture ""hida câ Mf\ il donne sur- tout une correction importante du dernier mot, qui est dhammamamgalmL Appuyé sur cette analogie, on n hésitera pas à compléter de même à K. C'était en effet k conjecture à laquelle m avait amené d*abord la comparaison de la fin du xi*' édit. Dès lors pasavati s'applique , non plus directement à la pratique de la religion , mais à Thomme qui s y conforme. Il y au< rait changement de sujet, une irrégularité après tout assez vénielle. Peut-être même reste-t-ii un moyen d y échapper. En effet, Kh. lit pasavati, qui se peut à la rigueur expliquer pour pasovtxiti, comme une formation nouvelle du passif, prasavyak au lieu de prasûytLtey de même que nous trouvons, au moins & K. , katava^ haiwoa^^ harinvya, Anandampanam serait un nominatif et représenterait le sujet : « un mérite infini est produit. » Les inconséquences de l'ortho- graphe sont ici assez nombreuses pour défendre de 220 LES QUATORZE ÉDITS. repousser a priori cette forme pasâvati au lieu de pa- saviyaii que Ton attendrait plutôt. Kapar di Giri. — a. Priyadamçi pour priyadarçi. Sur ies faits analogues en pâli, il suffit de renvoyer à Kuhn, Beitràge zwr Pâli Gr,, p. 33-34. — b. Jani '=janef jano. Lis. abadhasavahavivalia (poiu* ^vahe comme pâvoja pour pavase), avec un sandhi par éli- sion dont nous retrouvons plus bas des exemples plus caractéristiques, pour ''dhasa [^dhasi) — avaTuf. Il est évident que le signe qui parait affecter la forme ta y ou, si l'on veut, ta, est réellement da; la confu- sion est, on le sait, fort aisée entre les deux carac< tères: cest pajapadane, pour pajupadane, que nous avons ici. — c. Lisez etaya, ^ pour ^. Va aurait le sens de ca, ce qui est possible; mais il est également très aisé de le corriger en ca, *^ en Y- Dans hadeçi, on croirait que toutes les voyelles ont été interver- ties, pour hediça\ye]; mais il est possible aussi que de ne soit quune autre orthographe pour di, et que la forme soit dérivée d'un thème en i, hediçiye, en sorte que la première syllabe seule réclamerait ime correction proprement dite. Dans la lacune, il semble quil ne se soit perdu que la dernière syllabe de ce mot. Les syllabes qui la suivent, dana ta, ne peuvent être correctes, et le concert de toutes les versions nous autorise à rétablir jana 6a , le ^ se complète ai- sément en y d'autant mieux que la pierre a souffert ici; le fac-similé W. a d'ailleurs ba pour le signe qui, dans le fac-similé C, se rapproche plutôt de ta NEUVIÈME ÉDIT. 321 (ou toy il n importe). La seule difficulté réside dans la nécessité où nous sommes de compléter ba[ktt] ; il y a bien entre ha et ma un peu plus que Técartement ordinaire, point assez pour admettre que ïh y ait jamais été gravé. Quoi qu'il en soit, les exemples de syllabes omises sont assez fréquents (nous allons en retrouver d autres plus bas) pour nous permettre de passer par-dessus ce scrupule. — d. Lis. eta, etam. Sur thr^akam u semblable aux femmes [du Buddha] », et pâiikafh, cf. in Db., n. b, — e. Corr. ^euff^a en ca. — /. Lis. •fcfco ete (== etam) imam ta khf. Ici les autres textes ne laissent aucun doute sur la né- cessité de rétablir, quoique le fac-similé ne montre point de trace de lacune (cf. n. c), ""ye \ikam\mama'' . La suite est un peu moins certaine. Cependant, la lecture matérielle paraissant' assez nette , je nliésite guère à proposer de restituer ''màmgalamti, ce que j ex- plique en comparant ati pour asti du i"" édit (1. a), et tout à rheure tamtham pour tam àtham, etc., comme ^ 'mamgalam dstu La phrase recommence- rait avec le mot suivant, osa ima^syâi iiaih, qui rend biep le sens de à savoir, encore que par un tour légèrement différent de celui des autres textes. — g. ''bhatakasa pour "bhapihesa ou, plus probablement, ""bhatakasi , singulier collectif comme à Kh. et sou- vent ailleurs. Ba, qui suit samapatipati, doit se lire va (cf. ci-dessus la confusion en 6a et la, lequel est quelquefois impossible à distinguer de va). Quoique les autres textes ne fournissent point de parallèle k cette particule , l'emploi en est si fréquent et si libre 222 LES QUATORZE ÉDfTS. qu il ny a guère de difficulté à en admettre ici la présence. Peut-être faut^il reconnaître dans la suite un cas exactement semblable. Après apamilif quil fout lire apctciti [^ pour^^, les deux fao-similés portent pasodka $oyama; le second mot est =« safkyamo ; quant au premier, il est impossible d'en tirer sans violence le panesa que font attendre les versions paraUèles^ Tout au plus pourrait-on lire pasahi pour pasaU^ pu- çuhi; mais outre IV dental dont rirrégularité ne sau- rait, à vrai dire, avoir un bien grand poids, et l'em- ploi de l'instrumental pour le locatif dont on a vu déjà plus d*un exemple, paça n'est pas le mot con- sacré dans cette locution oii figure soit prânam, soit bhâtam. Si Ion se souvient de G. , où sâdhu est intror- duit à plusieurs reprises dans cette phrase, où, en {particulier, nous lisons apacili sâdhu pân^sit sayamo , etc. , on sera disposé à corriger ici apacili pi mlha. On pourra admettre ensuite , ou que panesu a été omis accidentellement , ou que le seul samyama a paru suf- fisait pour rendre fidée exprinoée ailleurs d nne fa-^ çon moins concise* La lecture dana pour sa est un des exemples les plus évidents de lavantage que lancien fac-similé garde en plusieurs rencontres sur le nouv^u, et un des plus sûrs garants de notre droit de correction assez étendu à Tégard des lectures apparentes de lun et de lautre. — h. Ce membre de phrase était évidemment plus court ici que dans les autres textes. La lacune n implique que neuf ca- ractères; cinq au moins, ^m vaùivam, scmt néooh saires pour le commencement de fa phrase suivante. NEUVIÈME ËDIT. ï±y Il n'en reste que quatre pour celle-ci. Dans ces con- ditions, il me parait que ion peut avec confiance corriger et compléter '*dharniama[galam nama]. On obtient de la sorte , sous une forme un peu plus ra- pide , un sens strictement équivalent à celui des autres textes et la seule restitution qui saccorde avec les dimensions de la lacune; c*en est assez, je pense, pour faire passer sur ce qu'a d'insolite la confusion de ^ et de ur . — i. Sava ainsi répété n'est autre que le siva employé, semble-t-il, à Kh. (voy. n. i), c est- à-dire une autre forme de siyây syât: soit — soit Cf. saye, saya, pour si/a, au commencement de la ligne suivante. Il faut donc lire la première fois sava pour savô, et compléter sava pour sa, après fmtena; la lacune se comble aisément : bhata[na sava svami\kena'*. Lis. milasanUkatena. Prativatiyena à corriger en «'ra- ciyena {^ ^^ fij) pour *veçry€iia. Saha pour sahu, avec une orthographe pracrite, à moins qu'on ne préfère corriger la lecture en sadku; cf. au vi"" édit (n. c)**matradha pour ""mairehi. La lacune n'est qu'ap- parente ; je lis etha sa kajavo , TJ pour ^<^ est une cor- rection facile; etha «= atra est, comme en d'autres passages, un équivalent de idha «ici-bas». La fin de la phrase est ici très remarquable et très curieuse; elle se peut , je crois , malgré l'isolement de notre version en ce point , interpréter avec certitude. Il suffit de la correction très légère de vatiya en vadhija ('^ en ^). Nivatanika s'explique assez par l'emploi de nivateti constaté à Kh. et que nous allons retrouver ici même dans la suite; c'est un dérivé de nivaUma, 224 LES QUATORZE ÉDITS. pâli nibbattana doù Yadjectif nibbatanaka [Jâtaka, éd. Fausbôll, i> 96) uquî produit». Comp. le p^ sam- vaitanika. Jaca peut être =jaccâ, génitif de, jâti; la forme jatiya serait cependant plus conforme aux ha- bitudes de notre dialecte; je préfère donc le prendre comme représentant Tadjectif jd^a, dans le sens de «pur, authentique, véritable», et je traduis: «voilà la pratique qu'il faut que les fidèles observent ici- bas, jusqu'à ce qu'elle leur vaille la prospérité véri- table;» en d'autres termes, le mérite moral qui est la vraie richesse. — /. Heprake pour hetarike^etâ- rikhe; k pour kh, comme dans ku = kha, etc.; nous trouvons d'ailleurs ici plusieurs cas où la cérébrale remplace la dentale d'une façon irrégulière. 5ay€= siyâ. Cf. n. i. Saçayoki pour samçayiko par transpo- sition des voyelles. — k. On remarquera le sandhi tamtha » tam atha , tant ailiafh. Cf. un peu plus loin paratafhnata pour parala anafhta, et plus haut n./. Pour nivakayati, lis. nivatayati,^ pour*^; au lieu de ni, c'est no qu'il faut, lire; saya pour siya; pane = pundh. Malheureusement la fin de cette phrase et le commencement de la suivante sont fort obscurcis par la lacune. Nous en voyons assez pour être portés à penser que notre tablette différait, au moins dans les termes, de celle de Kh. Dans ces conditions, il serait oiseux de produire des conjectures forcément fragiles. Une seule chose est certaine , c'est qu!il faut lire ihaloka pour ihalobha C^pOur 7î)- ^ partir de tam athafh, le texte, qui est intact, se rapproche exactement de celui de Kh. , et redevient aisément .NEUVIÈME ÉDIÏ. 225 explicable. 11 vaut mieux, pour ic passage intermé* diaire, reconnaître simplement nptre ignorance; la condition de la pierre Texcuse suffisamment. — /. Nivati pour nivateti; une syllabe est tombée. Ita =» ito, synonyme de hida, ilm, comme le montre une fois de plus la phrase suivante. La lacune qui vient après doit n'être qu'apparente; car hxia (7 î) se peut sûrement corriger en ^ ^, ']^7» ou même ^^, c est- à-dire atham, sous lune des formes qu'il revêt suc- cessivement ici. Paratamnata = parata anamtam, cf. la note précédente, panam à corriger en paham. Compl. prasavaiL Je corrige hara en haca, hace, ^7 pour ^ 7.» comme nous y autorisent les cas déjà si- gnalés où V se doit nécessairement corriger en c. Cf. par exemple in iv, n./. Voy. du reste, sur ce mot et sur prakhatamiha, le commentaire de Kh. Nivatati pour nivateti. On rétablit la concordance exacte avec Kh. en lisant ubhayatra pour abhaasa; il n'y a réelle- ment que le changement de 7 en^ qui fasse quelque difficulté; au if édit, nous avons vu déjà notre fac- similé donner^ ou ^ pour ^ , et nous avons depuis rencontré bien des cas analogues. Quant à J pour 7, il n'est pas besoin d'insister. Le changement de ri en e n'étant pas rare , edha pour riddha peut à la rigueur être exact; il me parait néanmoins beaucoup plus probable qu'il faut corriger ^ pour y y et lire idha, comme en pâli. — m. Sur itOy cf. la note pré- cédente. Si athi = se athe. Les mots suivants doivent s'interpréter ou se corriger paratr anatà, paratru an- amtam, en substituant ^ à *7 ^*^ ^ 1 » panâ= paham , i5 226 LES QUATORZE ÉDITS. comme ci*dessiis. C*est évidemment pasavaii qu'il Ëiut ]ire,*77 pour"/* comme à Tinstant nous avions^ pour ^. Je ne puis douter qu'il n arrive ici pour le dernier mot ce que j ai pu constater à Kh. , qu'une revision nouvelle ne le complète en "mamgalena. En supposant que la pierre soit Rdèlement reproduite , il ne nous resterait qu*à admettre que le graveur a oublié accidentellement la dernière syllabe. 77ml, pour tina, tena, ne présente pas de difficulté; dans le ira apparent, on ne cherchera donc point autre chose que les restes plus ou moins défigurés, soit par les lecteurs, soit par le lapicidé, soit par la dété- rioration du rocher, du mot dhamma\ La nécessité évidente de rétablir la concordance entre notre texte et Kh. me parait devoir 1 emporter ici sur les scru- pules dune critique trop timide. L'ensemble de cette tablette se traduira donc de la façon suivante: « Voici ce que dit le roi Piyadasi cher aux Devas, Les hommes observent des pratiques variables [sui- vant les circonstances] dans la maladie , au mariage dun fils ou d'une fille [G. et Dh. ont le pluriel], à la naissance d'un fils (Dh. , Kh., K. : d'un enfant), au moment de se mettre en voyage. Dans ces cir- constances et d'autres semblables, les hommes ob- servent des pratiques variables. Mais ces pratiques qu'observe le grand nombre (Dh., Kh., K. : qu'ils observent), (Dh., K.: semblables aux femmes [telles qu'elles apparurent au Buddha] ; Kh. : sont semblables NEUVIÈME ÉDIT. 227 au sac du fruit du manguier), à la ibis nombreuses et diverses [ces deux épithètes ùmises à Dh.), sont sans valeur (Dh. , K. : un amas de corruption) et vaines. Il faut cependant observer ces pratiques. Mais de pareilles pratiques (Kh., K. : elles) ne pro- duisent guère de fruits ; la pratique de la religion , au contraire , en produit de très grands. C'est à savoir : les égards pour les esclaves et les serviteurs, le res- pect pour les parents et les maîtres sont bons [ces dmx mots omis à Dh., J., Kh. , K.), bonne [ce mot omis à Dh., J., Kh.) la douceur envers les êtres vi- vants, bonne (mût omis à Dh. , J. , Kh. K.) laumône aux çramanas et aux brahmanes. Ces [vertus] et d autres semblables sont ce que j appelle la pratique de la religion. Il faut qu un père , ou un fils ou un frère, ou un maître (Kh. , K. : ou un ami, un cama- rade, ou même un voisin) le dise: voilà ce qui est bien , voilà la pratique qu'il faut observer jusqu'à ce que le but soit atteint (K. : qu'il faut que les fidèles observent tant qu'elle produise leur avantage solide). On a dit : l'aumône est une bonne chose; mais il n'est pas d'aumône ni de cbarité comme laumône de la religion, la charité de la religion. C'est pourquoi il faut qu'un ami, un parent, un camarade donne ces conseils : « Dans telle ou telle circonstance , voilà ce (f qu'il faut faire, voilà ce qui est bien. » Convaincu que c'est par cette conduite qu'il est possible de mé- riter le ciel, on la doit suivre avec zèle, comme le moyen de mériter le ciel (Dh. , J. : on doit pratiquer avec zèle le moyen de mériter le ciel). (Kh. et K. i5. 228 LES QUATORZE ÉDITS. remplacent tout ce passage, depuis : On a dit, etc. par le suivant : Les pratiques [ordinaires] de ce genre (Kh. ; pratiques sans solidité,) sont dune efficacité douteuse. Ainsi, ou elles produisent ou elles ne produi- sent pas le résultat [que Ton a en vue] ; et [, en tous cas,] leur puissance est limitée à la vie présente. La pratique de la loi, au contraire, -nest pas liée au temps. Si elle ne produit pas le résultat que Ion a en vue, le résultat terrestre, elle assure pour l'autre monde une infinie moisson dé mérite; mais si elle produit ce résultat [K. : immédiatement sensible ici- bas?], alors elle a une efficacité double. Ici-bas [on se procure] ce résultat , et dans lautre monde on se prépare une moisson de mérite infinie, [le tout] grâce à la prati(|ue de la religion). » DIXIEME EDIT. Prinsep, p. 268; Wilson, p. 209 etsuiv.; Bur- nouf, p. 658 etsuiv.; Kern, p. 86 etsuiv. GIRNAR. 8^A-dHJ,^i?xjc*>A-Fa,"î'«:i*CîC6JLî'clA.Ur'(l^XHI/'K (4) s+rjn->A-<|)}"T-ièaiu est nette- ment déterminé par le rapprochement des textes pa- rallèles. La lecture jand avait induit Bumouf dans des erreurs de construction qu'a déjà rectifiées M. Kern. La place de me qui choquait si fort le savant profes- ' Fac-similé W. "kale a^ » Fac-simiy W. Va tu kho". » Fac-similé W. 'afthe". * Fac-similé C. ''^ijiji^ ^ Fac-similé C. "iU^ • Fac-similé W. "ca isa*. 232 LES QUATORZE ^DITS. seur de Leyde s*explique aisément, quand on le construit, comme lexige la comparaison de K. et Kh. , non avec jano , mais avec dJiafhmasasusam et dhammavutafh. En efiet, malgré laccord avec lequel les difierents textes, à la seule exception de J., omettent lanusvâra, c*est certainement sasasanï quil faut entendre; Téquivalence de la longue et de la voyelle nasalisée a pu contribuer à cette omission. Susrasatâfh et ses équivalents sont la troisième per- sonne de Timpératif moyen; anuvidhiyatâm est la même forme , au passif, de anu-vi-dhâ employé , comme il Test en sanscrit, avec laccusatif, au sens de «se conformer à . . . , ». Vutam ou vatam est le pâli vatta (cf. Childers, s. v. vattati], le sanscrit vrittUy et si- gnifie «devoir, pratique». La construction de la phrase est d une concision à peine régulière. Le sens, exprimé plus au long dans les versions parallèles, n est pourtant pas douteux : « Piyadasi n estime aucune gloire à l'exception de [celle-ci] : que le peuple, etc. » De cette construction un peu elliptique on peut rap- procher Ja construction de yathâ dans le xif édit 1. 8 à G. — b. Pour kiti, lis. kitim, kirlim. — c. Lis yam, kirhci, parâkamate, Devânampriyadasi pour devâ nampriyo priyadasi, par une inadvertance du graveur Ta pour tam. Si l'omission de ïanusvâra n'était si fréquente , on pourrait penser que ya tu et ta savam sont des orthographes intentionnelles pour yattu, tatsarvam. Pdratikafhy dérivé de pâratâ, tiré de para, et hidatikam, tiré pareillement de hida, idha, ne signi- fient pas simplement « Ja vie à venir, la vie présente » , DIXIÈME ÉDIT. 233 lïiais « 1 intérêt , 1 utilité de la vie présente, de la vie à venir». Cf. D. , m, 1. a a. KinUi, nous lavons vu déjà, annonce le style direct; il explique suffisam- ment Tabsence , à la fin de la proposition , de ¥iti que portent les autres textes. M. Kern a bien déterminé la forme étymologique de parisava qui est parisravay comme le montre K. Il a, fort à propos, comparé asrava, dans la terminologie buddhique. Il na pas remarqué que nous retrouvons le mot en pâU sous la forme parissc^a, avec le changement assez rare de V en y. Son emploi dans le v. 828 du Dhammap. (cf. le comment.) et dans le v. 8 du Khaggavisâ- nasutta, auquel renvoie Childers ^ indique que, à ridée principale de péché, impva^eté morale, il joint celle de souffrance, qui parait aussi appartenir quel- quefois à (brava (cf. PWB). En somme, la notion de danger, épreuve, parait bien, comme le veut Chil- ders, impliquée dans le mot ^--11 est clair quici apa- parùave, qu'il représente alpapa'' ou apapa\ doit être, quant au sens , essentiellement équivalent à aparisrave de K. : u Puîsse-t-il être (c est-à-dire puissé-je être) tout entier exempt de péril. Mais le [vrai] péril, c'est le mal. » — d. Le langage du roi est très concis; évi- ^ Voici ce distique : Câtuddiso apatigho ca holf Samtussamàno itariUrena | Parissayànam sabitâ acbambbi Eko care khaggavisânakappo 1 1 ' Dans ie passage du Khadgav. S. , je traduis : f 11 traverse toutes les épreuves sans en être ébranlé. » 234 LES QUATORZE ÉDITS. demment, dans sa pensée, ce qui est difficile, cesl d atteindre complètement à ce mérite moral qui est l'objet de ses efforts. Je crois, malgré lopinion de M. Kern, que Bumouf a raison de .rapprocher usaia de ucchrita (et non acchriia, comme il a été imprimé par erreur), non de utsrita. Ce dernier mot ne pa- raît guère être en sanscrit usité dans le sens qui con- vient ici, et qui est, en effet, le plus ordinaire de acchriia «éievé». Je me fonde sur lemploi pâli de nssâpeti^=^ ucchrâpayati «lever». Il se peut d ailleurs que f influence obscure des dérivés de sri ait favorisé la forme ussap, pour ussUa. — e» Il faut admettre que dakaram a ici un sens prégnant : u cela est vraiment difficile , )) qui supplée en quelque façon au compa- ratif, plus expressif, des autres textes. Dhaali. — a. KM pour kitim = kittim. Gompl. na [mahâthâ]vâ[hâ . . .]. La comparaison de Kh. ne laisse pas de doute sur la manière dont il faut com- pléter la suite °vâ[}iâ mamnaii amnata] : elle permet aussi de corriger avec certitude les caractères sui- vants qui ont été ou mal gravés ou mal lus, et qu'il faut i*estituer : afhyaso va"". La correction de 8 en H ne présente pas de difficulté, non plus que celle de JL en JL ; quant à la confusion de A et de ((# , elle s'explique également, et nous en trouverons tout à l'heure d'autres exemples k Kh. (n. d). La cons- truction est un peu plus développée et plus claire ici qu'à G. : Piyadasi considère qu'il n'y a de vraie et profitable gloire que celle qu'il ambitionne : la DIXIÈME EDIT. 235 nature en est ensuite exprimée au moyen du style direct : puisse le peuple, etc. — fr. Gorr* tadaivâye comme à J. Il faut lire amyatiyej comme à J., cest-à- àire âyaUye a pour Tavenir». Cependant, la lacune n'est que dune lettre, et Ton regrette le ca; peut- être faut-il lire âyati ou âyaiim ca, par la même locu- tion adverbiale qui est usitée en pâli. Sasasâtam peut n être qu une erreur matérielle comme dJiammâvaijom , pour sasûsatam. Cependant, comme, à Kh., nous re- trouvons Ifi même orthographe , et de plus anavidhî- yâta, il est très admissible que les trois formes repré- sentent le pluriel [âtafh pour amtam), fort naturel aprèsmn sujet collectif comme jan^. — c. La lacune du commencement de la phrase se comble aisément : etakâye \yaso va kitifh] va {[chati am ca kifhc]i pa\ Va pour va^=eva, par une confusion déjà signalée. Apa- palesave pour apapalisave. Paveya, à corriger en hu- veya, \f pour \^/ — d. Il peut y avoir environ huit lettres de tombées après palisa. Elles se complètent approximativement ; palisa[ve ta am aputhnam da] ; comme, d'autre part, après °va il ny a place que pour cinq caractères, il faut certainement corriger et compléter ''da]kalam ca [kho etam amnd\ia\ Lis. agena \palâkame]na'' . PaUtita ne peut être correct et doit, d'après J., se restituer /)aKft1jfi] ta^parityajitvâ. Il nous l'aut donc admettre que iyaj est exception- nellement, et par un samprasârana comparable au pâli vidh pour vyadh, cl^angé en tlj au lieu de caj. Le fait est d'autant plus curieux qu'il se reproduit ici dans le passage correspondant de Kh. et de K. : à 236 LES QUATORZE ÉDITS. Kh. nous lisons (d après mon fac-similé) palitiditu, qu'il faut corriger en palitijita; le ^, tel qu'il 3 écrit dans cet alphabet, au lieu de c , peut aisément se confondre avec p. Nous retrouverons du reste à Kh., vers la fin du xiv* édit, la forme alocayisa, corres- pondant à labsolutif âlocetpâ de G. ; il la faut aussi nécessairement corriger en alocayita» 11 n'est guère permis de songer à une correction , graphiquement plus aisée peut-être, alocayitpa (L pour dL); nous n'avons aucun cas certain de l'emploi , à Kh. , de la li- gature ^ de G. A K. , le fac-similé W. donne paritiji qu'on peut aisément corriger en "^tij a =''lyajy a, \ii est vrai que le ti ne doit pas être parfaitement net, puisque le fac-similé G. fournit °ryyï; mais ce premier ji n'est pas bien formé et laisserait pressentir quelque erreur. 11 est à croire que le graveur a voulu écrire ca; la ressemblance est grande en effet entre Vf et ^ dans l'alphabet du N. 0. Faut-il attribuer à quelque faute commune, fondée sur cette confusion, l'ac- cord, entre Kh., Dh. et J. , dans cette forme excep- tionnelle et irrégulière, pariifyi7a pour panco/rta? Pour Kh., tout au moins, certains indices déjà signalés et la position géographique rendraient^ à mon sens, la conjecture assez plausible. Elle est évidemment beau- coup plus suspecte en ce qui touche Dh. et J. La lacune qui suit n'est qu'apparente, comme le font sentir les autres textes. Lis. khadakena et usatena, -C au lieu de T) , comme plus haut, ^ pour , in Dh. V, n. e. — e. Compl./'to/^. Le comparatif est, comme DIXIÈME ËDIT. 237 si souvent en sanscrit, employé avec une valeur de superlatif : « Mais cela est pour l'homme d'un rang élevé d'une excessive difficulté. » Jaugada, — a. Tous les détails qui peuvent inté- resser cette version viennent d'être touchés dans le commentaire de Dh. où je renvoie. Lis. susûsatam. Plus bas, outre devânampiya, himti, le fac-similé B. donne la lecture paritijitu, Khâlsù — a. La syllabe hâ est omise. Kh. parait» comme Db., avoir employé la forme allongée ""vâha; elle se peut à la rigueur expliquer par un substantif âvâlia; mais je crois bien plutôt à une transposition fautive de la longue , °}uî^/iai;d/ia pour °hâihâvahâ. Ma photographie paraît donner, pour les deux impéra- tifs, la lecture sususâtu, anuvidhiyâtu. Si elle se con- firme , nous aurions ici la désinence active , au lieu de la moyenne; cela ne changerait rien à l'observation émise (in Dh. n. 6) au sujet de l'avant-demière syl- labe. — b, Gompl. icha[ti] , et de même , dans la phrase suivante , [pa]lakamatL — c. Sukale est une faute pour sàkale, amenée sans doute par le voisinage de dakale. Le graveur très négligent de Kh. s'est laissé égarer par une antithèse qui n'existait que dans son imagi- nation. S'il n'y a pas de faute matérielle, s^âti serait une forme parallèle de siyâ; elle rentrerait, du reste, fort bien dans l'analogie de la formation pâli-prâ- crite en eyyâmi, eyyâsi. Mais peut-être est-ce le sen- timent même de cette analogie qui a induit notre 238 LES QUATORZE ÉDÎTS. lapicide à répéter deux fois tL Cf. ci-dessou», éd. xii, D. c, in Kh. Ma photographie porte correctement pâ- latiJfâye, — d. Lis. palisave, il ny a presque pas de différence entre le kh tel qu'il est écrit à Kh. et la li- gature pour ve, entre 5 et "i. — e. Vagena est un mot difficfle. Je ne vois que deux façons de Feiph* quer. Il peut représenter le sanscrit vargena et signi- fier, avec khadakena: n par la foule des petits; » mais le substantif ne convient plus à la seconde épithète, asalena, qu'on est obligé d'en isoler d'une manière assez inattendue. D'autre part, fn cérébral que porte K. dans ce mot ne s'explique guère dans cette hypo- thèse. On remarquera d'ailleurs que K. lit khudakena vagena et non ""na va vagena''. D'où la seconde con- jecture : va serait redoublé par erreur à Kh. où il faudrait rétablir ""khudakena vagemf et analyser ""ksha- drakena va agrena''. Il est certain que agra « un chef, un puissant)), fait double emploi avec asata; encore la présence s.'en justifierait-elle par le désir de mar- quer dans les termes le rapprochement qui est dans la pensée, entre la grandeur de l'homme et la grandeur de l'eflFort qui lui est nécessaire, Vagra parâkrama. Là position qu'occupent les deux va et qui paraît enve- lopper les deux mots agena et asatena dans un seul groupe , confirme cette interprétation : « soit pour un petit, soit pour un grand, un puissant;» c'est à celle-là que je crois devoir m'arrêter. Relativement à palitidita qu'il faut lire palitijUa-, cf. in Dh., n. d. — /. La comparaison de K. met hors de doute la valeur de pata, qui correspond à eia.etam. Au point DIXIÈME ÉDIT. 2Z^ de vue graphique, la correction cesse d'être forte, si Ton admet , d après les nombreuses analogies que Ion sait, lorthographe heia, pour hetanL VA^= eva : u c'est surtout pour le puissant qu'il est difficile. » Kapur ai Giri. — a. Pour friti, lisez kiii, ou peut- être kritisskirti, c'est-à-dire fcîrftm,ijty ou^pour^^. Imati se doit restituer ichaii, ^'pour vy. Pour lap- parent tenetrasa, c'est sûrement taJatasa, c est-à-dire iadatafhsi === tadâtvane de G. , qu'il faut lire. Le da et le na étant presque impossibles à distinguer, la cor- rection ne porte guère que sur te que je lis la; le changement est insignifiant. Quant à la finale sa, cf. dans le i*' édit mahanasasa = mahanasa$i. 11 est évi- dent que tane doit se lire réellement jane; il y a eu confusion entre "^^ et y, comme entre ^ et ^ (cf, ci-dessus à plusieurs reprises) dans saçrushaa, pour suçrashata. Dans anuvidhayatam, le vocalisme seul est blessé; il faut anuvidhiyatam. — b. Sati ne peut être exact; la correction la plus simple, recommandée par la concordance des autres versions, est, en somme, krtî, c'est-à-dire kinïti, 'ffj^pour ^. Sakali^== sakale, comme souvent, — c. Lis. parisrave. — d- Damkara pour dakara, dakaram. Lis. eshe khadakena, c'est-à-dire °kkada\ Le fac-similé de Wilson parait avoir conservé des traces assez distinctes du trait su- périeur du ftfc, *y, dont la disparition complète donne à la lettre l'apparence d'un S dans le fac-similé du Corpus. Sur vagena = va age% cf. in Kh. , n. e. Dans la suite, il y a ici des altérations sensibles. Il est sûr 240 LES QUATORZE ÉDÏTS. qu'il faut corriger dki en li ou ti (= <^) , A en ^ ou 1^- ; mais usatinatava[a]gena nest pas encore satisfaisant; en supposant même un sandhi par éiision, il serait tombé ime syllabe, il faudrait usatinanaia; de plus, le va a sa place avant, et non après, ahata, anatra. Sur paritiji ou plutôt paricaja, cf. in Dh., n. d. Je traduis la tablette entière de la façon suivante : « Le roi Piyadasî, cher aux Devas, ne juge pas que la gloire et la renommée apportent grand profit excepté [celle-ci:] (Dh., J, , Rh. , K.: excepté cette gloire et cette renommée qu'il recherche [à savoir]:) que dans le présent et dans l'avenir îe peuple pra- tique l'obéissance à ma religion , qu'il observe les de- voirs de ma religion! Voilà la gloire et la renommée que recherche le roi Piyadasi, cher aux Devas. Tous les efforts que fait le roi Piyadasi, cher aux Devas, tous sont en vue des fruits pour la vie future , dans le but d'échapper à tout écueil. Or l'écueil c'est le mal. Mais certes la chose est difficile, soit pour le petit, soit pour le puissant (Kh., K. : soit pour le grand, pour le puissant), excepté par un effort puis- sant, en se détachant de tout. Mais cela est assuré- ment difficile (Dh., J. : infiniment difficile) pour le puissant ( Kh. , K. : surtout pour le puissant). » ONZIEME EDIT. 241 ONZIEME EDIT. Prinsep, p. aSg; Wilson, p. 212 et suîv.; Bur- nouf, p. 786 et suiv., Kern, p. 76 etsuiv. OIRNAR. (0 T>^i*^dctJi,î>è*H-L-ijcr''8a;^nr-^^D*8«i;mTè (2) a ;i'Ca,CjLî><(!reè è'(î->^l*i;M:-«t-PXAiG^i-6dCf A0-?i*è ^ei8Ti"AX0-PjCXX (9) H0-4;UAD*88C-8:JCd>^n8C- ( \ DOUZIÈME ÉDIT. 251 cCHè^dTrXD-ScLdpOI (i) Devànampiye piyadasi ràjâ savapàsaûidâni ca pravaji- tani ca gharastani ca pûjayati dânena ca vividhâya ca pûjàya pûjayati ne [.] (2) na tu tathâ danam va ^ pûje va devânam- piyo mamnate yathâ kiti sâravadhî asa [.] savapâsaïudànam' sâravadhi tu bahuvidhà [ . ] (3) tasa tasa ^ tu idam mûlaih ya vaciguti ktmti ' âtpapâsaiiidapàjâ va parâpàsani^agarahâ va ha bhave apakaraçaiuhi labukà* va aaa (4) tambi tamhi pra- karane pùjetayà tu evapardpàaamdà'tçnateiia'prakaraçenft* [.] evaui karam^" âtpapà&adada ca vadbayati parapasamdasa ca upakaroti [.] (5) tadarbnathâ karoto àtpapâsadani ca clia- nali'' parapâsaoïdasa ca pi apakaroti [.} yo hi koci" âtpapà* saûiçiam pûjayati parapâsam^^m* va garahati (6) sa vam *' âtpapàsamdabbaliyâ' kidati âtpapâsamdam dipayema iti ao ca puna tatba karâta âtpapâsatn^aih bà^lmUcath ujpahanâli [.] ta sau&avâyo eva sâdhâ '^ (7) kioitimanamaâiâaM dhammam srunâju^* ca suMioi^erà ca-^ [ . ] levaôi hi'^ devanàcipivasa icbâ ' Fac-similé C. ^jqjiâi va pu". ^ ta du second tasa très indistinct dans le fac-similé B. 3 Fac-similé C. "kiti^F * Fac-similé C. "labakâ^ <» Fac-similé C. *'parâpâ^ * Fac-similé C. °tena tana**. ^ Telle est la seule lecture que me semble autoriser le fac-similé B. pour ce mot lu très diversement tato, harm , etc. » Fac^similé C. ''kâci*. • • Fac-similé C. Ma va°. »• Fac-Bimilé C. °va A^ '^ i\\\à tout à fait indistinct dans Iq f;te-siQiiié B.. '^ Fac-similé C. °nâja ca". '•^ Fac-similé C. "va lu". 252 LES QUATORZE ÉDITS. kimti savapâsamdâ bahusnitâ .ca asu kalânâgamâ * ca âsu ' [ . ] (8) ye ca tatâ tata pasamnâ tehi vatavyam * * devânampiyo no tathâ dânam va pûjâ va mamnate yathâ kimti sâravadhî asa savapâsamdânam ' bahakâ ca * [ . ] etâya (9] athâ vyâpatâ dhammamahâmâtâ ca ithijhakhamahâmâtà ' ca vacabhûmî- kâ ' ca ane ca nikâyâ [ . ] ayam ca etasa^ phala ya âtpapâsam- davadhî ca lioti dhammasa ca dipanâ [ . ] KDÂLSI. (3o) Devànampiye piyadasi (3i) iâjâ savâ pâsadâni pavajî- tàni gahathâni va pujati dânena vividhaya ca pujâye [ . ] ne* ca tathâ dâne va pujâ va devânampiye manati athâ kiti sâla- vadhi siyâti[.] savapâsamdâna sâlâvadhi nâ bahuvidhâ*[.] tasa ca iyam mule a vacatuti' kimti taatapâsada* va pujâ va palapâsamdagalahâ vam ' tam apasakate va no sayâ (Sq) apa- kalamnasi lahakâ va siyâ tasi tamsi pakaianasi pujetaviya eu palapâsamdâ tena tena akâlana^ [.] hevam kalala atapasamdâ bâdham vadhiyeti palapâsapida' va upakaloti' [.] tadâ anatha-^ kaloti atapÂsamda ca chanoti palapâsamda* pi va apakaloti [.] ye hi kecha'atapâsamda puyâti' (33) pidapâsamda va galahati ^ Fac-sitnilé G. ^gama ca aau\ * Fac-similé G •tavya de". * Fac-similé C. "4^^ l^^"» * Fac-similé G. ''kà va e**. Mais le fac-similé B. me parait domier clairement ca qui est aussi la lecture de JCfa. ^ Bien que les fac-similés portent ^, qui est proprement le signe , avec la notation de Va redoublée, il ne semble pas qu'il y ait jour à une aytre lecture que •tfcf [Çj)' ^ Dans "ta ata"^ le second ta est rajouté au-dessus de la ligne. ^ Depuis pala^^ rajouté au-dessus de la ligne. ' Pi rajouté au-dessus de la ligne. ' Pà rajouté au-dessus de la ligne. DOUZIÈME ÉDIT. 253 sa ve atapâsamdabhatiyà va kiti atapâsamda dipayema so câ punâ tathâ kâlota bâdhatale upâhamti atapâsamda pi [.] sa- maviye* va sâdhu kimtimanamanasâ dhamma sunemyu câ sususâyu va ti [.] hevam pi devânampiyasâ îchâ kiniti (34) sa- vapâsamda bahuputâ' câ kalânâga ca hâveya ti [ .] e va tatà tata pasamnâ tehi vataviye devânampiye no tathâ dânam va pujâ va mamnate athâ kiti sidâvadhi siyâ savapâsamda lî^ bahukâ ca [.] etâyâthâye viyâpatâ dhammamabâmâtâ ithidhiyakhamabâ- mâtâ* vacabhumîkâ ane va y a nikâye [.] (35) iyam ca etasâ phale yam atapâsamdâvadhi ca hoti dbammasa ca dipanâ [.] atfaavepâbhipitasâ' [.] KAPDR DI GIRI. N'a conservé de cet édit que les dernières lettres qui semblent se lire : (i) hapatraca vepa.pitasa** (.) Girnar. — a. Pa/V pour pu/am. Je crois avec Wil- son, contrairement à Topinion de Bumouf et de M. Kern, qu'il faut lire, ici et à la ligne 8, kifhti sâra° et non kitisâra\ La forme n'oppose aucune dif- ficulté, pas plus à la première qu'à la seconde analyse. Mais d'autres raisons me décident, et, tout d'abord, l'emploi, qui suit immédiatement, de sâravadhi; il prouve tout au moins que dans kiiisâravadhi, il fau- drait nécessairement considérer kitisâra , non comme un iaipurasha (Bumouf), mais comme un dvandva, à l'exemple de M. Kern. Cependant, nous n'avons ^ Cette première ligne de l'autre face du rocher manque complète- ment dans le fac-similé W. 254 LES QUATORZE ÉDITS. aucun motif de penser que le roi s'intéresse si spé- cialement à la renominée, à la gloire de toutes les sectes qui, après tout, sont des rivales de sa croyance à lui. Il nous a, au vu* édit, nettement expliqué ses sentiments; il entend les tolérer, les fa- voriser même, en raison du but moral et élevé que, au fond, toutes se proposent également; c'est le com- mentaire le plus expressif de notre sâra, leur ^^- sence. Quant à la restitution de kimti, lemploi si fré- quent d^e la locution dans ce texte lui prête a priori une certaine vraisemblance. On reconnaîtra aussi que cette introduction du style direct donne plus de clarté à la construction; xiyâti de Kh., si, comme il est probable, il le faut résoudre en deux mots, dé- montrerait positivement que nous sommes en pré- sence du style direct. On ne saurait guère hésiter, dès lors, à en chercher la marque dans kimti; il sup- pléerait ici, comme souvent dans nos inscriptions, ïiti qui manque , du moins à G. , à la fin de la propo- sition. Cesl aussi en partie sur le ti de Kh. que je fonde ma division des deux phrases; je coupe, comme Burnouf, avant, et non, comme M. Kern, après savapâscmidânam. Il est en eflet très naturel que sâravadhi , qui fait antithèse à dâna et à pu/d, soit présenté dans les mêmes conditions que ces deux mots, c'est-à-dire sans ce régime. Il est bien plus indis- pensable à la phrase suivante ; sava** et bakuvidhâ sont en effet dans une corrélation directe , nécessaire. C'est pour ne l'avoir pas assez senti qu'on a donné de cette proposition des interprétations si peu significatives. DOUZIÈME ÉDIT. 255 Par la particule ta, elle se présente comme une ob- jection : «Mais le règne, Tempire, pour toutes les sectes [à la fois], de leur fond essentiel, implique bien des diversités. » En d autres termes : Mais com- ment prétendre favoriser à la fois la puissance des doctrines fondamentales de toutes ces sectes, alors qu'il existe entre elles tant d oppositions et de diver- gences? La phrase suivante répond à ce scrupule : quelle que soit cette diversité, — telle est Imtention de lexpression distributive tasa tasa, pour tasâ tasâ comme ja pour jrd, — toutes ont au moins un intérêt conmiun, ou, littéralement, cette puissance a une racine, une source commune, qui est la retenue dans lé langage. Lç roi enfin, fidèle à ses idées exprimées dans le vu"" édit, n'entend pas que Ton compromette par des polémiques acerbes et irritantes, inspirées par un esprit de secte exclusif, les heureux effets que peuvent, comme il nous la expliqué, produire toutes les croyances; car toutes, suivant lui, bien que dans des mesures diverses, poursuivent au fond un but identique {sâra). — b. Bumouf isole âlpapâsam- dapâjâ de la négation no, et comprend que Ton doit seulement honorer sa propre croyance, mais non blâmer celle des autres. La symétrie des deux va -va me parait interdire cette construction. D autre part, il n est pas admissible que le roi défende d'honorer sa propre croyance , au moment même où il conseille de les honorer toutes en général. Il faut évidemment prendre âtpapâsamdapojâ etparapâsamdagarahâ comme les deux termes, corrélatifs et étroitement liés, dun amerri hk tmiqoi^ : fl ne Cmt p» booorer sa cp:-i JOK «lepei» d« aotivs. oo £ûre le procès ^i-6JL^n;xA ."Ad □èi' ^i-6x ^i'dxd; (3?) UKhUo'ffLUaSHLSL/hyKCe-SX AA0AAC-XIJCT-d,d,AFfj(fd*/r8'U<:UA'iîéTj' 81 (38) Xd;^6^é;d-JCi-dli^HiGd-i>Ai*8'A /l\*9UGlJC3bèXd.l- . GGIAAJC«6AI"8a G&jeGJCU<:n»"A*d'>d»d.è8iXi'A.-Jdll8T>^l-6 xjcjeitf :• "8 Jîf XH-i- jcxia* (39) □•rfidd*8id'iGfd"-t^6auf'XHèA^aA TREIZIÈME ÉDIT. 267 AèU*lîlU-tl'8'i,diC^HJkÀA'J(j;ACïA (?)>fl'ÔX dÎJ!a;jfA6d,A.>^i'6j!X-Ji^A*8-Iii- (lo) D'B'J, *8HJ,iiyXHH*i,é:i^Ji«CHda .-O-d (") -A T-I-C-UèAélîXCjC-JXXAPcCHï-JCÔJC-C-JCD'Bif X (12) d:-Jlr-Fl^jci çatâasraça ta ... a- ha • vu . dhe çatasahasa ri tamtra hati . . . ka (a) va rina * [ . ] ta ca çruta ladhasha kali(?)' . sha khaa dha . avaçi tapa(?]kha a dhatamita ma. mana(?)çaihi . ca . hava ... mi yi^athi anusocana devanam- priyasa pi akaga' [ . ] (3) aviji(?)tam ? vijina- mano yo tâta vata vi . • maranam va apavaa va ja- nasa tam badham shadane- • yamata ganimata ca ma de- vanampriyasa ' [.]... sa ca taca sashatamatura ' deva- TREIZIÈME ÉDIT. 269 nampiyasâ [.] (37) ^avatâ vasati bambhanâ va sama va ana va pâsamda gîhifhâ vâ*^ yesu vihitâ- Ihasa agine . sususà mâ- tâpitisususâ gulu- susa mitâsathatasahâya- nâtikesususa bhâtikâsa gâmâpatipali damdhalititâ ' [.Jtesam te(?)tâ poti . pasa- ghâte va vadhe va abhiiâtànam vikhi nikhamane ^ [ • ] (38) yesam vâpi vàvihitànam sine pe avipâhine etànam mitasamthutâsapânatike va- yâsanam pâpanâta* [.] tatâ 80 pi tanâmevâ' upâghâtà pati [.] patibhâgaâi câ esa savamanayanam gu- lacate ma devânampiya- sâ' [.} nâihi 'ca sejanapade yâtâ nâthi ime nikâyâ ânamtà' yenesa (89) bam- bhane ca samane câ nathi câ kuvâpi janapadasi yatâ nathî mûnisânam ekatalasâ . pi pâsanisi no nâma pasâde " [.] se avatake jane tadâ ka- limgesu. . .pi(P)nete" câ ma- ta cape pavudha . ba . tatâ nampriyasa [.] tadhatanatra (4) vasathi bramana çramana va ane vam pashamda grahethi va yesu vihitâ- ?sha agrabhutisuçrusha ma- tapîtisha suçrusha mirosa saçrusha mitasamtatasabaya- (5) natikeshu dasaPtakanani samampratîpapa dri . ?tita ^ [.jtîsam^ tatam bboti apâ- gatho va vadham vadho ca ananata' nîkamanam [.] pasha vampi samvibitânam sava avipraani atâsha matasathalasâbayanatika" va- sana (6) prapunati [.] tatam tam pi tesha va upâghato bboti [.] pamtibbagam ' ca atam * samvemaneyanam ga- rumatam ca devanampriya- sa [.] nathi ca' ekatarihi paçadehi na nama prasado [.]so yamatroja ta.na tada ka? lagre hâta ca ma- tam ca apavaa ca tato ta ^ Cf. fac-similë W. ; fac-similé C. *'tain(?)sha. ' Fac-similé G. °sha datasa°. 270 LES QUATORZE ÉDITS. putebliaga va sahasâ- bhâga va aja galumate va devânampiyasâ [.] (4o) (.) . -^ vanapanake ichama (3) sa- va ta yama samavaliya madavam ti [.] iya vu mu*- ■ (3) devânam- piyesâ [.] ye dbammavijaya sa cape(??)nâ ladhe'' deyâ- nampi . . . . ca (4) sa- vesa ca atesu asasu (?) pi châjane. .sa' f.] tesa aie amtiyoge nâma yone . . . la.câ tenâ (5) amtiyogena catali 4 lajâne tulamaye nâma amtekina nama mâkâ nâ(6}ma alikasadale nâma'' nicam codapamdiyâ avam tambapamniy â he v ame va hevamevâ' (7) .palâjâ visma- vasi [.] yonakabojesu nâ- bhakunâbhapamtisam bhoja- pitînikesu (8) adhapula^esu' (7) çatabhaga va sahasra- bbagam va aja garâmalâ- tara devanamprîyasa ' [•] yo pi ca aprakati yati cha(P}- mitaviyamate ta devanam- priyasa yam çako cha(?)ma- naya [.] ya pi hi atabi deva- nampriyasa aa?tam bhoti tati anadeti ananija piti hana- trape pi ca pabhatrc (8) deva- nampriyasa vacati tisha kitri a tatra payane (?) ca amneyasu bicba . ti hi' devanampriyo savabhatâam ?chati suyama saïuavariya va bha- si [.] iyo eu ma- ti ma?jamya *" deva nam- priyasa [.] yo dbarmavijayo sa namdana* iadbam deva- ca sa- nampnyasa la vashu cam amt€fshu(9) ashushu pi yojanaçado(?)sha [.JPvam amtiyoko nama yonaraja pa- ram ca tenam amtiyokeoa catura 4 rajano turâmayé nama amtikini nama maka nama alikasudaro nama nici (?) codapamda a va tambapammniya hevamevâ henaraja visha- tini "[,] yanakamboyeshu ni- bhaknnabhatina (10) bhoja- pitinikeshu amdhrapulideshu TREIZIÈME ÉDIT. 271 savatâ devânapiyasâ dhaiîi- mânucûthi anavatamli { . ] yâta pi duta [9] devânampiyasi niyamti* te (?) pi sutu devânampiniya lava* vutam wâdhunam (10) dhammânusathi dhamma anuvidhiyama amnuvidhi- yisâa cà ye . • lodiia [ . ] (11) .takenâ* hotî savatâ vi- pitiiase se gadhâ sa hoti piti hoti dhanimavijayam (1 a)- si [.] iahakâ ye kho sa piti pâlamtikameve maha- pkajali manamti"' devânam- piye [ . ] ( * 3) etâye câ athâye iyam dhammalipi likhitâ kiti putâ pâpotâ me ana (li) na- va vijaya ma vijayataviya ma- nisu' [.] sayakasi no vîja- yasâkham ti .câlam va (i5) dadatâ va locepa^ tameva câ vijayam manata ye dham- mavijaye [.] se hidalo- kikapalalo( 1 6)kiye sa va ca ku nilati ho.u yâ malati pâpihîdâ.tokikapatalokikâ' [.] savatanv devanampnyasa dha- rmanaçathi anavatamti'* [.] yata pi devanampiyasa deta Davamcamti* ti pi çrutu devanampnyasa dharma- vutam • tivena dha(P]œanuçatlii dharma tunavidhiyati ananavi- yoka. ca ça . judhra [.] etakena bhoti savataih vi- jayovijayo-- [.] («0 vi(?)jayo pitirasu so ladho (?) bhati priti dhamavijavani [.]lamaka va (?) kho'(?)sam priti paratikamevam maha- phala menati' devanam- priyo [.] etari ca athaye ayo dharmadipi dipito kiti putra papatra me asu ca- tam vijayu ma vijaPtaAa ma- nesha' [.] î ?yo vija- çaja ti cala va. dadata ca romcetu" tam va na vijamanam (13) yo dbam- mavijaya [.] ta iprea- viko' paralokiko sava ca vivati bhotu ya nama rata sa i hideiokika . paraiokika [ . ] 14 272 LES QUATORZE ÉDITS. GIRNAR. (ij „ P patasahasramâtram* tatrâ hatam' bahu' tà- vatakam mata- [.] totâ* pachâ adhanâ* ladhesu kalimgesu» tîvo dhammavâ ?* (5) vadho va maranam va apavâho va janasa tam' bâdhstm vedanamata ca ganamata ca devâ (3) pâ (?) màtàpitari susumsâ gurususumsâ ' mitasamstatasahâyanâtikesu dâsa * (4) ya- nâtikâ vyasanam pràpunoU [.] tatà* so pi tesaub^^ upaghàto hoti [.] patibhàto " cesâ sava' (5) i* yato nâsti mânusânaâi " ekataramhi pâsamdamhi na nâma pâsâ ? [.] yâvatako jana tada (6) naya saka vamitave^ [.] yâ ca pi'* ataviyo devânampiyasa na pîjite pâti** (7) savabhû . tànam acha . tâm " ca sayamam ca sama*'. . . cerada*' ca mâdava"' . . (8) — ■■ yonarâja'* ' Fac-similé G. ''sapasamâtam". » Fac-similé C. \a\jo W. » Fac-similé C. "baha ta'. * Fac-similé C.»adliû(?)nâ». » Fac-similé C. •ligesu'. ' Fac-similé G. ^ve dhammavâyo'*. ' Fac-similé C. 'ta bâ". * Fac-similé G. •gutasu*. * Fac-similé G. 'tata so*. " Fac-similé G. "tesa u*. >^ Fac-similé G. "gbàto pâti patibhago^ » B.»miya'. " Fac-similé G. 'nâstâ manu". »♦ Fac-similé G. 'sâde yâ». w Fac-similé G. 'yâ va pi". *• Fac-similé G. *piyasa prijite sâti". " Fac-similé C. "châtim ca°. »« B.'samam...». *• Fac-similé G. "cairam*. '• Fac-similé G. Mava ca*. " Fac-similé G. "râjâ pa». TREIZIÈME ÉDIT.- 273 param. ca iena^ catpâro râjâno turamâyo ca amtakâna* ca magâ ca * (9) îdhe pârimde . . su " savata devâ- nampîyasa ^ dhammânusastim anuvatare [ . ] y^ta. pi dûtâ ' (10) '■ vijayo^ sivalhâ* puna vijayo piti . so so ladho^ sa piti hoti dhammavijayamhi' (11] ? vijayam* ma vijetavyam mam? . . sa'rasake'^eva vijayechâ ti ca (la) iiokikâ ca para. . . «lokika ca [.] KMlsi. — a. Le premier mot difficile kaUkhyafh est garanti dans sa partie radicale par la répétition khalikkyâniqui en revient un peu plus bas. Quant à la désinence , kalikhyam devant être en accord avec vyïfd, nous n avons le choix qu'entre deux partis , qui sont de prendre ou "khyafh = "/f&yd ou °tâ = tafh. On va voir que des raisons tirées du sens me font préférer la seconde hypothèse. Il faut corriger mâa en mata, pour mâlafh; c'est ce que prouve la correspondance à K. de maira. On a pu juger par pluisieurs exemples que la confusion entre H et A n est ni difficile ni rare; ma photographie , du reste, donne positivement ""mate. En prenant diyâdhamâtam comme attribut, nous sommes en possession d'une proposition com- ^ Fac-similé G. *para .... ca% « Fac-similé G. •takina*. * Fac-similé G. ' dhapirim^ * Fac-similé G. "priya". » Fac-similé G. "dûti*. • Fac-similé G. 'yo sava*. ^ Fac-similé G. °yo pîtiraso sa ladbâ sâ^ « Fac-similé G. ^mi". • Fac-similé G. * m vi^ *• Fac-similé G. ^'mamnâsa ra*. * 18 4 274 LES QUATORZE ÉDITS. piète. Mais que signifie kaUkhya? De Tensembie du morceau qui vise, à plusieurs reprises, la conquête du kalimga, je prends la conviction que ce mot n est qu*uri autre nom de ce royaume, nom composé de kali, la partie caractéristique, et de âkhya; kaUkhya pour kafyâkhya , kalâkhya, comme , au xii* édit, nous avons eu ithijhakha pour ithyajhakha ^ ilhajhaklia, comme nous trouverons dupativekkha = yraiyavekkha ( D. , m , 1 9 ) , comme nous relevons en pâli kincikkha pour kmci+ âkhya. C est le pays « qui tire son nom de kalin. Je suis porté à penser que, dans ]e second passage où reparaît le mot, K. le remplace par kali- mga. Malheureusement il règne trop d'incertitude sur la lecture exacte pour que nous y puissions asseoir une conclusion indiscutable. La phrase se traduit littéralement : «le territoire Kalinga conquis par Piyadasi est une fois et demie aussi grand», si Ton veut, une fois et demie aussi grand que son do- maine antérieur, son domaine héréditaire. Mais ce se- rait trop préciser : nous retrouverons dans les édils de Sahasarâm , etc. , diyâdha employé dans uni sens en quelque sorte indéfini , et pour marquer une extension considérable. La suite fait comprendre pourquoi le roi insiste sur 1 étendue de cette con- quête : parla s explique le nombre des victimes qu'elle a faites et qui sont énumérées dans la phrase sui- vante. — 6. A cette phrase il faut comparer un pas- sage analogue, un peu plus loin, 1. 3 g. Il nous con- duit d'abord à la correction apava" (U pour U), Le mouvement général de la phrase montre d'ailleurs TREIZIÈME ÉDIT. 275 qui! faut construire ensemble satâsahase et apavu- dhenaf et nous mètie aussitôt à }â lèictutê satâsahasâni (pour "5^ j^; le relatif n a ici que faire) et apavudhârti, deux corrections dont notre expérience du texte de Kh. garantit la facilité ( J. pour X , â pour e). Taphâ ne peut être correct ; ïa de la première syllabe n est pas du tout net, d'après le fac-similé. Par malheur, K. est ici encore défectueux. Mais nous ne saurions guère nous passer d*un mot qui fasse sentir le lien qui unit cette phrase à la précédente; tatâ, taira est exactement celui qui convient et que Ton attend ici ; je lis donc tatâ les deux caractères, certainement fautifs , que nous fournit le fac-similé. Je corrige en- suite 5a^âj;a&a5amdtom, avec lequel s accorde haie pour haiam, et iâvatake, tâvatakam, bien connu du pâli. La pensée est complète : le roi énumère le grand nombre de gens ou emmenés en esclavage , ou bles- sés, ou morts dans la conquête dont il a d'abord si- gnalé l'importance. — c. Lés premiers mots se doivent lire tato pacha : « ensuite' de cela , après cela ». La comparaison de G. nous met en état de rétablir* avec certitude cette lecture, que ma photographie favorise très clairement. K. a une expression tout à fait différente, dont le rapprochement montre du moins que ces mots doivent bien être attribués à la phrase nouvelle qui commence. On corrigera ensuite sa- dhuyâ en adhanâ, comme à G.; l'espèce de tauto- logie que fait le mot avec ia locution qui précède peut d'autant moins nous arrêter que adhunâ marque spécialement une nuance de soudaineté; il ne 18. 276 LE3 QUATORZE ÉDITS. porte pas sur ladhesu, mais sur la suite , tive dhamma- vâye^ etc. ; en sorte que Texpression entière 'revient à ce sens : «aussitôt après cela, le Kalinga une fois conquis ». Lassen a bien reconnu la valeur de ces derniers termes. Pour dhammavaye , G., au témoi- gnage concordant de MM. Burgess et Cunningham, porte dhammavâyo. L'orthographe tout à fait régu- lière serait, je pense, dhammavâyo, dhammavaye, de dhamma + avâya; le sens à^ considération, réflexion, inleUigence se dérive tout naturellement, pour le se- cond terme , de avaiii, encore que je ne trouve pas le substantif employé ordinairement de la sorte. La gradation est ainsi ménagée , de la considération de la religion à lamour de la religion, puis aux ins- tructions fondées sur la religion. Cette interpréta- tion, en somme, parait plus probable quune cor- rection dhammàvase, dont les caractères vaçi, assez nets à K. , pourraient donner Tidée , mais d où Ion ne saurait sans subtilité tirer le sens, nécessaire, de «volonté, désir de la religion^». Tîve, dans le sens de vif, ardent, quil a souvent en pâli. D après le 1*' édit de Delhi, dhanimakammxitâ est pour ""kâmatâ, « lamour de la religion ». On voit que la proposition principale finit à devânarhpiyasâ, qu'il faut par consé- quent suppléer feoti. Je, c est-à-dire ye, commence une proposition qui se traduirait littéralement en latin : (joœ est régis pœnitentia; elle nous explique donc une des causes prochaines de cette conversion du roi, de son zèle nouveau pour la religion. Les deux derniers mots, vijitavi kalikhyâni, présentent seuls TREIZIÈME ÉDIT. 277 quelque difficulté. Le premier ne peut pas être cor- rect; je crois que le second ne lest pas non plus; il suffit d'une modification, en somme assez légère, pour obtenir un sens excellent : je lis vijiiasi kali- khyâsi (pour ^khyafhsi), et je traduis: «tant a été. grand le repentir du roi cher aux Devas, lors de la conquête du Kalingao. Les causes de ce repentir vont être expliquées par la phrase suivante. — d. Non seulement la proposition qui précède est parfai- tement complète, mais la conjonction ^'marque né- cessairement le commencement d*une proposition nouvelle; je ne pense donc pas qu*il puisse y avoir de doute sur la' façon dont j'ai coupé le texte. Il pré- sente cependant une irrégularité. Avijitam hi vijimne- mane [\is. vijinamâne , cf. vijinamano èi¥i.) ne permet, autant que je puis voir, qu'une seule construction ^ ((Car, en conquérant un territoire non conquis, oa ce qui n'était pas son domaine»; ce nominatif n'est le sujet d'aucun verbe; le mouvement de la phrase change aussitôt; mais nous avons précédem- ment rencontré déjà un exemple de nominatif ab- solu (cf. xi* édit, in G., n. d). Nous ne nous éton-^ nerons pas de lui trouver ici un pendant. Il va sans dire que maline=^maranam, (da mort». Ce qui suit janasâ ne peut être exact; G. et K. s'accordent à nous garantir la correction se^^tani. Bâdhi=^bâdhe, bâdhafh. Il faut lire évidemment vedaniyamaie (à K. vedaneya!* =^vedaniya^)\ le voisinage de galumaia en détermine bien le sens : «considéré comme une peine»; vedaniya est un dérivé de vedanâ qu'a con- 278 LES QUATORZE ÉDITS. serve , à G. , vedanâmata. Nous retrouverons la locution plus bas. Il est évident que bava est corrompu. J'hé- site un peu sur le remède ; du point de vue graphique , la correction la plus aisée serait badha , bâdhcah; de • é à À la distance est presque insignifiante; d autre part, la leçon ma (c est-à-dire me) de K. ferait plutôt songer à lire maha, mahafh {^me), quoique cette conjecture implique deux fautes au lieu dune. Par bonheur le choix est, pour le sens général, sans conséquence grave. — e. fyojà, idafh, «ce qui va suivre)). Corr. galamatatale : u encore plus pénible pour le roi cher aux Devas». — /. Vasati^ le verbe au singulier avec un sujet pluriel, comme il arrive souvent dans le style buddhique, à moins qu'on ne préfère admettre que Tannsvâra a été omis.  coup sûr, le graveur a passé une syllabe entière dans sama va pour samanâ va, Ms. ane^ amne^=^afine. Il y a probablement deux mots oubliés après pâsamda; gihiihâ va doit faire pendant ici, comme au com- mencement du xu^ édit, à pravryitd va : (des autres sectes, ascètes ou maîtres de maison». Au moins lomission parait-elle remonter plus haut que notre graveur, car nous la constatons de même à K. Gi- hitha, probablement pour gHietha, grihesthayk moins pourtant qu on ne lise gihâthâ pour gihaUM, commç vihitâthesu (car cest clairement ainsi qui! faut lire) pour vihiiatthesa. La portée de cette dernière locu- tion ne laisse pas que d'être un peu vague. Toutefois , à prendre le sens le plus ordinaire de artha, «avan- tage, mtérêt, besoin», on obtient cette traduction : • / TREIZIÈME ÉDIT. 279 tichez lesquels, quand sont sauvegardés leurs inté- rêts , quand ils sont protégés » ; et cette épithète forme une antithèse assez naturelle aux mauvais traitements et aux misères dont le roi va regretter qulls aient été victimes. Pour agine, je lis agânef c*est-à-dire agânam, et j admets que la lacune n est qu apparente. Ces agras , agrabhata de K. , ce sont les « chefs » , les (( autorités ». Compl. galusu[su]sâ. Corr. nUlâsamikata- scilâyanâtikasasasâ. — g. Bien que K. porte ''bhata- kanam^ nous avons déjà vu, dans cette construction même et ailleurs, le locatif opposé au génitif; nous lirons donc "bhatikesu. Quant au caractère suivant, quoique le changement soit , en apparence , assez fort , il est évident qu'il faut le corriger de jfd ( /f ) en sa (cC) : sâmâpatipati pour sammâ"; Tinspection de mon fac-similé ne peut, à cet égard, laisser le moindre scrupule. On n'hésitera pas davantage à corriger li (-U ) en bha ou bhâ (r/*) dans le mot d'après. Nous avons eu déjà didhabhatitâ , dridhabhaktitâ ^ à la fm du vu*" édit. La forme ""bhâtitâ s'explique bien pour ""bhattite^ de même que dafhdha!' pour dridha pa- raît représenter dâdha, pour le prâcrit dalha. Le sens est clair : a la fidélité dans le dévouement [au roi] ». — fc. La comparaison de K. ne laisse pas de doute sur la correction de tetâ en tatâ. Pour poii, lis. hoti, La lacune d'une lettre n'est qu'apparente , car le rappro- chement d'un passage de la ligne suivante montre que pasaghâie se doit corriger en upaghâte, LU pour [j\i . L'explication de abhilâtânam est moins cîaire, d'au- 2gO LES QUATORZE ÉDITS. tant moins que ie texte de K. est &utif. On peut do moins, correctement, prendre abhilâia comme équi- Talent de abhilatta^^ abhirakta; abhMtânam tdkhanume se traduirait: aie départ, la séparation davec les gens qui leur sont cbers n. Uexpression correspon- drait exactement à l'idée énoncée dans d'autres pas- sages par apavâha. Vi, qui suit abhUâiânam, ne peut guère, étant donné le mouvement delà phrase, représenter qu'une erreur légère, pour vâ^ et il ne reste plus dès lors qu a corriger khi en pi. — i. On peutYoir par K. que cesisàvihitânam==sam»ikitânam qu'il faut lire. Le roi vient de parler de ceux qui sont directement victimes; il passe maintenant à ceux-là même (yesam vâpi) qui sont lobjet d'égards, dune protection particulière. Sur cet emploi du mot samvihita, cf.Childers, s. v* samvidahati, et sur- tout l'expression samvikitarahkha^ dont nous avons ici 1 équivalait plus concis. Pour sinepe, je lis, par une correction que suggère K., sâve pi=sarvam api, Ve pour ne, comme nous avons eu ni pour fe', etc.; pe pour pi, comme meta* pour mita*, etc. La long est fautif dans avipàhine, comme si sourent ici; c'est aviprahîmm: «ceux mêmes dont tout (la personne, les biens) est sauvé, demeure intact». Compl. et corr. "sahdyanâtikâ. Vayâsanam pour viyasanam. Cf. G. et K. La lacune qui suit n'est qu'apparente , et j'ai à peine besoin de dire que pâpanâta se doit lire pâ- punoii, quoique le sujet soit au pluriel, si l'on ne préfère corriger pâpunamti; aucune des trois versions n'a de trace de l'anusvâra. — ;. Tanâm pour tânam TREIZIÈME ÉDIT. 281 s= tesham. Cf. un peu plus haut etânam. Lis. upaghâte hotL — k. Le sandhi cesâ à G. ne peut laisser de doute sur la façon de couper la phrase , elle doit recom- mencer avec patibhâgani. Le pâli patibhâga n étant employé quen composition, au sens de pareil, sem- blable, nous ne pouvons chercher ici que la locution adverbiale pratibhâganï. Savant anayanam s explique aisément comme un équivalent de samo 'nayaïi, anaya signifiant, dans la langue buddhique en parti- culier, «faute de conduite, crime, violence». On traduira donc : a et toutes ces violences qui atteignent tout le monde», littéralement «chacun pour sa part ». Le <] apparent de gulacate porte sur le fac-si- milé des traces sensibles de détérioration acciden- telle; on y reconnaît les restes d un ^ ; c'est, en efiFet, d après ma photographie même , gulamxiie qu'il faut lire. Ma pour me. — /. Yâtâ =yattâ, yatra. Il est fâ- cheux que les deux versions parallèles nous manquent ici à la fois, car les mots ânamtâ yenesa me laissent beaucoup d'incertitude. Nous avons déjà rencontré le terme nikâya (xii® édit) ; il était appliqué aux « corps d'agents» créés par Açoka, tels que les Dharmama- hâmâtras, etc. Mais il n'y a aucune apparence qu'il s'agisse d'eux; le pronom ime indique bien plutôt que le mot porte sur ce qui suit, c'est-à-dire les brahmanes et les çramanas; et il est vraisemblable, en effet, que nous avons ici au fond le même sens que dans la phrase antérieure de la ligne 3 7 : savatâ vasati, etc. C'est dahs cette hypothèse que je pro- pose, pour les mots ânamtâ yenesa , une explicatioil 282 LES QUATORZE ÉDITS. qui ne va pas sans quelque difficulté. Je prends dnaihtd comme = ânâtâ^ en sanscrit âjnâta, et je corrige ye ne sa en ye esa, au singulier collectif, comme bambhaney samane; d où cette traduction : a où ne sont pas cpnnues des corporations telles que les brahmanes et les çramanas » , c est-à-dire les brah- manes et les çramanas, ou des corporations ana- logues. Je ne méconnais pas du reste ce que la place occupée par ânafhtâ et la nécessité de corriger ne en e jettent de doute sur cette interprétation. — m. La correction de kuvâpi en kutâpi= katrâpi est aussi facile que nécessaire au sens. On pourrait songer à un autre changement JanopaJ^ se, qui donnerait un sujet exprimé; mais la syllabe mi (pour mhi), visible encore à G., montre que nous sommes bien en présence du locatif; il ne nous reste qu*à admettre comme sous -entendue quelque désignation vague : «il nest, en aucun pays, de lieu où, etc. .. » G., que confirme mon fac-similé, permet de rétablir : ekatalasipipâsadasi, locatif construit avecpasâde. Les trois versions s'accordent à répéter la négation qui est ici redondante, ayant été déjà exprimée plus haut dans nâthV — n. La lecture pi n'est rien moins que certaine, à en juger par le fac-similé lui-même. Pi- nete ne donne aucun sens; c'est hâta qui y corres- pond à G., et c'est en effet le mot que nous font attendre les passages parallèles que nous avons envi- sagés précédemment. Dans ces conditions, je ne doute pas que la vraie lecture ne soit hanete^^ha- nyate. SuivaAt toutes les vraisemblances, la lacune TREIZIÈME EDIT. 283 qui précède n'est qu apparente, c'est un blanc dont la détérioration ancienne du rocher a imposé la né- cessité au graveur.' Cape pour câpi. Il nous faut en- suite [a]pavadhe; ma photographie démontre que le trait vertical n est point ici le signe destiné à garantir la continuité du texte, mais bien le reste de fH dont nous pouvons malaisément nous passer. Je crois qu'il n'est tombé aucun caractère dans les deux lacunes possibles, avant et après ba; en corrigeant cette lettre en ca, ce qui n'a rien de violent, nous obte- nons un sens satisfaisant et une concordance par- faite avec le texte de K. Il va sans^dire que putç- bhâga se doit lire satabhâgafh (({A pour i/k)- On a constaté plus haut la portée de aja: « aujourd'hui que je suis converti». C'est, rigoureusement, un com- paratif qu'il faudrait, et K. parait en effet avoir lu galumatatara ; on comprend néanmoins le positif : «cela m'est aujourd'hui pénible cent fois et mille fois [comme cela nie l'avait été d'abord]». — o. Pour le passage compris dans la lacune et pour ces quelques caractères , voyez le commentaire de K. — p. La difficulté principale réside ici dans les carac- tères sa capenâ; à K. nqus avons très clairement sa nofhiqna ladhini^ qm, par la simple correction de da Qn da, s'explique sans effort. Aussi bien le carac- tère de Kli. que je lis pe (4/) est sifspect par la posi- tion inusitée, qu'y occupe , au milieu et non au som- met du fut, le trait vocalique; il Test un peu aussi par la manière dont il remonte au-dessus du niveau 234 LES QUATORZE ÉDITS. général de la ligne. La confusion entre J et JL n étant pas d ailleurs très difficile, je n hésite pas à admettre qu'il faut introduire ici la lecture de K. et corriger sa namdanâ, Najhdanâ serait employé, conune on trouve nandanam en pâli, dans le sens de bonheur, joie, un équivalent enfin de prîti que nous allons rencontrer. — q. Lis. savesu ca amtesa. Les mots suivants sont moins aisés. Cependant, pour le se- cond, la lecture yojonaçadosha se corrige trop faci- lement en yojanaçateshu pour que j'hésite à le réta- blir; de { à dD la distance n'est rien moins qu'in- franchissable. Jleste asasu auquel correspond , à K. , ashashu. Je ne puis rien faire de Tune ni de l'autre forme; mais nous ne devons pas, peut-être, nous laisser trop impressionner par leur apparente con- cordance; une erreur de lecture dans une première version a pu aisément devenir contagieuse, en préve- nant l'esprit et l'œil du lecteur, dans des passages évidemment difficiles à déchiffi^er. Or, au prix d'une correction extrêmement légère , ^*7p^^'* ^7» J'^'^ tiens à K. cette lecture : baJmsha pi yojanaçateshu , a même sur une étendue de plusieurs centaines de yojanas», aussi correcte que raisonnable. Nous la pouvons, sans violence, transporter à Rh., les traits H b sont peu éloignés de la forme ^[f qu'elle sup- pose. K. montre enfin que, dans la lacune, est tombé, outre la fin de devânampi[yasa]^ le mot eta «= ettha, atra : n ici et sur les frontières ». — r. Tesa affUe, c'est-à-dire teshâm antah, «parmi eux», parmi TREIZIÈME ÉDIT. 285 les peuples frontières conquis à la religion. Cetle lo- cution revient au même que [^]vam de K. La lacune ^ se complète sans hésitation : yona[lâjd pa]lam cd". Param ne peut être pris ici dans le sens temporel où nous lavons eu (v* édit) : « après ». C'est nécessaire- ment une signification locale qu'il y faut chercher. Mais je ne crois pas qu'on en rende toute la valeur en traduisant u au delà de cet Ântiochus ». Tout à l'heure, après Ténumération des quatre rois, nous arrivons au mot nicam. Je ne vois pas qu'on en puisse rien faire en le prenant, à l'ordinaire, comme l'équi- valent du sanscrit nityafh, «toujours». Il précède immédiatement le nom des Codas et des Pândyas; mais je ne connais pas de nom de peuple qu'il puisse représenter; et d'ailleurs les Codas et les Pândyas sont plusieurs fois nommés ici, dans^ des locutiops toutes semblables, seuls et sans être précédés d'au- cun autre ethnique. Dans ces conditions, je ne puis m'empêcher de penser que param et nicam, sanscrit nîcam, sont en réalité opposés l'un à l'autre, le pre- mier marquant les pays qui sont au nord d' Antiochus (comp. l'emploi ordinaire de parânc dans ce sens) , le second ouvrant l'énumération des peuples qui, comme les Codas et les Pândyas, sont aa sud des frontières de lempire Maurya. Bien que nica ne soit pas, semble-t-il, usité de la sorte dans la langue classique , cet emploi n'aurait rien que de naturel, nica étant l'exact synonyme de avânc qui, par oppo- sition à parânc, marqué le midi. Caiali pour catulif caiuley cataro. On sait que le signe X. pour qaatre, 286 LES QUATORZE ÉDITS. avec son équivalent de K. , est le plus anden exemple connu dans llnde de notation en chifres. Cf. Bur- nell, Soaih.-Ini. Palœogr.^ a" édit., p. 69 et suiv. Prinsep avait déjà exactement reconnu, d après la copie de G. , les noms d'Ântigone et de Magas, pour ne point parler de celui de Ptolémée. Le quatrième, Alexandre, n a été fourni d abord que par le texte du N. O. On sait les difficultés chronologiques qui ré- sultent de la juxtaposition de ces différents noms propres et de la coexistence qu elle paraît impliquer pour les princes qu'ils désignent. Il suffit de ren- voyer à la discussion et aux conjectures de Wikon (p. ^lili et suiv.) et surtout de Lassen (p. nUi-^k^y — s. Hevamevâ=='*mevam, Le mot est répété par er- reur. La manière dont il coupe la phrase semble avoir pour buf de marquer que les noms qu*il pré- cède n appartiennent plus au sud. Malheureusement la condition des deux textes jette sur leur véritable forme la plus grande indécision; il y a pourtant quelque chance pour que, dans le second, visnuwasi, la leçon de Kh. , qui paraît très nettement conservée , soit exacte. Du moins n est-il pas très difficile d'ad- mettre que la leçon apparente, vishatini, de K., se doive ramener à la lecture vishavasi. Je suis, il est vrai, hors d'état de fournir aucune lumière sur ce nom. J'admets que la proposition se termine avec ce mot : tous ces nominatifs sérient de sujet à un bhavanti sous-entendu. S'ils étaient les sujets d'oita- vapmtij on ne comprendrait pas le changement qui se produit ici dans le mouvement de la phrase. Et TREIZIÈME ÉDIT. 287 puis comment le roi pourrait-il dire que les Godas et les Pândyas se conforment aux enseignements de la religion a parmi les Yavanas et les Kambojas , etc. »? J en conclus que cette première phrase ne nous donne quune énumération de quelques-uns de ces souve- rains ou peuples limitrophes dont le roi parlait tout à rheure. Il reprend aussitôt sa pensée sous une autre forme: «dans tel et tel pays, partout enfin, on suit les enseignements de la religion. » — t. Ici la forme des noms ne parait pas douteuse. Il faut clairement lire nâbhak(f pour nâbhaka!' : il est non moins certain que dans ''nâbhapafhtisamf ''sam représente la dési* nence 5a. La partie radicale du mot est plus suspecte, R. portant ''nabhatina pour nabhatisu ou **tishu; il est possible, il est même probable que la syllabe pam a été omise par erreur; nous n en avons pas la certi- tude, ce nom ne nous étant pas garanti d ailleurs. Adhapnladesa, pour amdhrftpdlimdeshu, des ethniques bien connus. Lis. dTuwimânusathim anavatafhti^ \f [sa) pour ^ (cd). < — o. G. nous donne la lecture complètement correcte data, pour data: «des en- voyés». Nous attendons dès lors un mot comme sont dépéchés, sont expédiés; c'est le sens que donne en effet niyafhtâ (pour niyamti), c'est-à-dire niyatâ =« niyuktâ; « partout où des envoyés du roi cher aux Devas sont dépêchés » , littéralement «sont mis en place», en anglais appointed. Te s'applique, comme le démontre la suite de la phrase, non aux mission- naires du roi , mais aux peuples qu'ils évangélisent : «ceux-là aussi», c'est-à-dire ceux-là, indépendam- 288 LES QUATORZE ÉDITS. ment de ceux qui viennent d*étre nommément énu- mérës. Sala = çrulvâ. Il est évident que devânampi- niya exige une correction ; la plus simple consiste à lire devânampiyasa , soit qu'il y ait quelque inexactitude dans la lecture (XJL et JL<|L se ressemblent d assez près), soit que la pensée du génitif piyadasine ait in- duit le graveur en quelque confusion accidentelle. Du reste, il est sensible par les caractères suivants que le lexte doit ici avoir souffert : au lieu de lava- « vatam, cest dhamavutam quil faut lire (DB ou (1B = pour -JÀ). Dh(mnmvutam==dharmav]rittam, comme rindique le t cérébral de K. et coname le prouve le passage où précédemment nous avons déjà rencontré lexpression (x" édit, 1. a à 6.). C'est le pâli dham- mavattam : a les devoirs de la religion ». Le mot sui- vant diffère évidemment dans nos deux textes : mâ- dhunam ne peut être entièrement exact. Tivena de K. pour tivena, tîvrena, présente, du moins une forme possible et normale. Cet instrumental isolé, sans substantif auquel on le puisse joindre, fait songer dabord à l'emploi adverbial de l'instrumental dans des cas comme cirena, naçirena , et autres analogues. Cette application particulière de tivrena me parait confirmée par cette locution du Mahâbïwr. (II, i 067, Dict. dePét. s. verb. ) : nâtitivrena karmanâ, « sans beau-, coup de peine». Seulement tivra prend dans la langue buddhique le sens spécial de zélé, actif; nous l'avons tout à l'heure constaté ici même; je traduis donc tivena : «avec empressement, avec zèle». Si, TREIZIÈME ÉDIT. 289 comme nous en avons le devoir, nous cherchons d'abord dans la lecture de Kb. une valeur analogue, je ne vois, pour nous y mener, d*autre correction que adhunam {adhnnâ), pour mddhanam. Nous avons de même précédemment dû corriger déjà, sur l'in- dication précise de G. , sâdhayâ en adhanâ.  l'idée du présent, adhunâ joint une nuance de rapidité qui reflète assez exactement l'intention contenue dans ti- vena. A prendre anavidhiyam isolément, on pourrait y chercher un accusatif, pour anuvidhim; mais alors nous aurions dhammânu", la séparation marquée dans les deux versions entre les deux termes prouve que nous ne sommes pas en présence d'un composé, que dhafnma est un mot isolé; anavidhiyam ne s'ex- plique plus. Par une correction que confirme suffi- samment la comparaison de K. , je lis anuvidhiyaniti anu* au lieu de yam a ana"^. Gela implique la lecture ''anusaihim et dhmhmani, régimes de ce verbe. La fui de la phrase est plus problématique à cause des la- cunes et des erreurs certaines que présentent l'un et l'autre texte. Pour le premier mot, la correction me parait à peu près sûre : je lis anuvidhiyùsâti câ (pour '*$amtt), par la même substitution de H pour A que nous venons de reconnaître à l'instant. La même lecture se rétablit aisément à R., si l'on remplace y.7îAl);7pary^n.A^'>;7, c'est-à- dire anavidhiyiçati ca (pour ana *famfî*). Pour les ca- ractères suivants , la concordance se rétablit bien entre les deux versions; on peut sans violence lire kK.ya.. ludhà,ce qui se rapproche sensiblement de ye.. . hdha »9 290 LES QUATORZE ÉmTS. {°dhxim) de Kh. Mais la lacune laisse ici une gruïde obscurité. Il est au moins fort probable que le se- cond des caract^es perdus devait être m; nous ob- tenons ainsi un composé dont le second membre est rUrodhoM, et qui ferait bien épithète à dhammam : (( la religion qui met un obstacle , un frein à • . . i n Quant au premier membre , commençant par y et n excédant pas deux syllabes, je nai malheu- reusement aucune conjecture un peu probable à offiîr, — V. Eitahena, «par autant, de la sorte». Evi- demment la construction était à G. un peu difiié- rente, quoique les lacunes ne nous permettent point de la rétablir avec confiance.  K. ^ ^ijoyo est répété jusqu*à trois fois; peut-être est-ce une de trop; il est en revanche très possible que vijaye ait été ici omis une fois. Le mot finit bien la phrase; il est aussi fort utile au commencement de la suivante; il ny est pourtant pas indispensable. Le pronom suffit : « cette conquête emportée a la saveur de la joie», en d autres termes : u cette conquête (la conquête de religion) est très douce à emporter ». Il n!y a aucun doute sur pitilase, pritiraso; et malgré le peu de res- semblance entre les caractères A et -J , le rappro- chement de G. et de K. ne permet pas d'hésiter à lire ici ladhe^ labdho. C'est aussi par une erreur ma- térielle que hoti est répété deux fois; il le faut néces- sairement supprimer après piii, priiL — w. Le sens est clair : lahakâ se doit corriger en lahukâ : « cette satisfaction est à vrai dire légère, de peu de poids»; le seul {.eva) fruit important aux yeux de Piyadasi , TREIZIÈME EDI T. »9ï cest lutilité pour la vie à venir (pâlaUkam), Dans mahaphajali pour nuxhaphaii, c est-à-^lire mahâphalam, je ne puis voir qu une inadvertaaee du lapicide , sans être en état de me représenter par quelle circons- tance a été amenée cette insertion dun ( que rien fie justifie.' Manamti pour ma/hnati, mahnati — x. Kiti, lis. kimti Ana, oesi-à^dire âmnà, arhnam = an- nam, comme nava pour navam^ etc. Ma pour ma, et manisu^^mannisa, la 3' personne de Taoriste. «Que mes descendants ne croient pas qu*ib doivent faire quelque autre nouvelle conquête;)) c'en est assez des conquêtes de religion. — • y. Il suffit de la cor- rection loceta, locemta (indiquée par K.) et rrwM- nat\x^=mafihatu, pour faire sentir nettement le mou- vement de la phrasé. Elle a pour sujet ces descendants dont le roi vient de parier. La proposition qui se termine par iii marquera ce quils doivent voir, ce qu'ils doivent considérer. En effet , en lisant sâyakasi, et en nous souvenant que sâkhya, sâkha, équivaut fort bien à dkhya, comme sàhvaya à âhvaya dans le style buddhique , nous traduiroils littéralement : a [la con- qiiête, la victoire] dans la flèche (comme nous di- rions par l'épée) ne mérite pas le nom de conquête « de victoire. » Nous manquons pour sâyakasi du con- trôle de K. où deux lettres sont fort indistinctes. On verra qu'à G* j'en crois reconnaître un équivalent exact, sarake^=çarake, La lacune qui suit n'est qu*ap- parente , comme le montre R. Le sens est en effet com- plet: <( qu'ils n'y voient (dans la victoire par l'épée) qu'un ébranlement, une violc^nce [vulgaire] [damda' »9- 292 LES QUATORZE ÉDITS. 4âm) ». La suite est claire : a et qu'ils ne considèrent comme conquête que les conquêtes de religion». — z. Ka pour khu, avec une perte de i aspiration particulièrement firéquente dans ce mot. Il n y a pas 4oin de -J à ^ ; c'est nivati qu'il faut lire, comme l'indique K., c'est-à-dire nirvjiti, ce qui, en complé* tant hâta et [iham]malaHy donne ce sens : « et que toute joie soit le plaisir [que l'on trouve] dans la re- ligion », n va sans dire que pâpi est à corriger en M hiyhiàelf en hidâlo*; la lacune n'est qu'apparente. Kapar di Giri. — a. Compi. yri[y€L\sa. Dans kaliid, la lecture du premier caractère serait entièrement incertaine sans la comparaison de Kh. Les cas sem- blables sont rendus si fréquents dans tout cet édit par l'insuffisance des fac-similés ou le mauvais état de la pierre^ que je me dispenserai de les signaler tous. Quant àia troisième syllabe, ta pour khâ, nous avons déjà relevé pareille confusion. Lis. vi[ji\iâ pour vijitam. .Dans la lacune qui suit, il faut sup- pléer la syllabe di; il est dès lors beaucoup plus na- turel de corriger en ya ( A pour Q ) le caractère suivant, que d'admettre un biatus qui serait sans temple dans nos textes. — b. Autant il est aisé de Teconnaître que notre version reflète un modèle essen- tiellement semblable à celtd de Kb., autant il est impossible, au milieu de ses incorrections et de ses lacunes, d'arrêter une opinion précise sur cbacun des détails. Il est indubitable que paraçatàasraça ■cache panaçatdsahasra; «maïs quant à décider par TREIZIÈME EDI T. 203 quelle méprise a été corrompue la vraie leçon , sic est par des confusions de lettres ou des interversions, quant à faire la part de chacun, graveur et lecteur, dans la responsabilité, nous n y saurions songer. On ' peut admettre que la lacune nest qu apparente, et, lisant tra (pour a) le premier caractère qui la suit, le joindre, dans le mot tatra, au dernier qui la pré- cède; mais ce n'est qu'une conjecture; j'ai plus de confiance dans la restitution a\pa]vndhe des lettres suivantes, en supposant, par conséquent, que le second vide n'a absorbé aucun signe. Je propose de lire ccl tatra pour ri tamtra. Il n'y a place dans la lacune qui suit que pour trois caractères; il faut donc penser que le texte primitif, omettant bàha, portait seulement [tâvata]ka. Notre version est aussi, dans les mots suivants, certainement plus concise que les autres; elle parait même en différer tout à fait. Pour les premiers caractères qui semblent donner varina, je ne crois pas, bien que la correction soit assez forte, que Ion puisse hésiter beaucoup à restituer va mita. De taca à tata ou tato, il n'y a pas loin; mais les signes (^rata répugnent à rentrer dans l'analogie des autres textes, par une correction pacha. Il est beaucoup plus vraisemblable que nous avons ici un commencement de phrase différent : tam ca çrata =» taœa çruivâ. Ces mots, «en apprenant ces choses», c est-à-dire ces violences et ces misères , reviennent à peu près au même , pour le mouvement général de la pensée, que l'autre locution : «ensuite de celao. Dans les deux cas, le roi motive son zèle religieux 294 LES QUATORZE ÉDITS. par les év^ements du Kaliniga. — c. Lis. laihesKa kaUmgeshu. Bien que la seconde lettre du dernier mot soit peu distincte, on y retrouve des traces du caractère /{'; le rétablissement de ge ne peut dès lora demeurer douteux. Dans IcAoa, le premier signe ûfire uneconfusiott inverse de ceUeque j ai signalée tout à llieure^ ftfc pour t; cest tava {tiva) qu'il faut lire; ^ se prête aisément à une confosion avec "J. Les mots suivants laissent malheureusement une part trop large k la conjecture, faute de se rapporter étroitement à la ver»on de Kh. Voici , en somme , comment je propose de lire et de compléter, m en remettant au lecteur de vérifier, d*après le fac-si- milé , la vraisemblance de la restitution : dhammasa avayi (cf. la n. c in Kh.; Il et /\ se confondent facilement) apeldia (pour cet emploi d'apekhdy cf. D. I, 6, où il est rapproché de dhafkmakâmaiâ) ca dharkmakamita (le fac-similé ne paraît pas admettre, enl3^ ^aet la lettre quejelisfta, un eipace suffisant ^our imsertion de U ; mais notre graveur ne se fait pas faute de sauter parfois un caractère ; *kamita , si mi existe bien réellement sur ia pierre , serait aussi pour ""kamata) ca [dkam]manuçatki ca dev(^na/kpri)^d\sa (la correction de ha en de est extrêmement aisée; elle implique la restitution de sa pour mi, ^ pour ^, qui n est point , au fond , aussi hardie qu'il pourrait sembler dabord). Relativement À anmocandy il me suffit de renvoyer au commentaire de Kh. L'addition yaâarçisa remplit bien la lacune. Il s'ensuit que notre texte est un peu moins développé que la version pa- TREIZIÈME ÉDIT. 295 * rallèie; nous ny trouvons rien qui corresponde à vijitasi. En effet, ia restitution à laquelle se prêtent le plus aisément les trois signes qui suivent , est kalagay pour kaUmgey qui, si la conjecture est fondée, £or- redpondrait exactement à haUkhya et mettrait, comme je l'ai indiqué , hors de conteste Tinterprétatixm que j*ai offerte de ce mot. L'omission de vijite n altère pas sensiblement la portée de la phrase : il importe peu que le roi parle de son repentir «relativement au Kalîmga)) ou «relativement à la conquête du Kalimga»; Imtention a été suffisamment éclaircie par les développements qui précèdent — d^ Gompl. ''jiùm lu 'vi\ Yo tatra vadhi est la lecture du fac-si- milé W.^ elle se rapporte trop bien au texte de Kh. , alors inconnu, et qui, par conséquent, na pu in- fluencer le premier déchiffiremeiif , pour que j'hésite k la substituer aux données moins satisfaisantes du générai Cunntngham. Il m'est impossible de me pro- noncer avec confiance sur les trois caractères qui suiveat : le premier diffère notablement dans les deux fac-similés, et la planche du Corpus marque simplement une lacune pour l'espace ocoipé par les deux derniers. Une chose est claire : le mot ou les mots qu'ils recMent ne devaient modifier en rien l'allure de la phrase. On jugera peut-être que les traces qui nous sont conservées permettraient, sans trop de violence, de compléter, à titre purement hypothétique et provisoire : vaathi ou ati, c'est-à-dire va ,aMhi. Apavaha^ pour ojpaxaay est ctertain. Il ne l'est pas moins, oialgré les petites difficultés gra- 296 LES QUATORZE ÉDITS. phiques, qu'il faut entendre vedaniyamata. Ma pour me. — €. Dans la lacune , je complète simplement [e]sa. Taca se corrige aisément en toto, tatra, ou plutôt tato, comme à Khâlsi, qui nous indique aussi la correction nécessaire de sashatamatara en garata- maiara, par transposition du t et de ïm, pour gara" matatara. — /.La comparaison du fac-similé W. nous aide à corriger avec assurance les premières lettres de cette phrase ; au lieu de tadhatanaira, il porte tavatra, qui, on Ta vu par plusieurs exemples, se corrige facilement en savatra, la leçon que réclame a priori la comparaison de Kh. VasatJii pour vasati^ pour vasaniti. Vam »» va. Grahethi pour grahetkâ, c est-à-dire grihesihâ; on peut vérifier ici, pour Tal- pliabet du Nord-Ouest , la remarque qui a été faite précédemment poyr l'écriture de G. (éd. ii, n. /) : il représente occasionnellement la voyelle ri par la consonne r; nous allons avoir dridha'' où l'ortho- graphe dri exprime une sorte de compromis entre le sanscrit dri et le prâcrit di. Malgré Tincertitude matérielle d!une lettre qui se rapproche plutôt de la forme fa, il est éyidentqa il {ant rétablir vihitâthesha (ou ''teshaou Hhesha, peu importe). Lis. agrabhatasa'' j à moins qu on ne préfère admettre , d'après lanalogie des mots suivants , que la vraie leçon serait agrabha- tiska (= °bhatesha) , et que le graveur a omis la der- nière lettre. A mirosa il faut substituer garosa, c'est- à-dire gurusa; la confusion Y, mi, pour ^, ga, s'explique sans effort. Je ninsiste pas sur saçrashaj sanitata, pour suçrasha, samikata, non plus que sur les TREIZIÈME ÉDIT. 297 corrections ou additions dasa[bha]takanam, samant' pratipati[onyati), pour samâpf^ eiles sont évidentes. La restitution dri\dhd\hhaixia nest pas moins incontes- table. — y. Pour le premier mot , il est difficile de décider lequel des deux fac-similés reproduit le plus fi- dèlement loriginal ; ce qui est sûr, c est que la forme, quelle qu'elle soit, que porte la pierre, représente le même sens que tesamA^ Kh. Tatam pour taira. Dans apagatho, pour apâghâp (cf. la ligne suivante), il semble que Taspiration ait été faussement transposée, entre les deux dernières lettres. Dans les mots vadho ca anânakL, les deux fac-similés diffèrent trop pour qu*on ose établir aucune conjecture sur des données clai- rement insuffisantes. Peut-être la leçon véritable se rapprochait-elle beaucoup de celle de Rh. ; il est cer- tain que, tels que nous les donne le fac-similé W., ces caractères , ou plutôt les traces de ces caractères, se prêtent beaucoup plus naturellement à une lec- ture abhiratanam ca ou va qu'à celle qu'indique le fac-similé C. Nikamanam, avec perte de Taspiration pour nikluf. — h. Le fac-similé W. porte yasha pour pasha; quoi qu'il en soit, c'est sûrement ye5fcain qu'il faut entendre. Vanipi=vâpi, Lis. aviprahani [=hine, ^ pour ^ comme souvent) etâsTia (eteshdM) mito- samthata'*; sàhaya"* pour sahâya"*. — i. Pour pamti*, c'est pratf qu'il faut lire; la méprise est fréquente. Elle se retrouve dans samvem pour sravem^^sarvem, sarvam. Les autres inexactitudes se rectifient d'elles*» mêmes. — j. C'est la répétition de naihi qui a égaré le graveur et lui a fait, par inadvertance, sauter tout 298 LES QUATORZE ÉDITS. un membre de f^xrase. Tel qu'il est , le texte serait iainteUigible, sans la comparaison de Kh. Elle montre (|ue ekatarUii pacadehi est pour ekatarehi pâskamdehi, I mstrum^ental étant employé dans ia fonction du lo* catif; le pluriel s explique aisément par le sens dis-, tributif de la phrase. — . k. Le rapprochement du &c-^miié W. permet de restituer avec confiajnce yor maioka, ^fouryamatako ^^^yâvatako, avec cette substi- tution de m peur v que nous atv(ms rencontrée k G. dès ie premier édit àwsjamâ pour yâ$)a. Il ne reste plus, dès lors, qu à admettre pour la lettre suivante la valeur ja qui, avec le na suivant, et en £iisant abstraction de la lacune ^ pos^ble mais assez invrai-* semblable à en juger par le fac-similé W. , donne jana pour jaAo et rétablit le parallélisme avec Kh. Il est plus certain encore que le trait vertical qui sépare ka et h nest qu'un accident matériel de k pierre; la leçon kalage (pour k^ulagre ) = kalimge est excellente. II suffît ensuite de corriger apavadka, aipavadha, ^ et 'Y pouvant se confondre aisément , et de lire tant pour ta; la phrase, avec les autres détails, est assez éclaircie par ce qui a été dit à propos de £.h. — L On ne s étonnera pas, d'après tout cequu précède, qae, réduits à la seule reproduction de K., nous nous trouvions, pour le passage qui manque à Kli.t hois d'état d'en rétablir le texte. Les conjectures scr raient fondées sur des données par trop insuffisantes. J'aurai occasion de revenir au moins sur certains dé- tails. Souhaitons qu'une revision exacte, particuliè- rement rigoureuse pour cette phrase, nous apporte TEËIZiÈME EDIT. 299 bientôt des documents plus sûrs. Les fragments sauves à G. nous permettent seulement de supposer que 1 accord générai entre les différents textes, constaté jusqu'ici, devait continuer dans cette partie. Tout ou plus para£t-îl vraisemblable qu'une phrase nouvelle commençait à ya pi hi cUavi, •etc. On en peut, avec Taide de G. , rétablir conjectwalement le début : ya pi hiapwi dwcawmpriyma na vijitmi bhoti taira» • • . Mais la suite ne laisse pas voir k quielle intention se- rait mentionnée cette. Dans la phrase suivante , f absence du pronom sa devant hhoti (c'est ainsi qu'il faut lire) est trop contraire au mou- vement de la phrase pour que je la crcHe intention- nelle, Corr. ^vijaDOsif pour vijayasi; va pour ya, comme j'ai été amené h l'admettre tout à l'heure (n. q), — 5. Lis. lahamka == lahukâ. Le rapprochement de Kh. garantit la lecture ve kho, quoique le second caractère parût plutôt se devoir lire tri. 5am pour sa; evam, c'est-à-dire €vâ'=^eva;mefiati pour inamhatL — t Etari, nécessairement : etayi, etaye, peut-être par l'intermédiaire e^ovî, etave; on sait que r et v se dis- tinguent à peine. Cf. les nn. q, r. En dehors des rec- tifications légères que le lecteur introduira die lui- même, la fin de la phrase rédame seule quelques corrections. Elles sont tout indiquées* par Kb. et n'impliquent en effet que des modifications gra- phiques auxquelles l'expérience de notre texte nous a préparés. Je lis : ^me aku {=aninafh) navam vijayu (=^'ûyam) ma{'^ ma) vijavitaniva (= vijayiiAvam pour ^tawam; encore une fois va pour j^a) manishu. — u. 5i peu lisibles que soient les deux premiers carac- tères de la phrase , ils paraissent au moins se prêter à une restauration nasâ qui , complétée par une mo- dification très légère , na sâye (pour "^sâyo) , se ramène bien à la teneur de Rh. Saya au sens de sâyaka, est reconnu parles lexicographes (Dict. de Pétersbourg). Vijaçati est sûrement ahéré; pour lé caractère que 304 LES QUATORZE ÉDFTS. je lis provisoirement ja, il n est pas de correction plus aisée que kha (^ pour /). Il ne reste cpik corriger ça en y a (conjecture facile par elle-même et que, dans le cas particulier, le fac-similé W. ne peut que favoriser) pour obtenir r y ajai^TiUi, Texact équivalent de la leçon de Kh. La suite est claire; on remarquera seulement Torthographe romceta (pour rocemta) avec un r substitué ji un / étymologique et ancien. Le sens est assuré; il exclut la lecture na ou na, qui peut aisément reposer sur des traces in- complètes du caractère ca. Vija mafia représente vi- jayam manamtu; il y a donc au moins une syllabe ' d omise ijani); l'autre [ta) s'est peut-être perdue à la fin de la ligne. — v. Lis. ta ihalokiko para''. La copie C. a visiblement enchevêtré deux, lettres distinctes 2 et ^; on en peut juger directement par le fac- similé W. qui donne aussi beaucoup plus clairement le signe lîj [ki). Bien que lun et l'autre fac-similé s'accordent à lire vivati, nivati fournit seul le sens nécessaire; nous ne pouvons que le rétablir, sur l'au- torité de Kh. La correction ya ihamarati est encore plus certaine. Il suffît de mentionner la lecture sa M hidalokika; elle se justifie d'elle-même. Girnar. — a. La première syllabe , de, que marque M. Burgess, mais qui n'est pas reconnaissable sur son fac-similé , ne s'accorde pas avec les autres ver- sions. Je ne doute guère qu'elle ne repose sur une erreur de lecture. Il en est de même de "p^ta®, qu'il faut lire $ata% \j pour +?HiA (1) Ayam dhammalipi devânampriyena priyadasinà' rânà iekhâpitâ asti eva' (a) samkhitena asti majhamena asti vista- tana nà ca sarvam sanrata* ghatitam [.] (3) mahàlake pi' vi- ^ Fac-similé G. "^Dampiyena paya**. * Fac-similé C. *^8avam parvata^ ' Il me semble, dans le fac-similé B., reconnaître plutôt les traces de hi que de pi. 312 LES QUATORZE ÉDITS. jitam* bahu ca likhitam. likhàpayisam ^ ceva' [ . ] asti ca etakam {à) punapuna vutam tasatasa athasa ' mâdhûritâya kimtl ^ jano tathâ palipajetha* [.] (5) tatra ekadâ asamâtam likhitam asa' desam' va sacbâya kâranam va (6) alocetpâ lipikarâpa- râdhena va [ . } DHAULI. (17) lyam dhammalipi de- vânampiyena piyadasina là- 11 • • lia •••••• . . samkhitena athi ma- jbamena nâpi save savata, ghamtite'[.] (i8)mahamte hi vijaye ba- huke ca likhite likhiyisa* . . . '. athi pa ca __ taya (19) JÔBXÛ ca jane tathâ pa- tipajeyâti [.] e pi ca hem- ta asamati likhite' sam . . . • . sam — : -. — ti tipikalÀ— «[.] JACGADA. (a4) jhimena athi vithatena nâpi save savata ghatite[.] mahamte hi vijaye (a 5) sa mâdhuliyâye* kiti ca jane tathâ pa- tipajeyâti [.] e pi eu he- tam (a 6) > Fac-similé C. "khâprayi". * Fac-similé G. °cema°. 3 Fac-similé C. "kiti^ * Fac-similé C. •jetha^ ' B. lit "asam de^; mais je ne pais, dans ie fac-similé , découvrir nulle trace de Tanusvàra. QUATORZIÈME ÉDIT. 313 KHÂLSI. (17) lyam dhamalipi devâ- nampiyenâ piyadasinâ lajinâ likhâpitâ atbi yevâ sukhî- ( 1 8)tenâ ' athimajhimenâ athi vitbatenâ no bi savatâ save gbamtite [.} mahâlake bi vi(i9][jite babu va likbite le- kbâpesâoû ceva nikyam ^ [•] atbi mi betâ punapuna lapi(ao)te ' tasatasa atbasâ madbuliyiye yena jane tatbâ patipajeyâ [.] se loyâ' ata kicbi a(ai)samati likbite dîsâ va samkbaye kâlanam va alocayisa lipika- lapalâpena va [.] KAPUR DI GIRI. (i3) Aya dbarmadipi devâ- nampriyona piçina' ramnani lekbapita atbi vo samni- tena* athi • yo vi- tbitena ? bi saataiîisa sarve * gakoti [.] mabolake bi vijite babu eu likbite li- kbipaçami' cevâ [.] a mi eu' atra panapae pa. sbanata tasatasa ■ (i4) ta. patipajayati [.] so siya a atam kice asamatam likbitam deçam va sukbaye karana va alocamti dipika- rasa va apamradbena' [•] Girnar, — a. Le texte de K. est, on le verra, de nature à faire penser que eva, de même que yâvâ à Kb., doit se diviser en deux mots e va, yâ va, lun et lautre =*=yain va, yod eva. Nous avons rencontré à G. plus dun exemple, soit de la chute du y initial (au if édit, 1. 2 , conf. e vam api et le commentaire), soit du nominatif neutre en e. La construction, en effet, parait ainsi plus naturelle, et dans une analo'' gie frappante avec des locutions grecques ou latines bien connues. lyam dhmimalipi doit être pris cette fois dans un sens plus compréhensif qu il n était né- cessaire précédemment , il s agît évidemment de l'en- 314 LES QUATORZE ÉDITS. semble des édits. Lis. viftatena. C'est M. Kern qui le premier a bien expliqué la fin de la phrase : Lassen et Buruouf, égarés par la lecture pavata, s*y étaient tous les deux trompés. Nous savons maintenant, d'une façon positive, que cest sarvata, savakL, qu'il &ut lire. Qâant à ghatiiam (lu dans d'autres versions ghamtita)y il se rapporte au thème ghat {ou ghant), et je prends dans le cas présent ghapyaii au sens de réunir, joindre : « et tout l'ensemble n*est point par- tout réuni, » gravé au complet et sans omission. — b. La vraie leçon est sûrement mahâlake hi; elle est garantie par les autres textes. Cette fois encore, c'est M. Kern qui a indiqué la vraie traduction, il a dé- tadié hi que l'on avait pris pour la désinence de Tinstnimentaldu pluriel: a car mon empire est grand. » Burnouf, en revanche, avait parfaitement raison de prendre likhâpixyisam pour un futur et non , comme le veut M. Kern , pour un aoriste. La forme lekhâpesâini de Kh. et son équivalent à K. , pour ne pas parler de Dh., est, à cet égard, décisive. Nous tirons de cette explication un sens très convenable, moyennant une construction plus exacte que celles qu*on a essayées jusqu'ici. La comparaison de Kh. et de K. ne laisse aucun doute sur la lecture c€va. Il est dès lors évi- dent que likhitaniy étant donné le ca qui i'accom- «pagne, ne peut en aucune façon être considéré conune régi par Ukhâpayisam , mais bien comme co- ordonné à cette forme; d'où cette construction cer- taine : bahu ca likUtam [baha] Ukhâpayisam ceva : «j'ai beaucoup gravé et je ferai encore graver [beaucoup]. » QUATORZIÈME ÉDI.T. 315 — c. La forme mâdhârUâya peut être , soit une faute pour nrndharatâya , soit, ce que les autres versions rendent beaucoup j^us probable , le résultat d*une confusion matérielle, assez facile d'ailleurs, entre A et JL , pour mâdhuriyâya. Quant au sens du mot, il le faut serrer de plus près quon n a fait encore. On sait que mâdhurya a pris dans la langue mystique de rinde une valeur subjective et désigne lamour du fidèle poiH* son dieu. Sans prétendre Confondre des âges fort différents, je pense que le mot subit ici déjà dans son emploi une évolution comparable; c'est à cause de sa préférence pour tel ou tel pré- cepte , de l'importance particulière qu'il lui attribue , que le roi le répète plus souvent. Ainsi s'explique kifhti, qui indique le style direct, manpie l'intention du roi : « dans la pensée que. . . w Patipajati, dans nos inscriptions , a le sens spécial d'(( entrer dans la bonne voie » , en d'autres termes u pratiquer la religion et la vertu ». Cf. l'emploi du mot, D. ii , 1 5 , et du causatif , Dh., éd. dét. 1, lo, i5, 19. — d. Cette derni^e phrase n'a pas , jusqu'ici , été exactementtraduite. U im- porte d'abord d« rétablir la vraie séparation des mots » méconnue dans deux cas. Asadesam n'est pas un com- posé, mais représente deux mots asa^syât et étesani, c'est ce que démontre à l'évidence la comparaison de Kh. et de R. : dans les deux textes on trouvera siyâ { hojâ) et demm ( disâ ) , séparés par plusieurs mots. Cette première correction nous conduit à la seconde , à la séparation en deux mots de sachâya kâramfh. En effet, desafhy étant un substantif, réclame un verbe; 316 LES QUATORZE ÉDITS. ce ne peut être que sachàya; nous obtenons de la sorte, dans un parallélisme parfait, les deux mem- bres desam va sachâya et kâranam va alocetpâ. Et en eflFet, la forme samkhaye (ou Téquivalent sukhaye) que Kh. et K. opposent à sachâya, implique, par ia fmale j^ pourra, un mot distinct. Quel est ce mot? Le rapprochement des deux orthographes sachâya et samkhaye est de nature à nous éclairer : le proto- type commun qu elles supposent également ne peut être que samkhayya, le gérondif du sanscrit sam-kshi «détruire». Si Ion entend simplement desa dans le sens très naturel de a passage » , on traduira : « en supprimant, en oubliant (ou peut-être, à la rigueur, <( eiï gâtant » ) un passage. » Kâranam est d-une interpré- tation un peu moins certaine; il est au moins impos- sible de se tromper de beaucoup sur sa signification. Le mot se construit avec des verbes qui signifient dire, parler, pour marquer le çujet dont on parie. On en trouvera, pour le pâli, plusieurs exemples réunis par Ghilders [s. verb.). Si nous appliquons ici cette acception, nous entendrons : uen méconnaissant le sujet, Imtention», ou, comme nous dirions, «le sens général». Le roi prévoit donc une double source d erreurs, les unes produites par lomission de certains mots ou passages , les autres par finintelli- gence du texte. Quant à la fin de la phrase, et à Tem- pl^oi de va, «cela vient uniquement de la faute du copiste , » la construction s*en rapproche exactement d*une phrase du xii* édit, où il suffit de renvoyer {in G., n. e). QUATORZIÈME ÉDIT. 317 DhaaU. — a. Dans lâjL.na pour lâjinâ, la lacune nest qiiappafente; il y a place dans la lacune sui- vante pour compléter ce qui manque à partir de le- hhâpitâ. Évidemment la lettre T qui, dans le fac-si- milé de Prinsep, suit J., est une fausse lecture pour -g. En tout cas, il est sûr que le texte est ici, dans toutes les versions, essentiellement identique. La foime ghamtite, au lieu de ghatite de Tancienne trans- cription , est d'autant moins improbable que le Dhâ- tupâtha donne pour ce verbe la forme gliant parallèle- ment à ghaL — b. Au lieu de Ukhiyisâ — de l'ancien fac-similé, le nouveau ne donne que Ukhiyis — . Ni lun ni l'autre ne fournit aucun appui à la lec- ture likhÂyisi de M. Kern. D'après ce qui a été ob- servé relativement à G. , c'est Ukhayi8a[m\ qu'il faut rétablir; l'i qui accompagne par erreur le kh a pu être amené machinalement par celui qui entre dans les deux syllabes environnantes. En revanche, c'est très probablement pi ca que représente pa ha, au commencement de la phrase suivante. Quant aux caractères taya, qui apparaissent seuls dans la lacune qui vient ensuite , la lecture en est sûrement inexacte , ce qu'explique assez la détérioration de la pierre. A en juger par la place relative qu'ils occupent, ils ne peuvent guère correspondre qu'aux lettres cL i du mot athasa, écrit peut-être atasa (AcL)* avec perte de l'aspiration. Ca, qui suit kifhtif dédouble dans l'expression les motifs du roi qui se fonde et sur l'im- portance qu'il attache à certains préceptes et sur son 318 LES QUATORZE ÉDITS. désir de les voir universellement pratiquer. — c. Il faut , d'après J. , corriger hemta en hetct/h^ c^est-à-dire eki'^^ettha, atra^ comme le montrent les lectures ata, atani de Kh. et K. Asamati pour asojnaitiy c est- à-dire asamatte, comme à ICh. Sam, qui suit Ukhite, ne peut guère être qu'une lecture fautive , pour si, la première syllabe de siyâ; la seconde s*est perdue, avec la syllabe initiale de [(2^]5am, dans la lacune qui comporte précisément deux caractères. Ti, qui reste devant Z^i*, ne peut être que la findie de fab- solutif, aloceti=aloceiu. Sur celte forme, cf. i* édit in J., n. c. , et ci-dessous, in R., n. e. Jaugada, — a. Pour modkaryaM, avec substitution du féminin au neutre. KhâbL — a. Je prends ye va comme =yam va. Cf. in G. , n. a. Le maintien du y initial est excep- tionnel; mais le fait n'en subsisterait pas moins, si Ion voulait comprendre eva. SukhiUnâ :» scmkkUtena. Ghanitite, comme à Dh. (n. a). — &. Voici le seul cas où je croie que , dans nos inscriptions , db doive être lu hya. Encore faut-il s'entendre; je pense que l'intention du graveur était d'écrire hya, mais non que la prononciation réelle ait été celle-là. Il ne peut , ce me semble , y avoir de doute sur le mot que nous devons reconnaître ici , c'est niccaih a et je ferai tou- jours graver», dans la suite, comme j'ai fait dans le passé. Ce qui pourrait paraître plus incertain , c'est de savoir si c'est bien réellement nûyam et non pas, QUATORZIÈME ÉDIT. 319 par hasard, niiyam qu a voulu 'écrire le lapicide; la confiision serait aisée entre db et ^. Un point est in- discutable : la prononciation était simplement ca on cca. II serait d'autant moins surprenant qu elle eût été accidentellement représentée par cette ortho- graphe fantaisiste, hya, que nous la trouverons à Bha- bra (1. 6), dans adhigicya, exprimée dune façon non moins arbitraire par cya. — c. Nous avions tout à l'heure à Dh. (n. c) hetam pour ettha, atra; heiâ, ici, n a pas d'autre valeur, comme le montre l'équivalent^ atra de K. Lapita, de lapati, synonyme de vutta, évi- demment sans la nuance de plainte que ce verbe, du reste , ne garde pas toujours en pâli et qu'il perd inva- riablement dans le dérivé âhpati. Gorr. madhaUyâye ou, mieux encore, mâdhuUyâye. — d. La restitution de hoyâ pour loyâ est certaine. On sait que -J et U- ne différent que par leur direction inverse ; on s'explique qu'une distraction du graveur ait pu amener cette méprise,, d'autant mieux que nous trouvons par exemple D {dh) tourné dans les deux sens, D et d. Samati=$amatti, samatte. La même substitution de I pour e se retrouve , cette fois dans la partie radicale , dans disâ^=desaM, Xai eu précédemment occasion d'indiquer que ahcayisa doit se corriger en alocayitu. Cf. éd. X, n. & in Dh. Quant à lipikalapalâpena, il va sans dire que ce qui apparaît comme le signets n'est autre chose que le reste du signe "D , un peu effacé dans la partie supérieure de la boucle ; c'est "^kalapa- ïâdhena qu'il faut lire. 320 LES QUATORZE ÉDITS. Kapur di Giri. — a. Lis. yriyena pi[yada\finam, pour ^'çinâ, Ramnani ne peut être correct; si nous admettons que rafhna (pour râna), la forme fami- lière à K. , représente imstrumental, nous n avons plus que faire du caractère suivant; et bien que la première syllabe de lekhapita ne soit pas d une entière netteté, cette lecture, vraisemblable en elle-même, est élevée à la certitude par la concordance des textes parallèles. Dans ces conditions, la conjecture la plus probable, à mes yeux, est qu'il faut lire rani' jani pour ramjinay c est-à-dire râjinâ, lautre forme de finstrumental usitée en pâli concurremment avec rannâ. On sait combien est grande la res- semblance entre y et ^; la correction ne présente- rait aucune difficulté réelle. — b. Corr. samkhitena; le trait supérieur de droite dans j pour i^ résulte de quelque confusion de lecture. Quant au carac- tère qui précède, la restitution en est moins certaine ; on songe tout d'abord à lire va = €va, mais comme nous avons ensuite très distinctement athi yo vf (c est-à-dire y ont vf), il me semble préférable, pour ne pas dire nécessaire, de restituer ye, qui rétablit le parallélisme dans la construction. Nous rencon- trons un autre sujet d'incertitude dans le passage saatam sa sarve. Je ne parle. pas de saatam qui se corrige nécessairement, et facilement, en savatam, mais de la syllabe qui suit. On peut prendre sa comme un nominatif neutre, pour tat, et traduire : «tout cela». Néanmoins, cet emploi du pronom qui na, dans ce qui précède , rien à quoi il se puisse direc- QUATORZIÈME ÉDIT. 321 tement rapporter, ne me satisfait pas complètement , et je penche vers une autre hypothèse. Nous avons vu à plusieurs reprises, et précisément à K. (x* édit, n. k) , ¥a final nasalisé absorber un a initial qui le suit , rien n'est donc plus légitime que de résoudre sarva- tamsa en sarvatam osa, c est-à-dire syât; il en résulte cette traduction tout à fait naturelle : « car le tout ne saurait être gravé partout », avec cette nuance dé possibilité qu'implique le potentiel. Dans le mot sui- vant, gakoti, la seule difficulté repose sur la confu- sion de T' pour y- ; il faut rétablir gatiti pour gatite avec la perte de l'aspiration si fréquente à K. , pour ghatite» — c. Lis. mahalake. Likhipaçami nous oflfre un nouvel exemple d'interversion dans la voyelle, pour likhapiçami = lekhapeçami. — d. Il est tombé une syllabe thi qui, par athi mi, rétablit un parallé- lisme complet avec Rh. La concordance entre les deux versions se vérifie une fois de plus dans les mots suivants; tel que le donnent nos fac-similés, le texte est nécessairement corrompu; on n'en peut tirer aucun sens. Il n'y a pas de doute sur la lecture panapane, pour punapane. Mais la lacune est-elle seu- lement apparente ou a-t-elle vraiment emporté un caractère? En nous arrêtant à la première alterna- tive, il me semble que nous pouvons obtenir pour tout le passage une restitution satisfaisante. Il n'y a pas loin de ^ à 2^, et de *} à /? la distance n'est pas infranchissable, surtout si l'on tient compte de l'imperfection générale des fac-similés dans cette par- tie du texte. Nous arrivons ainsi à lapata pour lapitay 21 322 LES QUATORZE ÉDITS. la leçon môme de Kh. ; le pa qui suit "^pane serait à son tour pour pi '^api, en sorte que la phrase en- tière rentrerait ainsi dans Tordre. La lacune qui suit se comble sans pmne. Lis. praiipajeya ti. — e. Je ne vois que deux manières de rendre compte de la syl- labe a qui suit siya : c est d y chercher le reste du ca- ractère ti à demi edacé et de lire êlyati^^syât (cf. Kh., \* ëdit, n. c), ou de rétablir à sa pièce va («^ eva) qui, graphiquement, s en rapproche beaucoup. G est cette seconde alternative qui me parait la plus simple; elle est favorisée par les habitudes de ce style, si prodigue de la particule en question. Lis. kimci {Mf pour ^)- Je n insiste pas sur sukhaye pour samkKaye. Aloccmti ne se peut guère expliquer que pour aloceti, par un effet de féquivalence, déjà si- gnalée, entre ani et e. C'est un allument de plus en faveur de la forme en ti de Tabsolutif. Voy. au f éd. la n. c in J. et au x"" la n. d in Dh. , déjà citée tout à Iheure. Il est clair que apamradhêna n est quune interversion pour aparaïhdhetta*^aparâdhena. n Cet édit a été gravé par le roi Piyadasi , cher aux Devas, sous une forme soit abrégée, soit d'étendue moyenne, soit développée, et tout nest pas réuni partout; car mon empirç est grand, et j ai gravé beaucoup et je ferai encore graver (Kh. : et je con- tinuerai toujours de faire graver). Certains préceptes sont répétés avec insistance, à cause de l'importance particulière que j'attache à voir le peuple les mettre en pratique (Dh. J. : à cause de l'importance parti- QUATORZIÈME ÉDIT. 323 culière que j y attache et de moo désir de voir ie peuple les mettre en pratique). Il s y peut trouver des fautes de copie, soit qu un passage ait été tron- qué, soit que le sen» ait été méconnu : le tout est le fait du graTeur. » Notre examen des QuaUn^ze édiis serait incomplet, si je ne touchais, en finissant, la suscription des édits de Gimar et son pendant à Khâlsi. Au-dessous du xiii* édit , c'est-à-dire dans le mi- lieu de la partie inférieure de Tinscription , il reste à Gimar une fin de ligne dont le commencement a été emporté avec ië même morceau du rocher dont }a perte a si fortement compromis la xnf tablette. Les caractères encore lisibles sont les suivants : Va sveto kaiti sarvalokàsc&hAharo ' nàma. M. Kern a fort ingénieusemeat reconnu l'jdluAon que ces mots font au Buddha. H stiffit de renvoyer à son commentaire (p. A3-&â). La perte dune fracr tion de la lij[ne nous empêche d'arriver à une certi^ tilde absolue sur le détail, d'ailleurs peu important, de la traduction. Je doute pourtant que sarvahkasur tdtâhara ait pu être considéré précisément comme un nom propre du Buddha. Je me représente que cette ligne accompagnait les traits d un éléphant qui a dis- ^ Fac-similé G. ^'savâioka*. 324 LES QUATORZE ÉDITS. paru avec le fragment du rocher, et dont elle formait la légende. Il ne manque probablement pas grand' chose à cette épigraphe, et je propose de traduire, en complétant simplement le pronom : u Cet éléphant blanc est en vérité le bienfaiteur du monde entier. » Je fonde cette conjecture sm* la comparaison de Khâlsi. Là nous trouvons , en tête de la deuxième face du rocher, la représentation dun éléphant entre les jambes duquel sont gravés ces caractères : Aa"B Gajatame. Eclairés par Gimar, nous traduirons sans hésita- tion ce superlatif: « Téléphant par excellence , le grand éléphant». Il est clair que c'est comime symbole, comme expression du Buddha, que cet éléphant re- çoit un pareil titre. Ce symbole était particulièrement cher aux bud- dhistes de cette époque, car à Dhauli nous le retrou- vons encore , accompagnant la copie de nos tablettes ^. Ailleurs, à Jaugada, à Khandagiri, paraissent d autres emblèmes, le Svastika, le Triçûla, peut-être l'Arbre. La signification religieuse des, uns et des autres ressort avec évidence de leur rapprochement. ^ Cf. la description de Kittoe, Jowrnal As, Soc, ofBengcd, i838, p. 437, et la planche, dans Hunter, Orissa, I, p. 280. APPENDICE. Je dois à Tobligeance de M. Burgess la commu- nication récente d une épreuve photographique prise directement sur les estampages de Girnar. Etant sur une échelle plus grande, elle est généralement plus distincte que les reproductions de ïArchœologicalSur^ vey, et méritait un examen attentif. Il nen ressort, il est vrai, aucun fait nouveau essentiel pour Imter- prétation. Je crois pourtant devoir indiquer ici tous les détails par lesquels elle diffère de ma transcrip- tion des fac-similés du Sarvey ^ ; quelques-uns ont de l*intérêt, et c'est notre devoir strict de philologue de pousser l'exactitude aussi loin que les matériaux ac- cessibles nous en donnent le moyen. I*' édit. — Lignes lo-i i, "prânâ â°. — L. 1 1 , •thâya dvo mo'. Il* édit. — Ligne a , °pi pracain". m* édit. — Ligne 3, 'yathâ anâ°. — L. 4* ''ri ca susûsà*". iv* édit. — Ligne 8, 'ca papotrâ ca*. — L. lo, la forme du caractère qui suit asîlasa me parait favoriser sérieusement la restitution ta que j*ai proposée. V' édil. — Ligne i , ''râjâ e°. — L. 2 , 'tena ya me*, "sam- vamtakapâ°. — L. 5, •ristikapetenikânam". — L. 7, •bâhi- rasu*. — L. 8, ''sarvatâ', "nisrito ta va'. ' VI' édit. — Ligne 1, ''atikrâ( ?)tam amtaram". — L. 2, ^ Je me contente de les énumérer; aucun n apporte d'argument nouveau contre les analyses que j'ai cru devoir proposer. 326 LES QUATORZE ÉDITS. evam katam*^. — L. 5, "mukhato â*. — L. 7, "nijhati va pam- to*. — L. 8, "patave*, "toso u*. — L. 11, 'sarvalo". vii" édit — Ligne a , 'va kasamta ri*. viii' édit. — Ligne i , "etârisani*. — L, a , 'nampiyo piya', *to ayâya sambodhim te*. — L. 4, •ramnapa(î)ti', ''nasa da- sanam**. X* édit. — Ligne 2 , 'Va kiti va*. — L. 3 , "devânampiya". XI* édit, — Ligne 1, •evâm âha". — L. 3, "patrena**. -— L. 4 , ia lecture karu que j'avais admise est tout à fait hors de doute. xii' édit. — Ligne a , "dânam va pûje*. — L. 4 , *karum* S ''samdam ca*. — L. 6 , 'eva sâdhu ki*. xin* é